TEST
Act of Aggression
Le jeu de stratégie en temps réel (STR), sans être très grand public est devenu un style de niche réservé au marché PC, la faute certainement à une ergonomie difficilement portable sur console malgré quelques essais infructueux. Mais il existe encore des studios spécialisés dans le domaine, dont la société française Eugen Systems, qui vient de sortir Act of Aggression sentant bon les années 90.
Act of Aggression (AoA) est la suite d'Act of War qui avait dépoussiéré le genre principalement dominé par la série Command & Conquer. En restant dans le très classique schéma : construction de base, récolte de ressources et production d'unités, AoA nous place aux commandes de trois factions : l'armée des États-Unis d'Amérique basée sur la force brute, le Cartel qui mise sur la furtivité et la Chimère mélangeant les deux.
Chimère & Cartel : Generals
Dans la campagne solo située en 2025, vous pouvez vous placer dans la peau des différentes factions, ce qui vous mènera aux quatres coins du globe. Mais le scénario ne servant que de prétexte aux différentes missions, vous avez le droit de ne l'écouter que d'une oreille. Les cut-scenes cassent le rendu général très agréable de la direction artistique, et ne proposent que des collages animés de piètre qualité entremêlés de vidéos réelles d'archives. On est très loin des cinématiques du premier Act of War qui utilisaient des vrais acteurs et tranchaient avec la 3D pré-calculée / fonds verts des Command & Conquer de l'époque.Dans ce mode on vous demande de choisir entre deux scénarii : celui la Chimère, task-force secrète de l'ONU, et le Cartel, qui jouent le rôle des méchants. Les USA feront de brèves apparitions, mais ne méritent pas de campagne en leur nom. Les cartes sont très détaillées et la cohérence des décors participe justement à l'immersion, à l'image de la série Wargame du même studio.
Mention spéciale à la mission "Destination Serbie" qui demande de sécuriser un péage et dont le déroulement est assez plaisant : Je commence par un petit nettoyage pour construire ma base, je scanne les environs et trouve des ressources en abondance, mais pas infinies. Dans AoA vous devez récolter 3 types de ressources et gérer la consommation électrique. La première est l'argent (dollars) qui peut être infinie mais avec laquelle vous ne pouvez construire que des unités basiques. La deuxième l'aluminium est un peu plus difficile à trouver mais est utile pour les troupes avancées. Enfin les terres rares débloquent la meilleure partie de votre armée.
Étant dans la 3ème mission seulement, je ne peux construire que des casernes et des véhicules légers. J'explore donc les environs et tombe vite sur des hélicoptères que j'essaye d'abattre avec mes snipers avant qu'ils ne décollent et des tourelles infranchissables avec mon infanterie actuelle. N'ayant plus que la route principale comme chemin possible, je me prépare à l'assaut avec mes petits chars et des troupes pour partir vers le péage se trouvant au milieu de la carte. Il ne me reste plus qu'à entourer mon poste avancé de tourelles pour protéger le convoi en récupérant de l'électricité et de l'argent en vendant mes raffineries épuisées.
La difficulté est progressive et assez relevée. Mais l'ensemble de la partie solo, ne sert au final qu'à vous préparer au mode multijoueur en vous harcelant d'objectifs secondaires assez variés, vous poussant à rusher ou à préserver certaines unités aussi puissantes qu'onéreuses. Il faudra bien connaître votre arsenal et celui de l'ennemi pour l'attaquer avec l'unité adéquate, car envoyer des troupes par paquet se révèle souvent être un choix désastreux : les explosions réduiront la totalité de votre groupe en cendres. Et c'est sur ce point que l'on s'éloigne du STR traditionnel en étant obligé de micro-manager son armée en faisant par exemple plusieurs groupes (Ctrl+[0-9]) pour éviter de vous retrouver en infériorité numérique.
La partie multijoueur est assez complète, gérant l'XP pour coller au mieux lors des matchmakings sur un total de 20 cartes. Des parties classées en 1 contre 1 ou 2 contre 2 vous permettent de monter en grade. Des parties libres de 2 à 8 joueurs peuvent quant à elles être créées dans lesquelles vous pouvez activer ou non le mode spectateur. Celui-ci est fort utile pour apprendre les stratégies de base. Eugen Systems étant français, il y a un salon dédié dans langue de Marcel Dassault.
Qu'est-ce qui fait la différence ?
Principalement la concurrence ou plutôt son absence. Si l'on parle de STR en excluant les wargames, il n'y a guère que Starcraft 2 ou Grey Goo mais dans un genre futuriste.Sans avoir l'arsenal aussi compliqué que celui de la série Wargame, il reste assez complexe à appréhender sachant que les 3 factions ont des bases de combat différentes.
Les améliorations, très utiles, peuvent par exemple donner la possibilité aux chars de se défendre contre des hélicoptères, les rendant plus polyvalents.
Sans avoir le niveau de zoom de Supreme Commander, il existe une vue aérienne mais la nécessité de gérer ses troupes fréquemment et la cassure lors du passage à ce niveau de zoom, le rendent malheureusement assez peu utile même si son effet visuel est assez réussi.
Le fait de faire passer l'infanterie d'un bâtiment à un autre est aussi plaisant que vital pour les garder en vie.
Enfin, les ressources que l'on peut acquérir autrement que par les raffineries : capture de prisonniers ou leur revente, possession de banque, construction de laboratoires.
Sans être une grosse révolution, Act of Aggression s'appuie sur des mécaniques solides. On aurait peut-être aimé un éditeur de carte voire de campagne, pour voir ce qu'aurait pu faire la communauté en terme de scènes inter-missions.
Au final, si vous aimez le genre, vous pouvez faire acte de foi et vous le procurer, vous ne serez pas déçu.
Au final, si vous aimez le genre, vous pouvez faire acte de foi et vous le procurer, vous ne serez pas déçu.