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Fact'Or 2024 - Billou
par billou95,
email @billou_95
Hein quoi, c'est déjà mon tour ? Pfiou, pas facile de me lancer dans l'exercice des Fact'Or cette année, car pour moi, 2024 a peut-être été l'année d'une certaine forme d'acceptation, non sans amertume, que je n'ai juste plus autant de temps à consacrer aux jeux vidéo. J'ai même fait une croix sur le sacro-saint backlog et retiré une tonne de jeux de ma liste de souhaits Steam, c'est pour dire...
J'ai tout de même terminé 24 jeux (sans compter les jeux snacks de la Playdate) cette année. Et plutôt que de les lister bêtement, j'ai essayé d'en rassembler une partie dans des catégories et une poignée de Fact'Or, parce que c'est aussi l'occasion d'élire mes tops de l'année. D'ailleurs, soyons fous, je commence direct avec un Fact'Or !
Fact'Or du partage entre amis : Helldivers 2
Je l'ai déjà dit dans mon test, je ne suis absomument pas client des jeux multi en ligne que je trouve répétitifs et ennuyeux au possible. Et pourtant, j'ai pris un pied fou sur Helldivers 2. Ça a été l'occasion de rejouer avec des amis que je ne croisais plus en ligne, et de me fendre la poire lors de prises de décision qui ont conduit tout le groupe à la mort ou au contraire lors de ces moments héroiques qui jalonnent la vie d'un Helldiver et qui font qu'on y revient encore et encore. Helldivers 2, c'est aussi la preuve que lorsqu'on ne prend pas les joueurs pour des idiots comme la plupart des jeux service actuels qui décèdent dans les 15 jours de leur sortie, ils sont au rendez-vous et savent vous rester fidèles.Pour la première catégorie fourre-tout, j'attaque avec ces gros AAA que j'ai bien du mal à départager. Tout d'abord Stellar Blade qui m'a pas mal occupé en avril. Le jeu de SHIFT UP a indéniablement une patate et un charme fou. J'en garde de super souvenirs, notamment des environnements traversés sur la fin. C'est aussi un jeu qui est fier de ce qu'il présente à l'écran et prend le temps de laisser le joueur l'admirer, ce qui est beaucoup trop rare. J'ai même pris pas mal de plaisir sur son système de combat "Souls mais pas trop" complètement accessible aux allergiques du genre. C'est au final une sacré prouesse pour un studio qui n'avait jusque là fait que des gachas à budget limité et qui voulait faire son Nier à lui. D'ailleurs, la boucle est bouclée, puisqu'une collab' avec Yoko Taro a fait son apparition dans le jeu il y a quelques semaines.
Toujours dans cette catégorie, le petit robot de la démo technique incluse dans chaque PS5 a fait son grand retour dans Astro Bot, une aventure qui m'a tout de même semblé assez courte, mais intense. Rétrospectivement, j'aurais également aimé un peu plus de difficulté dans un titre qui se joue en pilote automatique. Mais le plaisir est ailleurs. Entre le sound design incroyable, les niveaux d'une inventivité parfois folle (le niveau souris bon sang, faites-en un jeu entier !) et la bonne humeur continuelle qui nous scotche le sourire aux lèvres, c'était le bon platformer 3D de la rentrée.
Est-ce que The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom m'a enfin donné envie de passer plus de dix minutes sur les épisodes Breath of the Wild et Tears of the Kingdom ? Toujours pas (teuteu je veux rien savoir, l'endurance et les armes qui cassent, c'est juste non). Par contre, cette petite plongée dans le Zelda façon gameplay émergent en vue du dessus a immédiatement fonctionné sur moi. Je me suis même surpris à chercher à attraper tous les monstres et trouver la meilleure combinaison possible en combat. Il y avait bien que Nintendo pour transformer sans dénaturer sa formule Zelda 2,5D et je resigne quand ils veulent... Mais faites-nous quand même un remake de A Link Between Worlds avant.
Fact'Or à la surprise générale : MEGATON MUSASHI W: WIRED
Basé sur l'anime à succès du même éditeur, le dernier Level 5 en date n'est pas vraiment une nouveauté à proprement parler. C'est un repaquetage du gacha/jeu de grorobo du même nom déjà ressorti à plusieurs reprises. Mais c'est assurément la meilleure version, car dépourvue de toute obligation de passer à la caisse après l'achat du jeu. Je ne connaissais ni la série, ni le jeu et j'avoue avoir été très surpris par la qualité et le contenu gargantuesque du jeu. Une première partie de l'histoire se déroule à la manière d'un visuel novel vu de côté (fortement inspiré par le génial 13 Sentinels: Aegis Rim). On y dirige le héros et sa bande d'amis dans la dernière ville aux mains de l'humanité sur une Terre dévastée par un ennemi mystérieux.Après avoir fait avancer l'histoire, on passe à une seconde phase de combats en 3D à bord de robots totalement personnalisables à l'aide d'armes et de ressources glanées pendant la partie. Les combats ne sont pas forcément très tactiques, c'est du brawler assez nerveux, mais c'est super satisfaisant. Encore mieux, on peut s'embarquer à plusieurs dans la campagne et une tonne de missions annexes sont disponibles en coopératif crossplay PC/PS5/Switch à deux ou trois joueurs en ligne. J'ai fait tout le jeu avec un pote et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. MEGATON MUSASHI W: WIRED est LA belle découverte de l'année.
On passe ensuite à la série des "j'en attendais rien et je suis quand même déçu". Le premier de la liste est évidemment Sunset Hills qui n'a rien de plus à montrer qu'une superbe direction artistique. Traduction anglaise piégeuse, énigmes tordues et l'impression de s'être fait avoir par un jeu qui demande de passer à la caisse pour voir la fin de l'histoire. Non vraiment, on a eu bien mieux dans le genre point'n click cette année.
Il a lui aussi une bouille toute mimi mais Le Vaillant Petit Page est également un joli pétard mouillé, car au-delà de son gimmick 2D/3D, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Le jeu enchaîne les mêmes séquences de combat et de puzzles légers pendant sa très courte aventure et se permet beaucoup trop d'approximations dans ses mini-jeux.
Enfin, l'extension Vessel of Hatred voit Blizzard s'embourber toujours plus dans les sables mouvants du jeu service. Certes, le gameplay est sympathique, mais pas incroyable, et on a vraiment l'impression de perdre son temps devant le jeu. Et alerte divulgâchage, l'histoire de Diablo IV ne se termine évidemment pas avec l'extension et on sent qu'on va en bouffer pendant des années...
Fact'Or de l'indigestion de l'année : Final Fantasy VII Rebirth
Être déçu est une chose, mais quand c'est trop, c'est trop et on n'est pas loin de la crise de foie. Tetsuya Nomura avait la lourde tâche de faire mieux que l'épisode Remake. Lourde car les premières heures à Midgar sont restées gravées dans la mémoire des joueurs et ce premier remake avait fait un sans faute sur la retranscription et la modernisation du "premier CD" de Final Fantasy VII. Nomura avait déjà annoncé que Rebirth serait le plus gros morceau de l'aventure, mais on n'avait pas vu venir le vrai faux monde ouvert du jeu et sa myriade de quêtes annexes qui se ressemblent toutes de région en région.C'est bien simple, Square Enix a coché presque toutes les cases du monde ouvert de mauvais goût avec les tours à escalader pour déverrouiller des points d'intérêt, des ressources à récolter partout, un traversal assez désagréable et des espers cachés dérrière le grind d'expérience. On n'était pas non plus prêts pour les longueurs sur le dernier tiers du jeu qui le transforment lentement en chemin de croix à partir de Cosmo Canyon. Il en reste quand même des cinématiques dingues, une bande originale toujours au top et un mini-jeu de carte addictif. Mais je n'attends désormais plus le grand final comme le messie, mais plutôt comme une délivrance.
Pour la prochaine catégorie, je vais évoquer tous ces jeux que j'ai effleurés via leur démo et auxquels j'aurais aimé consacrer plus de temps. Penny's Big Breakaway est le nouveau platformer 3D de Christian Whitehead, plus connu pour Sonic Mania. On y dirige la jeune Penny qui se retrouve pourchassée par tous les flics manchots du royaume après avoir désapé par erreur son empereur. Le jeu nous propose d'utiliser un yoyo pour nous mouvoir de plateforme en plateforme. La démo que j'avais testée mettait en avant un gameplay assez impeccable et un rythme effréné.
Rail Route vous met dans la peau d'un aiguilleur stagiaire qui doit contrôler le trafic férroviaire entre des gares de plus en plus importantes. Aprenez à gérer les balises qui vont automatiquement faire changer les lignes de sens, ajoutez des automates au fur et à mesure de votre progression dans un arbre de compétences, calculez et faites des tracés qui permettront à deux trains de se croiser sans problème et continuez jusqu'à piloter des hubs entier. La démo est ultra emballante et explique très bien les différents pans de gameplay qui s'ouvrent au joueur via un tutoriel scénarisé très efficace. L'interface est épurée mais immédiatement compréhensible. Et cerise sur le gâteau, le jeu s'est ouvert aux mods via le Workshop de Steam. Des cheminots français sont même à la manoeuvre pour publier des schémas de voies de certaines grandes gares et hubs.
Quest Master reprend le délire du générateur de donjons de The Legend of Zelda: Link's Awakening, mais va beaucoup, beaucoup plus loin. Le jeu ajoute des contrôleurs logiques dans tous les sens, des armes, monstres et boss, de nombreux thèmes pour les donjons et un catalogue qui leur est dédié pour naviguer entre les créations des joueurs. La direction artistique donne dans le Zelda façon Temu, mais est de très bonne facture. Idem pour la bande originale et les effets sonores qui montrent l'amour des développeurs pour le Zelda à l'ancienne. La démo donne furieusement envie de s'y plonger pendant des heures et j'attends avec impatience la sortie d'accès anticipé qui sera probablement liée à la sortie du jeu sur Switch pour me jeter dessus.
Je pourrai également caser dans cette catégorie d'autres jeux que j'avais sur mon radar cette année, comme Star Wars: Dark Forces Remaster qui prouve une nouvelle fois le talent de Nightdive Studios en matière de remasters, le nouveau chef-d'oeuvre des touche-à-tout de Vanillaware, Unicorn Overlord qui propose outre une direction artistique sublime, des combats tactiques assez intéréssants et une chouette aventure. Chicken Police: Into The HIVE! est la suite d'un de mes chouchous du genre visual novel avec son ambiance noir et ses animaux anthropomorphe. Enfin, le dernier à rejoindre la liste est NAIRI: Rising Tide, la suite de Tower of Shirin que j'avais testé en 2018 sur Factor et qui semble faire avancer un peu plus l'histoire.
Fact'Or 2024 : Prince of Persia: The Lost Crown
Ce n'est pas tant pour rendre hommage à sa talentueuse équipe, qui s'est faite injustement dissoudre par Ubisoft après des ventes jugées décevantes, que pour louer ses qualités qui en font clairement l'un des chefs-d'oeuvre du genre Metroidvania qu'il se retrouve à clôturer mes Fact'Or. Sorti en tout début d'année, le jeu est juste une tuerie sur tous ses aspects : plateforme (voire acrobatie pour aller dénicher les collectibles cachés), combats, level design, direction artistique, bande originale. Il ne s'est pas passé une minute sur le jeu sans que j'y prenne un plaisir fou, et j'y repense encore très souvent. Qui plus est, le jeu est assez long, sans jamais traîner en longueur et tourne comme un charme sur Switch. Tous ces atours rassemblés sur un seul titre, c'est tellement rare de nos jours, que Prince of Persia: The Lost Crown est mon gros gros coup de coeur de cette année 2024 !Et parce que c'est Noël et qu'à Noël on se fait des cadeaux, il y a de fortes chances que je diffuse quelques clés Steam en réponse à la publication de cet article sur le compte Bluesky de Factor dans les heures qui viennent. Restez à l'affût !
Oh et 2024 a aussi été l'année de toutes ces sorties Steam que j'attends de pied ferme sur consoles, comme Last Epoch, Song of Conquest ou Selaco. De son côté, 2025 sera la première année de la Switch Next, celle de Metroid Prime 4: Beyond, Clair Obscur: Expedition 33, Judas, REPLACED, Eriksholm: The Stolen Dream et tant d'autres pas encore annoncés... Mais d'ici là, c'est repos bien mérité et je vous souhaite de très bonnes fêtes à toutes et tous !