TEST
Crysis Warhead
L'hiver dernier a été chaud, et pas à cause du réchauffement climatique : Crysis pouvait enfin être inséré dans vos lecteurs DVD après tant d'attente et de blabla marketing. Crytek avait confirmé peu de temps après la sortie du premier opus le développement de deux épisodes complémentaires pour donner un sens au scénario. Crysis Warhead arrive donc moins d'un an après son grand frère, usant des mêmes artifices que son prédécesseur et tentant de renouveler l'expérience que nous avons vécu en 2007.
Bis repetita ?
S'il y a bien une chose dont on était sûr, c'est que Crysis Warhead allait enfoncer des portes ouvertes. Du moteur à la mise en scène, aucune surprise de taille n'est à attendre du petit frère de Crysis. Malgré les promesses de Crytek, l'optimisation du moteur n'est clairement pas suffisante pour faire tourner soudainement le jeu à 60 images par secondes sur la même configuration qui vous a permis de finir l'épisode précédent.
On l'a dit, les ingrédients qui ont fait le succès du premier sont de retour, de l'intelligence artificielle au feeling, en passant par la mise en scène. On sent même que l'équipe de développement a porté attention aux critiques des joueurs, notamment sur la seconde partie du jeu, en remplaçant l'escapade à travers le vaisseau Alien par un trip sur un train avec à la clé des phases de "rail-shooting" digne d'un Virtua Cop. Pas sûr qu'on y gagne au change, d'autant que lors de ces passages assez corsés, il sera parfois nécessaire de se la jouer à l'ancienne : "Essai, mourir, quickload, essai, mourir, quickload…" jusqu'à ce que l'on arrive enfin à terrasser ce #£ù%@ d'hélicoptère qui nous bloquait le passage. Frustrant.
Psycho-drame
Dans Crysis Warhead, vous incarnez Psycho, le compagnon d'armes un peu bourrin de Nomad parti chasser les papillons de l'autre coté de l'île : votre histoire se déroulera donc en parallèle. Notez que je vous raconte tout ça, mais la trame scénaristique, toujours très accessoire, n'excitera pas un bonobo.
Toutefois, si ce manque de profondeur dans le synopsis – commun à la majorité des fps – ne surprendra personne, la mise en scène reste excellente. Ce second jet sur la franchise, bénéficie des modifications apportées par les designers, vous tenant en haleine jusqu'à la dernière seconde.
Maximum Game
Plus mélomane que son pote Nomad, Psycho préfère le son séraphique du lance-grenades à répétition au chant discordant des oiseaux, et privilégie donc l'affrontement direct. Cette évolution de votre avatar influencera aussi les phases en véhicules, bien plus explosives et nerveuses, ainsi que l'infiltration même si celle-ci est largement reléguée au second plan.
Après tout ce qui a été dit, on pourrait croire que Warhead reste un FPS commun, voire moyen. Il n'en est rien. Ce deuxième épisode se hisse au rang du premier, en comblant quelques défauts de son prédécesseur. On déplore bien sûr les phases de rail-shooting qui sont venues remplacer les séquences très scriptées et linéaires du premier, mais le titre est homogène, et alterne intelligemment les phases mises en scène et les séquences offrant une plus grande liberté d'action, le tout avec une réalisation à toute épreuve. Même la mission vous plongeant dans les mines, qui n'offre qu'un trajet possible jusqu'à la sortie, procure en contrepartie une expérience visuelle inoubliable.
Le petit mot sur "Wars"
Crysis Wars est la nouvelle mouture du multijoueur déjà présent dans Crysis... que dire de plus sans répéter ce qui a été mentionné lors des tests de Crysis ? La seule nouveauté en terme de mode de jeu est le "team instant-action". Il s'agit ici d'un deathmatch dont le gameplay a été axé autour d'un système de spawn qui évolue tout au long de la partie. En début de match, chaque équipe apparaît dans une zone définie. Les affrontements en fonction des compétences de l'équipe vont commencer à se rassembler autour du point d'apparition de l'un des deux camps. Quand l'action aura atteint des sommets à cet endroit, la zone de respawn de l'équipe qui est acculée va changer… et ce, tout au long de la partie.
L'intérêt semble limité dans un premier temps, mais cela fait évoluer en permanence les points d'attaque ou de couverture des joueurs, et dynamise grandement le déroulement d'une manche. Il n'est pas rare de soudainement se faire surprendre par quelques joueurs de l'équipe adverse ayant respawné a l'opposé de la carte. Le lot de maps passe de 14 à 21, réalisées pour la majorité avec toujours autant de soin que les précédentes. Il est à noter, que même protégé par Punkbuster, il ne sera pas rare de vous demander pourquoi votre adversaire ne bronche pas même après lui avoir vidé votre fusil a pompe dans le bide. Un premier patch est en préparation pour corriger ces failles.
Warhead, c'est tout simplement Crysis avec plus d'hormones... plus bourrin, plus rapide, le titre sait rester fidèle aux mécanismes de son prédécesseur tout en apportant son lot de nouveautés. Loin d'être parfaite, cette extension est le caviar du FPS de cette fin d'année, surtout quand on voit le prix auquel elle est cédée.