ACTU
La mafia du mobile contre la mafia du salon
par CBL,
email @CBL_Factor
On vous expliquait à tort qu'xCloud serait disponible un jour sur iOS mais en fait non : la beta du service ne fonctionne d'ailleurs plus sur iOS et Microsoft n'a aucun plan pour l'avenir. Google Stadia n'est pas non plus disponible sur iOS tout comme GeForce Now. La raison est simple : Apple fait le verrou. Et la raison invoquée est à la limite du ridicule : Apple explique qu'il ne leur est pas possible de tester tous les jeux disponibles sur ces services ce qui desservirait le consommateur et serait injuste pour les autres développeurs.
Avec une langue de bois pareille, on pourrait façonner une table pour une famille nombreuse. S'il est vrai que tous les jeux sortant sur iOS sont testés par une armée de petites mains, le test en question consiste en général à vérifier que le jeu se lance. Mais la meilleure preuve que cette explication est du gros pipeau est le fait que Steam Link et Shadow sont disponibles sur iOS permettant donc d'accéder à des milliers de jeux non testés.
Alors quelle est la différence ? La première est technique. Steam Link comme Shadow ne sont au fond que des applis de prise en main à distance au même titre que Team Viewer ou Remote Desktop Connection. Le gag est que les deux solutions sont contraires aux règles mises en place par Apple. Paragraphe 4.2.7 "Remote Desktop Clients" :
En effet, si vous vous abonnez à un service diffusant du contenu via l'appli iOS comme Spotify par exemple, Apple prend 30% de commission sur l'abonnement. La solution est de "gruger" à savoir de ne pas inclure la possibilité de s'inscrire via l'appli iOS. C'est ce que fait Floatplane afin d'éviter de payer la taxe de protection. Idem pour l'application Hey. Hey est un service email de Basecamp qui coûte $99 par an et Basecamp n'a pas inclus la possibilité de s'abonner via iOS. Apple dans un premier temps a refusé d'approuver l'appli avant de faire marche arrière sous le feu des critiques.
Et c'est probablement la stratégie de Microsoft, Nvidia et Google. Du coup Apple se range derrière l'excuse décrite plus haut. Microsoft a répliqué en expliquant que les jeux du Game Pass sont approuvés par des organismes comme l'ESRB. Mais ça pourrait leur retomber sur le coin de la tronche. Microsoft décrit l'écosystème Apple comme "the only general purpose platform to deny consumers from cloud gaming and game subscription services like Xbox Game Pass". Le terme "general purpose platform" est volontairement vague. En effet, si on y regarde de plus près, il y a un nom beaucoup plus approprié pour les appareils iOS : ce sont des consoles.
Les iPhones, iPads et Apple TVs suivent le même modèle que la Xbox. iOS est un système fermé sur lequel il est impossible de développer librement, sur lequel il est impossible (sans jailbreak) et interdit de déployer une application en masse sans passer par le canal officiel et sur lequel la seule boutique d'applications est contrôlée par le constructeur qui approuve toutes les applications. Et bon courage pour avoir un concurrent de xCloud sur Xbox. Accessoirement les 30% de royalties ne sont pas une invention d'Apple mais des constructeurs de console et sont toujours en vigueur sur les consoles actuelles. C'est d'ailleurs la stratégie employée par Tim Cook pour défendre le tout devant le Congrès américain. "Les autres font pas mieux". Sega comme Nintendo ont eu par le passé à se défendre de développeurs "rebelles" comme EA ou Tengen qui ont réussi à sortir des cartouches sans licence en contournant la protection des consoles.
A noter que sur PC et Android, si les 30% de commission de Steam ou Google Play ne vous plaisent pas, vous pouvez distribuer votre appli sans eux voire même sortir votre propre boutique. Apple est sous le feu des projecteurs et des autorités car ils vendent des dizaines de millions d'appareils chaque année et que la capitalisation boursière (nombre d'actions * prix de l'action) de la société va bientôt atteindre les deux mille millards de dollars. Microsoft s'en était pris plein la gueule dans les années 2000 juste pour avoir inclus Internet Explorer et Media Player dans Windows donc ils doivent être un peu rageux qu'Apple s'en tire pour l'instant en faisant bien pire.
Mais si le gouvernement américain ou l'Union Européenne décide qu'Apple doit autoriser les boutiques d'applications concurrentes sur iOS, cela peut faire jurisprudence et forcer Sony, Microsoft et Nintendo à faire la même chose.
Avec une langue de bois pareille, on pourrait façonner une table pour une famille nombreuse. S'il est vrai que tous les jeux sortant sur iOS sont testés par une armée de petites mains, le test en question consiste en général à vérifier que le jeu se lance. Mais la meilleure preuve que cette explication est du gros pipeau est le fait que Steam Link et Shadow sont disponibles sur iOS permettant donc d'accéder à des milliers de jeux non testés.
Alors quelle est la différence ? La première est technique. Steam Link comme Shadow ne sont au fond que des applis de prise en main à distance au même titre que Team Viewer ou Remote Desktop Connection. Le gag est que les deux solutions sont contraires aux règles mises en place par Apple. Paragraphe 4.2.7 "Remote Desktop Clients" :
The app must only connect to a user-owned host device that is a personal computer or dedicated game console owned by the user, and both the host device and client must be connected on a local and LAN-based network.La seconde raison et la plus importante est commerciale. Sur iOS, il n'est pas possible d'acheter des jeux via Steam Link. Quant à Shadow, on paye un abonnement pour louer une machine distante, pas pour du contenu.
En effet, si vous vous abonnez à un service diffusant du contenu via l'appli iOS comme Spotify par exemple, Apple prend 30% de commission sur l'abonnement. La solution est de "gruger" à savoir de ne pas inclure la possibilité de s'inscrire via l'appli iOS. C'est ce que fait Floatplane afin d'éviter de payer la taxe de protection. Idem pour l'application Hey. Hey est un service email de Basecamp qui coûte $99 par an et Basecamp n'a pas inclus la possibilité de s'abonner via iOS. Apple dans un premier temps a refusé d'approuver l'appli avant de faire marche arrière sous le feu des critiques.
Et c'est probablement la stratégie de Microsoft, Nvidia et Google. Du coup Apple se range derrière l'excuse décrite plus haut. Microsoft a répliqué en expliquant que les jeux du Game Pass sont approuvés par des organismes comme l'ESRB. Mais ça pourrait leur retomber sur le coin de la tronche. Microsoft décrit l'écosystème Apple comme "the only general purpose platform to deny consumers from cloud gaming and game subscription services like Xbox Game Pass". Le terme "general purpose platform" est volontairement vague. En effet, si on y regarde de plus près, il y a un nom beaucoup plus approprié pour les appareils iOS : ce sont des consoles.
Les iPhones, iPads et Apple TVs suivent le même modèle que la Xbox. iOS est un système fermé sur lequel il est impossible de développer librement, sur lequel il est impossible (sans jailbreak) et interdit de déployer une application en masse sans passer par le canal officiel et sur lequel la seule boutique d'applications est contrôlée par le constructeur qui approuve toutes les applications. Et bon courage pour avoir un concurrent de xCloud sur Xbox. Accessoirement les 30% de royalties ne sont pas une invention d'Apple mais des constructeurs de console et sont toujours en vigueur sur les consoles actuelles. C'est d'ailleurs la stratégie employée par Tim Cook pour défendre le tout devant le Congrès américain. "Les autres font pas mieux". Sega comme Nintendo ont eu par le passé à se défendre de développeurs "rebelles" comme EA ou Tengen qui ont réussi à sortir des cartouches sans licence en contournant la protection des consoles.
A noter que sur PC et Android, si les 30% de commission de Steam ou Google Play ne vous plaisent pas, vous pouvez distribuer votre appli sans eux voire même sortir votre propre boutique. Apple est sous le feu des projecteurs et des autorités car ils vendent des dizaines de millions d'appareils chaque année et que la capitalisation boursière (nombre d'actions * prix de l'action) de la société va bientôt atteindre les deux mille millards de dollars. Microsoft s'en était pris plein la gueule dans les années 2000 juste pour avoir inclus Internet Explorer et Media Player dans Windows donc ils doivent être un peu rageux qu'Apple s'en tire pour l'instant en faisant bien pire.
Mais si le gouvernement américain ou l'Union Européenne décide qu'Apple doit autoriser les boutiques d'applications concurrentes sur iOS, cela peut faire jurisprudence et forcer Sony, Microsoft et Nintendo à faire la même chose.