ACTU
Ubisoft : Ancel and Great Tale
par CBL,
email @CBL_Factor
Officiellement la pré-production de Beyond Good And Evil 2 a débuté en 2008. Puis après trois ans pendant lesquels il ne s'est pas passé grand chose, la décision a été prise de ne pas sortir le jeu sur la génération PS360 et de le basculer sur PS4/XO. En 2013, le jeu n'a toujours pas été présenté. En 2014, Michel Ancel quitte Ubisoft mais l'équipe dirigeante d'Ubisoft prend une des pires décisions de l'entreprise : Michel Ancel pourra continuer de bosser à mi-temps chez Ubisoft et restera le directeur créatif de BG&E2.
En 2016. on apprend qu'il bosse en plus sur un autre jeu Ubisoft tandis que BG&E2 est TOUJOURS en pré-production. Le jeu sera finalement montré pour la première fois à l'E3 2017 puis à l'E3 2018. Puis silence radio complet en 2019 et 2020 jusqu'à l'annonce du départ de Michel Ancel. Alors était-il possible d'être directeur créatif à mi-temps d'un AAA aux ambitions démesurées ?
La réponse est non. Pour s'en rendre compte, il suffit de lire l'enquête de Libération qui a suivi le départ d'Ancel. En plus de ne pas être présent, Michel Ancel faisait partie des divas d'Ubisoft avec la bénédiction d'Yves Guillemot. Donc le directeur créatif avait carte blanche pour changer d'avis comme de chemise et modifier des pans entiers du projet avant de vaquer à d'autres occupations.
Michel Ancel n'avait aussi jamais été en charge d'un projet aussi gros. Les projets d'Ubi Montpellier occupaient généralement 30-40 personnes mais pour BG&E2 il est question de 250 personnes et de collaboration entre plusieurs studios. Ancel est un créatif, pas un dirigeant, et cela se sent. Afin de l'aider, Jean-Marc Geffroy (directeur créatif sur Ghost Recon et protégé de Serge Hascoët) vient en renfort pour remettre les choses sur les rails mais les tensions avec Ancel sont fortes car ils ont une vision radicalement différente du jeu, le tout créant une ambiance de merde au sein du studio. La solution d'Ubisoft ? Envoyer un troisième directeur créatif ayant lui aussi son égo et ses idées.
Et si tout cela n'impactait que la date de sortie du jeu, ce ne serait pas si grave. Il y a d'autres jeux dans le monde et les fans du premier ont eu le temps de mourrir de vieillesse. Le vrai problème est que le tout a un impact désastreux sur le moral des troupes avec à la clé des gens déprimés qui font des burn-out et/ou qui finissent par partir. Imaginez bosser 10 ans sur un jeu qui ne verra probablement jamais le jour...
Michel Ancel semblait être d'ailleurs totalement déconnecté de la réalité. Dans une interview à Libération qui fait suite à l'article, il admet une grande partie des torts mais semble ne pas avoir conscience de la souffrance de son équipe même quand on lui met sous le nez avant de partir dans des délires sur le processus créatif. Il explique même que pour un des burn-out dont il a eu la connaissance, il n'a pas cherché à comprendre pourquoi "par pudeur". Il confirme aussi les relations désastreuses avec Jean-Marc Geffroy et la pression d'Yves Guillemot et de Serge Hascoët pour travailler ensemble. Et selon lui "Faire refaire des choses, c’est le lot d’une telle création". Surtout chez Ubisoft apparemment.
Avant son départ et suite à des nombreuses plaintes internes, une enquête au sein d'Ubisoft a été lancée contre lui mais trop tard, bien trop tard. Sur les réseaux sociaux, Michel Ancel parle de fake news et explique que ce n'est pas de sa faute : il n'était pas dirigeant. Il y avait d'autres gens pour faire ce boulot. Dans l'interview, il explique qu'il ne regrette rien, sauf peut-être de ne pas avoir fini Wild et BG&E2 plus vite. Nous par contre, on ne le regrettera pas. Et son équipe non plus.
Ubisoft confirme aussi l'enquête interne et n'a aucun commentaire pour l'instant. Mais bon, vu que Michel ne fait plus partie du studio on voit mal quelles seront les conséquences. A part peut-être à la tête. Le monde a changé. Les moeurs et les méthodes ont évolué. Ubisoft est un des seuls gros studios de JV à ne pas avoir changé de patron depuis sa création. Yves Guillemot doit accepter sa part de responsabilité et démissionner. Il peut rester au conseil d'administration vu que sa famille est l'actionnaire majoritaire du groupe mais il est temps de passer la main à quelqu'un d'autre qu'un paysan breton [les cinq frères Guillemot viennent d'une famille spécialisée dans les produits agricoles].
En 2016. on apprend qu'il bosse en plus sur un autre jeu Ubisoft tandis que BG&E2 est TOUJOURS en pré-production. Le jeu sera finalement montré pour la première fois à l'E3 2017 puis à l'E3 2018. Puis silence radio complet en 2019 et 2020 jusqu'à l'annonce du départ de Michel Ancel. Alors était-il possible d'être directeur créatif à mi-temps d'un AAA aux ambitions démesurées ?
La réponse est non. Pour s'en rendre compte, il suffit de lire l'enquête de Libération qui a suivi le départ d'Ancel. En plus de ne pas être présent, Michel Ancel faisait partie des divas d'Ubisoft avec la bénédiction d'Yves Guillemot. Donc le directeur créatif avait carte blanche pour changer d'avis comme de chemise et modifier des pans entiers du projet avant de vaquer à d'autres occupations.
Michel Ancel n'avait aussi jamais été en charge d'un projet aussi gros. Les projets d'Ubi Montpellier occupaient généralement 30-40 personnes mais pour BG&E2 il est question de 250 personnes et de collaboration entre plusieurs studios. Ancel est un créatif, pas un dirigeant, et cela se sent. Afin de l'aider, Jean-Marc Geffroy (directeur créatif sur Ghost Recon et protégé de Serge Hascoët) vient en renfort pour remettre les choses sur les rails mais les tensions avec Ancel sont fortes car ils ont une vision radicalement différente du jeu, le tout créant une ambiance de merde au sein du studio. La solution d'Ubisoft ? Envoyer un troisième directeur créatif ayant lui aussi son égo et ses idées.
Et si tout cela n'impactait que la date de sortie du jeu, ce ne serait pas si grave. Il y a d'autres jeux dans le monde et les fans du premier ont eu le temps de mourrir de vieillesse. Le vrai problème est que le tout a un impact désastreux sur le moral des troupes avec à la clé des gens déprimés qui font des burn-out et/ou qui finissent par partir. Imaginez bosser 10 ans sur un jeu qui ne verra probablement jamais le jour...
Michel Ancel semblait être d'ailleurs totalement déconnecté de la réalité. Dans une interview à Libération qui fait suite à l'article, il admet une grande partie des torts mais semble ne pas avoir conscience de la souffrance de son équipe même quand on lui met sous le nez avant de partir dans des délires sur le processus créatif. Il explique même que pour un des burn-out dont il a eu la connaissance, il n'a pas cherché à comprendre pourquoi "par pudeur". Il confirme aussi les relations désastreuses avec Jean-Marc Geffroy et la pression d'Yves Guillemot et de Serge Hascoët pour travailler ensemble. Et selon lui "Faire refaire des choses, c’est le lot d’une telle création". Surtout chez Ubisoft apparemment.
Avant son départ et suite à des nombreuses plaintes internes, une enquête au sein d'Ubisoft a été lancée contre lui mais trop tard, bien trop tard. Sur les réseaux sociaux, Michel Ancel parle de fake news et explique que ce n'est pas de sa faute : il n'était pas dirigeant. Il y avait d'autres gens pour faire ce boulot. Dans l'interview, il explique qu'il ne regrette rien, sauf peut-être de ne pas avoir fini Wild et BG&E2 plus vite. Nous par contre, on ne le regrettera pas. Et son équipe non plus.
Ubisoft confirme aussi l'enquête interne et n'a aucun commentaire pour l'instant. Mais bon, vu que Michel ne fait plus partie du studio on voit mal quelles seront les conséquences. A part peut-être à la tête. Le monde a changé. Les moeurs et les méthodes ont évolué. Ubisoft est un des seuls gros studios de JV à ne pas avoir changé de patron depuis sa création. Yves Guillemot doit accepter sa part de responsabilité et démissionner. Il peut rester au conseil d'administration vu que sa famille est l'actionnaire majoritaire du groupe mais il est temps de passer la main à quelqu'un d'autre qu'un paysan breton [les cinq frères Guillemot viennent d'une famille spécialisée dans les produits agricoles].