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Animal Crossing : New Leaf

nitoo par nitoo,  email  @nitwoo
 
Dans le genre des simulations de vie, Animal Crossing est assez incontournable. Au même titre que celle des Monster Hunter, cette série est une véritable institution au pays du soleil levant, et chaque nouvel épisode crée l’événement. Démarrée sur Nintendo 64 en 2001, elle n'a pourtant quasiment pas évolué, et c'est avec Animal Crossing : New Leaf sur 3DS que les joueurs espéraient enfin des vrais nouveautés.

Gros FDP d'usurier, un métier d'avenir


Il est toujours un peu délicat de parler d'Animal Crossing : les détracteurs ne comprennent pas ce qu'on peut lui trouver, tandis que les autres, la bouche en cœur, répondent souvent "tu ne peux pas comprendre". Faisant partie d'un genre principalement prisé des japonais, la simulation de vie (autrement appelée "jeu de rien"), cette série se démarque principalement par son univers kromeugnon peuplé d’animaux. Seuls les joueurs, pouvant incarner un avatar masculin ou féminin, incarnent des humains. L’ambiance est choupinou à souhait, les graphismes colorés et l’humour omniprésent. Les répliques de nos amis les bêtes étant souvent plutôt drôles, voir carrément WTF. Le jeu a également cela de particulier qu’il se déroule en temps réel, se basant sur l’horloge de votre console (donc possibilité de tricher, ce qui ruine évidemment tout l’intérêt du jeu). Ainsi certains objets, fêtes et autres événements ne seront disponibles qu’à des moments bien précis, et tant pis si vous les loupez...

Suite à un trajet en train et un bref questionnaire définissant l’apparence de notre personnage, on emménage dans un petit village relativement vide. Bienvenue à Gitanie !
Le début est clairement très, très chiant et ce n’est pas la plus grosse nouveauté d’Animal Crossing : New Leaf, le fait d’être dorénavant maire de la ville, qui va changer cela. Déjà, il va vous falloir un endroit où dormir, ce qui n’est pas gratuit : Tom Nook, le "spécialiste" de l’immobilier du coin (pour rester poli), vous propose de choisir un emplacement et vous prête une tente. Mais sous ses airs de raton laveur innocent, le bougre va vous faire cracher sévère : il vous avance toujours les clochettes (la monnaie du jeu) pour votre maison et ses futures upgrades, que vous pourrez certes entièrement rembourser à votre rythme, mais ce n’est pas donné. Rien que la tente de gitan provisoire requiert un remboursement de 10 000 clochettes pour espérer passer à une vraie maison, qui à son tour devra être remboursée à hauteur de 39 000 clochettes, etc. Avec un total de 19 expansions pour votre maison, il faudra débourser en tout pas loin de 7 600 000 clochettes. Et c’est sans compter toutes les autres activités qui seront autant de gouffres à pognon. Autant dire qu’il va falloir en vendre, du foutu navet.

“Hey l’maire !”


Vous voila donc fraîchement maire de la ville et comme dirait l’oncle Ben : "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". Épaulé(e) par Marie, votre fidèle assistante, deux grandes tendances s’offrent à vous : les arrêtés et les travaux publics. Les arrêtés permettent d’embellir la ville (les fleurs ne fanent pas, moins de mauvaises herbes), de changer les horaires des magasins ou encore de booster l’économie. Un seul arrêté à la fois ne peut être déclaré et ceux-ci coûtent bien évidemment de l’argent. Les travaux publics, certainement une des nouveautés les plus intéressantes de ce New Leaf, permettent quant à eux de construire tout un tas de choses dans sa petite ville : des ponts pour faciliter les accès, des puits, des lampadaires, un salon de détente et j’en passe. Comme toujours, il faudra débourser de l’argent mais les habitants pourront cette fois-ci eux aussi contribuer à la cagnotte. Cela dépendra en partie de votre indice de satisfaction, consultable à la mairie et vous donnant une bonne indication sur ce que la plèbe attend de vous.

En dehors de la mairie et du magasin de recyclage, permettant de revendre et mettre aux enchères tout et n’importe quoi, toutes les boutiques ainsi que le musée se retrouvent désormais dans une rue marchande. Ici aussi, quelques nouveautés font leur apparition : une boutique de jardinage, une boutique de chaussures (le jeu permettant même les accoutrements transgenre), le Club MDR et son dancefloor chaud bouillant ou encore la boutique de relaxation. Bref, vous l’aurez compris, vous aurez vraiment de quoi faire, pour peu que vous soyez patients et que vous arriviez jusqu’à débloquer tout cela.

Prendre le temps, écouter le vent


J’en entends déjà penser bien fort : "Mais ils sont où les trucs à tuer ?" Sache, jeune rustre, que si tu te poses cette question, c’est que ce jeu n’est pas fait pour toi. Animal Crossing : New Leaf est un jeu dans lequel on (ré)apprend à prendre son temps. Déjà de par sa nature en temps réel, comme mentionné au début, mais aussi de part les activités disponibles. Une fois tous les mécanismes et nouveautés du jeu débloqués, c’est tout un éventail d’activités et de contenu assez monstrueux qui s’offre au joueur. Pêche, nage, jardinage, chasse aux trésors, collections, mini-jeux sur la nouvelle île avec gain de médailles et autres fruits exotiques à découvrir... La liste est trop longue, mais toutes ces choses à faire ont en commun ce côté à la fois reposant et rafraîchissant propre à la série, et vite addictif. Et si vous trouvez tout cela chiant, alors peut-être vous sentiriez-vous plus investi grâce aux non moins étendues possibilités créatives. Tout ou presque est personnalisable, de l’intérieur à l’extérieur de votre maison, en passant par votre garde-robe et votre charmante bourgade.

Tout ceci est faisable en multijoueur jusqu’à quatre, en local ou via internet. Ajoutez des fonctions sympas comme la possibilité d’échanger ses créations via [link=http://bidoofcrossing.tumblr.com/tagged/qr]QR codes[/link], un village témoin permettant d’admirer les maisons des autres joueurs et d’acheter leur mobilier, et encore pleins d’autres petites subtilités et choses à découvrir.

Bref, ce nouvel opus ne révolutionne clairement pas la série et se contente surtout d’ajouter toujours plus de contenu. Et c’est là que le bas blesse, car tout ce qui est vraiment relou dans le jeu, comme l’interface et l’ergonomie générale, n’a absolument pas bougé. À part quelques très maigres améliorations comme la possibilité de stacker les fruits par paquets de 9 (woohoo), les menus donnent toujours autant envie de s’arracher les burnes à la tenaille et confirment définitivement que les japonais sont VRAIMENT des gens étranges, à l’esprit pratique plus que singulier et à la logique toute relative. C’est d’autant plus pénible et dommage que le jeu est quand même très répétitif dans sa structure et qu’on refait les mêmes actions tous les jours, ratant l'opportunité de rendre le quotidien plus simple. Le multijoueur n’est pas non plus épargné de ce côté-là, avec des trucs totalement débiles comme le fait de n’avoir que son propre personnage d’indiqué sur la carte. Ce n’est pas mieux au niveau de la 3D, complètement inutile, à tel point que pour la première fois dans un jeu 3DS, je me suis demandé si la fonction était buggée ou si ma console déconnait. On sait la feature d’ordinaire plutôt gadget, mais là, ils ont fait fort...
Testé à partir d'une version commerciale fournie par l'éditeur. Disponible en physique et dématérialisé.
On ne va pas se mentir, Animal Crossing : New Leaf, c’est du more of the same. Les fans de la série apprécieront les nouvelles possibilités offertes par le rôle de maire et tout le nouveau contenu, mais regretteront tout de même un certain conservatisme, avec une ergonomie générale et une interface toujours aussi pénibles. Cela n'en fait pas moins un jeu très sympathique et agréable pour joueurs non-pressés, soucieux de s'aérer quotidiennement la tête dans un univers mignon et accrocheur.

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