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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

The Quarry

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : 2K Games Supermassive Games
Supports : PC / PS5 / Xbox Series X
Un déroulé des têtes d'affiche sur fond de traveling à travers une forêt lugubre, le dernier hit (?) d'Ariana Grande en guise de chanson de générique et les phares jaunes pâles d'une voiture au loin, probablement pleine de prochaines victimes. Voilà comment entame le nouveau chef-d'oeuvre de Supermassive Games. Oui, parce qu'inutile de vous jouer la carte du suspense tout au long du test, vous en aurez déjà bien assez pendant l'aventure. On va plutôt décortiquer le jeu et ce qui fait le retour en grâce du studio après une certaine traversée du désert. Silence, moteur, ça tourne !
Avant de revenir à ses premiers amours, un groupe de jeunes adultes coincés dans un coin paumé au milieu de nulle part avec une créature sanguinaire à leurs trousses, impossible de ne pas évoquer le pédigrée du studio. Après la sortie d'Until Dawn (que j'avais particulièrement aimé) et avant The Quarry, les Anglais se sont lancés dans un projet au long cours : créer une méticuleuse anthologie du film d'horreur adaptée en jeu vidéo. La saison 1 de The Dark Pictures Anthology est sur le point de s'achever avec la sortie on l'espère cette année de l'épisode The Devil in Me. Avant lui, Supermassive s'est un peu cassé les dents lors de l'exploration des thèmes du bateau fantôme (voir notre test de Man of Medan) et du mythe des sorcières de Salem avec Little Hope.

C'est pourtant lorsqu'ils se sont attaqués aux démons Sumériens dans House of Ashes fin 2021 qu'ils ont renoué avec leur mojo initial. Le jeu préfigurait de toute la qualité qu'on retrouve aujourd'hui dans The Quarry : des personnages mieux écrits, une cinématographie plus complexe et des moments de calme pour prendre le temps de s'imprégner du récit.

Pour le reste, les développeurs suivent leur formule gameplay gagnante. Des films interactifs bardés de motion-capture dernier cri et de QTEs plus ou moins vicieux, avec toujours en toile de fond un script parsemé de choix qui feront office de sentence de mort pour l'un ou l'autre des héros si le joueur n'y prend pas garde. Nous en venons donc au dernier-né du studio, The Quarry qui sort lui sous l'égide de 2K Games.



Ne cherchez pas, on ne vous dévoilera rien sur son scénario. Si vous souhaitez tout de même vous en faire une petite idée, on vous conseille de regarder son prologue un peu plus bas dans l'article. On peut juste vous dire que comme sur leurs précédentes productions, y seront mélés réel et surnaturel dans une histoire qui encore une fois pourrait pencher d'un côté comme de l'autre à tout moment. Un récit, on le disait, plus dense qu'auparavant. Déjà, les scénaristes emploient des personnages mieux écrits et plus malins que les tropes du genre. Les héros ont plus de coffre et sont parfaitement capables de se défendre. Le film y gagne en intensité et gomme une partie des longueurs qui plombaient les débuts de The Dark Pictures Anthology.

Pourtant, le jeu reprend quelques-uns des grands succès de ses prédécesseurs, comme la diversité des lieux visités tout au long de la dizaine d'heures d'aventure. Surtout, on y retrouve ce qui nous avait réconcilié avec eux dans House of Ashes, des moments de calme entre certaines intenses séquences de stress. Ces véritables respirations permettent d'en apprendre plus sur les uns et les autres (on parle d'une dizaine de protagonistes), mais aussi de replacer le joueur au centre de l'histoire. Cela ne signifie pas pour autant la fin du gore-fest associé au genre. Que les amateurs d'hémoglobine se rassurent, certaines scènes sont d'une violence impeccablement brute et on y pense encore une fois le jeu terminé. Et c'est aussi grâce à l'époustouflante cinématographie du jeu, du choix des angles de caméra fixe ou à l'épaule au bon vouloir des développeurs, pour mieux nous dérouter et jouer avec nos instincts. De la lumière qui fait encore mieux qu'Until Dawn par moments jusqu'aux jeux d'ombres, le travail de réalisation est assez impressionnant.

A côté de ça, il fallait un casting d'acteurs enfin à la hauteur du projet et on peut dire qu'on est servis : Ted Raimi génial dans le rôle du flic malaisant, les convaincants Brenda Song, Justice Smith, quelques apparitions agréables comme Lance Henriksen et évidemment Grace Zabriskie dans le rôle de la divinatrice. Tous sont passés par la case mocap', ce qui donne des visages toujours plus saisissants de réalisme. Entre ça et l'interface ultra minimaliste, on a facilement tendance à oublier qu'on est devant un jeu vidéo.



A quelques exceptions près, le gameplay lui reprend le meilleur du studio : des popups de choix avec ou sans limitation de temps, une poignée de QTEs qui ne s'éparpillent pas (orientation du stick gauche dans telle ou telle direction à un moment donné, appui répété sur le bouton X et c'est tout) et qui sont moins fourbes qu'avant. Le jeu introduit également une variante du système de battement de coeur de Dark Pictures, cette fois-ci nous invitant à laisser appuyé sur X pour retenir notre respiration et à relancer la touche au bon moment. D'ailleurs, tous ces systèmes sont présentés dans des petits tutoriaux animés, à la manière des films de propagande de Fallout 4, c'est rigolo et la voix française du narrateur est excellente.

En parlant de narrateur, le concept inauguré avec Dark Pictures revient ici dans la peau d'une divinatrice qui vous lira votre avenir à l'aide de cartes de tarot dénichées çà et là dans le chapitre précédent. On termine le tour du propriétaire avec deux ajouts inédits : le mode cinéma qui offre la possibilité de se refaire le film du jeu une fois l'aventure terminée en faisant soi-même sa propre director's cut (tout le monde s'en sort, tout le monde crève ou un maximum de gore). Enfin, la fonctionnalité de rembobinage octroie 3 "vies supplémentaires" à ceux qui se lancent dans un nouveau run post-crédits ou aux richards qui ont acheté l'édition Deluxe. Une bonne idée sur le papier qui peut devenir frustrante lorsqu'elle vous fait revenir 2 chapitres en arrière pour pouvoir sauver la vie d'un personnage.

Techniquement, on l'a dit, Supermassive est au sommet de sa maîtrise de l'Unreal Engine 4 qui ici est le parfait outil au service des réalisateurs. Le jeu tourne sans problème à 60ips sur PS5 et seuls de rares chargements tardifs de textures sont apparus pendant notre partie (principalement au chapitre 9).

Il n'y a pas 36 manières de le dire, foncez jouer à The Quarry ! Supermassive Games livre là son tout meilleur film d'horreur interactif. Plus long que ses prédécesseurs, plus intelligent dans sa construction. On sent surtout que le studio britannique est arrivé au bout de ses ambitions en termes de réalisation. Ca n'augure que du bon pour nos prochains rendez-vous avec lui.

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