DJ Hero
Après la guitare, la batterie, le micro, le tapis de danse, les congas, les maracas, voici donc la table de mixage. En bon jeu musical, DJ Hero est en effet fourni avec son accessoire, qui se divise en deux parties distinctes : sur la droite se trouve la platine ornée de trois gros boutons de couleur et que vous pouvez faire tourner ; sur la gauche se trouve le crossfader, le bouton pour déclencher le Star Power l'Euphorie, un petit potentiomètre qui servira à glaner des points, et enfin, bien planqué dans une petite trappe une croix et des boutons A, B, X, Y, Back et Start (ou leurs équivalents Playstation) pour une navigation plus facile dans les menus. Nos amis gauchers pourront même intervertir le positionnement de ces deux éléments pour compenser leur tare. Le matos est plutôt bien fini et respire la solidité ; on pourra juste regretter que le retour au centre du crossfader soit aussi difficile à caler dans le feu de l'action.
Parlons-en justement de l'action. Quand vous lancez un mix, trois colonnes défilent à l'écran, chacune correspondant à l'un des trois boutons situés sur la platine : les boutons vert et bleu à gauche et à droite pour les deux pistes musicales, le bouton rouge au centre pour les samples. Quand, sur une piste, une "note" ronde arrive en bas de l'écran, vous appuyez sur le bouton correspondant sur la platine, comme dans le premier Guitar Hero venu. Jusqu'ici, tout va bien. Parfois, ces notes seront ornées d'une flèche, vous intimant d'appuyer sur le bouton tout en donnant un petit coup de poignet dans le sens correspondant. Quand ce ne sont pas des "notes" qui défilent, ce sont de longues bandes striées, représentant les zones de scratch : il vous faudra alors appuyer sur le bouton correspondant tout en bougeant légèrement la platine d'avant en arrière. Si jusqu'au niveau Difficile, le sens du scratch n'a pas d'importance, le mode Expert vous demandera lui de suivre les indications de sens (avant ou arrière) pour bien compliquer la tâche. Les pistes partiront par moment sur la gauche ou sur la droite, signifiant qu'il faut alors les isoler au moyen du crossfader. Dans les niveaux de difficulté les plus élevés, des pointes (spikes) apparaitront par endroit sur les pistes : il vous faudra alors faire faire un aller-retour très rapide au crossfader dans le sens indiqué.
Voilà pour le gameplay de base. Le reste n'est que subtilités servant à glaner des points : certaines zones devront être jouées sans fausse note pour remplir votre jauge d'Euphorie et doubler votre multiplicateur de score, d'autres vous permettront de changer le pitch au moyen du petit potentiomètre et durant ce temps de doubler votre multiplicateur. Enfin, un long enchainement de notes vous permettra d'activer le Rewind qui, si vous faites tourner la platine en sens inverse, vous permettra de rejouer un passage avec le multiplicateur là encore doublé. On cherche encore à comprendre l'utilité des zones de freestyle où vous pourrez balancer des samples à l'envi, sans que cela vous rapporte le moindre point. Bref, les moyens de faire exploser le score ne manquent pas, et ceux qui jouent pour les points trouveront de quoi faire.
Car oui, il y a de quoi faire dans DJ Hero : le jeu propose de base un peu moins de 100 morceaux, des mash-ups de deux titres déjà existants. Certains sont signés par des pointures (DJ Shadow, Grandmaster Flash ou encore les Daft Punk) mais la plupart sont des créations maison de Freestyle Games qui n'ont globalement pas à rougir. Les titres composant ces mash-ups, majoritairement electro et hip-hop, sont le fait d'artistes tels que Jay-Z, Eminem, les Daft Punk, Black Eyed Peas, Benny Benassi, Eric Prydz, 2Pac, 50 Cent, Cypress Hill, Gorillaz et bien d'autres. Il y aura même quelques présences un peu plus rock & roll. Globalement ces mash-ups se révèlent tous être de très bonne qualité, même si il y en aura bien quelques uns qui surnageront quand d'autres auront tendance à reprendre un peu toujours les mêmes matériaux de base.
À l'inverse des derniers Guitar Hero qui donnent accès à l'intégralité de la playlist dès le début du jeu, les morceaux se débloqueront au fur et à mesure de votre carrière, tout comme les nouveaux avatars, platines et lieux de concert. On a au moins le sentiment de progresser même si du coup il ne faudra pas oublier d'emmener son disque dur lorsqu'on ira faire une démo du jeu chez un pote, platine sous le bras, sous peine de devoir tout recommencer du début, tutorial compris. En revanche, on sera plus surpris de constater qu'il n'y a pas de game over dans DJ Hero : jouez comme un manche, partez vous faire un sandwich en laissant les notes défiler, et vous arriverez quand même en fin de morceau, avec bien sûr un score ras des pâquerettes. Un choix un peu étonnant mais qui au moins évite la frustration de devoir recommencer encore et encore le même morceau parce qu'on bloque sur un passage en particulier.
Là où tous les jeux musicaux ont viré en party games parfaits pour animer une soirée entre potes, le versant multijoueur de DJ Hero décoit un peu, celui-ci se limitant à un affrontement de DJ sur un même morceau, celui ayant le plus gros score l'emporte. Il y a bien quelques morceaux qui proposent à un deuxième joueur d'attraper une guitare qui trainerait dans un coin, mais ces mélanges étonnants sont loin d'être les meilleurs du jeu (à écouter comme à jouer, au moins pour le guitariste) et on en fait vite le tour. Une petite déception donc, mais on se rappellera que le premier Guitar Hero ne brillait pas spécialement non plus à ce niveau, le concept de jeu en coopératif n'étant apparu qu'à partir du deuxième épisode.