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EGX 2018 : Premiers accords majeurs dans Kine
par billou95,
email @billou_95
Dans le monde de Kine, les robots Euler, Quat et Roo ont envie de rompre avec leur condition de machine et d'apprendre à jouer un instrument : le piano pour l'un, le trombone pour le second et le tambour pour un dernier. Il n'attendent qu'une chose du joueur, qu'il les fasse se rencontrer et pourquoi pas former un Big Band pour se produire dans la cité-machine qui les abrite. Si vous n'avez pas encore fui, le reste de cette preview risque de vous plaire.
Rien de tel qu'une mise au vert pour aiguiser les sens. C'est en tout cas la démarche de Gwen Frey qui après avoir bossé sur Bioshock Infinite puis The Flame In The Flood nous revient en quasi-solo avec Kine. Accompagnée par un musicien, elle nous propose ici un puzzler 3D au challenge relevé. A l'aide des touches WASD, on déplace le robot sélectionné en le faisant basculer sur l'une de ses faces dans un environnement exigu fait de cubes empilés qui va très vite devenir l'essence même du casse-tête. Pour se sortir de ces situations en apparence inextricables, il faudra utiliser les capacités de transformation des machines.Le robot-piano peut par exemple se transformer en accordéon et ainsi étendre son soufflet pour atteindre des zones normalement inaccessibles. Le trombone, lui, peut se balader le long de la coulisse et ainsi basculer vers d'autres blocs... On passe donc pas mal de temps à essayer des combinaisons de mouvements et de transformations tout en bougeant la caméra dans tous les sens. Et lorsque le puzzle semble insoluble, c'est qu'il faut faire un boeuf de robots. Le jeu demande souvent de revenir en arrière sur la carte, choisir un autre niveau qui une fois terminé ouvrira un embranchement permettant à deux robots de collaborer ensemble.
Kine est un puzzler très agréable pour deux raisons majeures : il ne base pas son gameplay sur une seule mécanique, les transformations ajoutant énormément de possibilités, et il sait surtout dégonfler le challenge avant que le joueur ne s'en lasse. De plus, il a pour lui une esthétique crayonnée pour le moins sexy qui met bien en valeur les petits automates qui se dandinent en rythme à l'écran. Enfin, robots-instruments obligent, le jeu s'offre une bande originale jazzy sublime qu'on a hâte d'écouter hors du jeu.
Le voilà, le premier coup de coeur imprévu du salon. Energique, malin comme tout et jamais frustrant, Kine a tout d'un grand puzzler. La créatrice entame désormais la partie la plus dure de son travail : créer les derniers tableaux, orchestrer l'ensemble et tout faire pour éviter la répétitivité. On croise les doigts très fort pour qu'elle réussisse.