TEST
Reigns
par Nicaulas,
email @nicaulasfactor
Développeur / Editeur : Devolver Digital Nerial
Dans l’esprit de beaucoup de joueurs, il existe malheureusement une cloison imperméable entre le jeu vidéo traditionnel et le jeu sur mobile. A intervalle régulier cependant, un jeu défonce le mur et s’impose dans la "cour des grands", souvent porté par une solide hype dans les milieux autorisés. Depuis peu, c’est au tour de Reigns de rebattre les cartes.
Cultivée par les développeurs, la définition consensuelle de Reigns est : « un mélange de Tinder et de Crusader Kings 2 ». Tinder pour son minimalisme formel et parce que l’unique interaction offerte au joueur est de swiper à droite ou à gauche. Crusader Kings 2 parce qu’il s’agit d’incarner une dynastie de rois devant naviguer entre les intrigues de la cour pour rester sur le trône le plus longtemps possible. Concrètement, on dispose d’un deck dans lequel le jeu va piocher des cartes une à une aléatoirement. Chaque carte vous demande de prendre une décision binaire (oui/non, l’armée/l’église, attaquer/défendre, etc.) et en fonction de votre choix les quatre jauges en haut de l’écran (église, armée, peuple et argent) vont se remplir ou se vider d’une quantité précise mais non affichée. Quand une des jauges est soit totalement vide soit totalement pleine, le roi meurt et on incarne alors son successeur tandis que le deck est réinitialisé.
Lorsqu’on réalise certaines actions, de nouvelles cartes viennent s’ajouter au deck, mais le jeu n’en est pas infini pour autant. Une trame de fond, à base de démon et de malédiction à vaincre, se révèle au fur et à mesure et on comprend que l’objectif du jeu est en réalité de rester suffisamment longtemps en vie pour avoir la bonne suite de cartes permettant de terminer l’histoire. Et c’est là où le concept du jeu, qui pouvait faire sourire dans les premières minutes, s’écroule totalement, offrant aux joueurs l’une des courbes d’apprentissage et de progression la moins inspirée qu’on ait vu depuis longtemps. Et ce même en mettant de côté la débilité des situations qui rend les « bonnes » décisions souvent irrationnelles et nous force donc à tirer à pile ou face en espérant avoir de la chance.
Il est impératif d’apprendre par cœur les effets des décisions de chaque carte afin de faire les bons choix plus tard. Or, le deck devient rapidement très fourni, rendant l’exercice périlleux. De plus, certaines cartes déclenchent une succession de décisions, ce qui multiplie d’autant la quantité d’informations à retenir. Mais le plus perturbant reste le fait qu’après quelques challenges réussis, le deck est tellement fourni et la punition de l’aléatoire si féroce qu’il peut se passer plusieurs parties avant qu’on retombe sur une carte nous ayant fait chuter précédemment, nous permettant enfin de corriger le tir. Au bout de quelques minutes de jeu, le gameplay de Reigns consiste donc littéralement à enchaîner les parties de merde en espérant avoir de la chance à la prochaine. Et quand on touche enfin la carte voulue, il reste encore à espérer qu’on ne se fasse pas défoncer aux cartes d’après, sous peine de tout reprendre depuis le début. Toute la frustration d’un roguelike sans la récompense qui va avec, en somme.
Lorsqu’on réalise certaines actions, de nouvelles cartes viennent s’ajouter au deck, mais le jeu n’en est pas infini pour autant. Une trame de fond, à base de démon et de malédiction à vaincre, se révèle au fur et à mesure et on comprend que l’objectif du jeu est en réalité de rester suffisamment longtemps en vie pour avoir la bonne suite de cartes permettant de terminer l’histoire. Et c’est là où le concept du jeu, qui pouvait faire sourire dans les premières minutes, s’écroule totalement, offrant aux joueurs l’une des courbes d’apprentissage et de progression la moins inspirée qu’on ait vu depuis longtemps. Et ce même en mettant de côté la débilité des situations qui rend les « bonnes » décisions souvent irrationnelles et nous force donc à tirer à pile ou face en espérant avoir de la chance.
Il est impératif d’apprendre par cœur les effets des décisions de chaque carte afin de faire les bons choix plus tard. Or, le deck devient rapidement très fourni, rendant l’exercice périlleux. De plus, certaines cartes déclenchent une succession de décisions, ce qui multiplie d’autant la quantité d’informations à retenir. Mais le plus perturbant reste le fait qu’après quelques challenges réussis, le deck est tellement fourni et la punition de l’aléatoire si féroce qu’il peut se passer plusieurs parties avant qu’on retombe sur une carte nous ayant fait chuter précédemment, nous permettant enfin de corriger le tir. Au bout de quelques minutes de jeu, le gameplay de Reigns consiste donc littéralement à enchaîner les parties de merde en espérant avoir de la chance à la prochaine. Et quand on touche enfin la carte voulue, il reste encore à espérer qu’on ne se fasse pas défoncer aux cartes d’après, sous peine de tout reprendre depuis le début. Toute la frustration d’un roguelike sans la récompense qui va avec, en somme.
On peine encore à comprendre l’engouement autour de Reigns. Si le concept semble au départ amusant, il s’effondre rapidement sur lui-même et devient même franchement douloureux sur le long terme. Enfin bon, à 3€ on ne va pas crier à l’arnaque non plus.