TEST
2Dark
Développeur / Editeur : Gloomy Wood
Retour aux affaires de Frédérick Raynal, qui participe au sein de Gloomywood au dévelopement de 2Dark. Le jeu ambitionne d'être à la fois un jeu d'horreur et d'infiltration dans un univers sordide mettant en scène des enlèvements d'enfants particulièrement diaboliques. La plongée en enfer mérite-t-elle qu'on enfile le maillot?
2Dark est donc le nouveau jeu de Frédérick Raynal créateur d'Alone In The Dark. Le jeu est développé par Gloomywood grâce à une campagne de financement participatif réussie. Retour de bâton, il est désormais victime d'une petite polémique, puisque l'éditeur (BigBen Interactive) a jugé bon d'y ajouter un DRM Denuvo malgré les promesses faites lors de la campagne de financement de sortir une version sans DRM. En toute logique, cela a indéniablement fait mauvaise presse lors de la sortie de 2Dark. Au delà de cette polémique, qui montre bien l'état des rapports de force entre les financeurs particuliers, les développeurs et les éditeurs, le jeu a bel et bien été livré entre nos petites mains avides de le tester.
2Dark nous met dans la peau de Smith, vieux loup solitaire qui enquête en solo sur les disparitions d’enfant de Gloomydale, bourgade rongée par le crime, où ces enlèvements n’étonnent plus personne. Notre héros est d’ailleurs lui-même à la recherche de ses enfants kidnappés après le meurtre brutal de sa femme lors d’une virée camping. Bonne ambiance dès le prologue donc. Et le jeu n’y va pas avec le dos de la cuillère dans le glauque et le sordide. Mais toujours avec un humour noir et un goût du macabre bienvenus. Entre ses bruitages à la Luigi Mansion, son héros et ses psychopathes caricaturaux et ses punchlines de films de genre, 2Dark mène assez finement sa barque entre le premier et second degré.
2Dark nous met dans la peau de Smith, vieux loup solitaire qui enquête en solo sur les disparitions d’enfant de Gloomydale, bourgade rongée par le crime, où ces enlèvements n’étonnent plus personne. Notre héros est d’ailleurs lui-même à la recherche de ses enfants kidnappés après le meurtre brutal de sa femme lors d’une virée camping. Bonne ambiance dès le prologue donc. Et le jeu n’y va pas avec le dos de la cuillère dans le glauque et le sordide. Mais toujours avec un humour noir et un goût du macabre bienvenus. Entre ses bruitages à la Luigi Mansion, son héros et ses psychopathes caricaturaux et ses punchlines de films de genre, 2Dark mène assez finement sa barque entre le premier et second degré.
Outreau ou pas assez
Si 2Dark est un jeu d’infiltration et d’horreur, il ne cherche pas vraiment à faire peur. Le jeu se déroule un peu comme un Hitman en 2D vue de dessus, mais dans un univers sordide. Vous débarquez dans un niveau que vous devez explorer afin de trouver des preuves, de libérer des enfants et d’éliminer un psychopathe. Véritable die and retry, 2Dark vous laisse errer dans le niveau par vous-même, mourir et recommencer. Vous pouvez sauvegarder manuellement en faisant une pause clope, mais attention à ne pas se faire griller ! L’exploration du niveau vous permet de repérer vos objectifs, les routes de patrouilles, les objets importants, etc… Le jeu manque parfois un peu de lisibilité, et malgré la possibilité de zoomer/dézoomer, il n’est pas rare de tomber dans un trou ou sur un piège juste parce qu’on ne l’avait pas vu. Entre l’obscurité et le rendu graphique pas toujours très clean, il va falloir se montrer attentif pour ne pas mourir bêtement lors de vos premières visites.
Au moment du passage à l’action, vous pouvez décider de tuer tout le monde à la batte ou au revolver, ou bien d’utiliser l’environnement pour vous débarrasser des gardes gênants et des boss. L’aspect bac à sable du jeu est au début assez enthousiasmant. On s’amuse lors des premiers niveaux à expérimenter les différentes façons de tuer sans jamais utiliser son arme. Certaines situations déboulent sur des résultats imprévus tout simplement hilarants. Malheureusement, le jeu se montre finalement un peu rigide sur ce qu’on peut y faire. Les objets ne peuvent s’utiliser qu’à certains endroits précis, et notre soif d’expérimentation rencontre vite les limites d’un système qui s’apparente souvent plus à un point & click, rendu d’autant plus laborieux par un système d’inventaire assez peu pratique.
Freddy goes to Gloomywood
Petit à petit donc, la frustration prend le pas sur le plaisir d’explorer librement les niveaux. C’est d’autant plus vrai que les mécanismes d’infiltrations n’ont rien d’exceptionnel. Les ennemis vous repèrent au bruit et à la vue. Une aura autour d’eux permet au joueur de repérer les sons qu’ils font, ainsi que la portée de leurs propres capacités de détections. Le joueur passe pas mal de temps à marcher au ralenti dans le dos des ennemis ou à passer d’une zone sombre à une autre. Vous ne pouvez pas utiliser d’élément du décor pour vous dissimuler. Si vous êtes détecté, vous pouvez courir vous dissimuler dans le noir, mais c’est à peu près tout. Comme votre personnage avance plus vite que les ennemis, se faire repérer n’a cependant rien de bien grave. Le pathfinding des ennemis lors de ces poursuites est souvent problématique. Ils peuvent très bien se coincer les uns les autres, ou avoir du mal à trouver leur chemin.
A contrario, certains mécanismes fonctionnent assez bien. 2Dark réussit le miracle de proposer des missions d’escorte qui ne soient pas une plaie. Les enfants dispersés que vous devez sauver vous suivent à la trace dans les niveaux, et peuvent être effrayés par les corps que vous laissez trainer. Vous pouvez stocker les bambins dans un coin, à condition qu’ils soient hors de portée d’oreille, au risque soit qu’ils se fassent tuer, soit qu’ils soient recapturés. Basé sur quelques règles précises, ces séquences sont à penser comme des puzzles, et il est rare de pester contre l’IA des gosses sans que ce soit en fait notre propre faute. Le système de sauvegarde est aussi assez rigolo : vous devez fumer pour ça, et donc trouver un endroit tranquille au risque de vous faire prendre.
GG - Good Game ? - Non, Guy Georges
Au final, 2Dark est un mélange de bonnes et de mauvaises choses. Le jeu pêche par un manque de visibilité et de précision, se rattrape par son humour et son aspect bac à sable. Le principal problème réside finalement dans les différents niveaux proposés. Un jeu d’infiltration n’est bon qu’au regard des environnements proposés. Or, dans 2Dark, si certaines missions sont excellentes, d’autres sont carrément pénibles, soit à cause de la progression trop linéaire, soit du nombre d’ennemis ou d’enfants, ou alors de certains passages où l’imprécision du jeu fait des dégâts sur notre motivation à continuer. Le joueur se force donc parfois à poursuivre juste pour voir le bout de l’aventure, qui est globalement satisfaisante à défaut d’être toujours agréable. Mais même en gardant en tête qu’il ne s’agit pas d’un jeu gros budget et en se montrant indulgent sur les imprécisions, on ne peut s’empêcher d’être un peu déçu.
2Dark est un jeu qui a du caractère. Tour à tour frustrant et enthousiasmant, il faudra accepter de prendre le bon avec le mauvais pour profiter du sordide voyage.