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Minute Test : Wilmot Works It Out
par Xavor2Charme,
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Si vous ne le saviez pas déjà, les puzzles sont de formidables outils de socialisation. Approchez d’un peu près n’importe quel stand de brocante, observez le puzzle à vendre et demandez s’il est complet : le vendeur jurera sur ses grands morts qu'évidemment il est complet et d’ailleurs c’est celui qu’il avait fait pour s’occuper quand son compagnon était à l'hôpital. La discussion est lancée, vous vous êtes fait un nouveau pote et c’est exactement ce que Richard Hogg et le studio Hollow Ponds veulent vous faire vivre avec Wilmot Works It Out sorti le 24 octobre dernier sous la houlette de Finji.
Les puzzles ont égayé la vie d’une de mes colocations et j’ai même eu un premier rendez-vous galant autour d’une image à recomposer. D’ailleurs, ma compagne actuelle est aussi fan de puzzles (comme elle est fan de Wilmot’s Warehouse, le jeu précédent) et elle attendait patiemment que je reçoive la clé pour me la voler et s’enjailler sur ce Wilmot Works It Out. À savoir que je ne suis personnellement pas ultra fan de la pratique : le seul puzzle que j’ai terminé dans ma vie représente une Citroen Xantia roulant dans un tas de gravier mais j’en suis tellement fier qu’il est accroché au-dessus de mon lit.Je ne vais pas revenir en détail sur les mécaniques de gameplay, je l’ai déjà fait lors de ma preview le mois dernier que vous pouvez retrouver ici.
Je vais surtout m'appesantir sur le fait que c’est un super jeu. Il est addictif d’enchaîner les puzzles, de les disposer et de décorer sa maison avec les différents éléments qu'on débloque. Ma compagne et moi l’avons dévoré, il n’y a pas vraiment de difficulté et il est très agréable d'enchaîner l’assemblage de belles images. Mais le jeu dépasse largement son statut de petit bonbon grâce à deux éléments: sa narration et son mode à débloquer, le mode Marathon.
En effet, le mode principal est ponctué par les petits monologues de Sam le facteur, personnage qui livre les colis du club de puzzle dans lequel s’est engagé Wilmot. Sauf exception, un nouveau colis est livré à chaque image réassemblée et nous en profitons pour découvrir les états d’âmes de Sam, ses problèmes avec sa sœur ainsi que ses plans randos pour les vacances. Sam se rapproche petit à petit de Wilmot jusqu’au puzzle final, chef-d’œuvre de narration vidéoludique, nous faisant réaliser que le gameplay tout entier visait à nous faire vivre ce très beau moment particulièrement touchant, simple et intime, ridiculisant les gesticulations scénaristiques infantiles des gros studios. C’est un jeu qui raconte tout simplement la naissance d’une amitié et qui le fait avec un peu de narration mais surtout avec ses outils de game design.
Mais en plus d’offrir une chouette histoire, Wilmot Works It Out propose un mode complémentaire, le mode Marathon. Si la campagne de base se termine relativement vite (j’en ai eu pour trois heures), le gros du jeu en termes de mécaniques pures se trouve dans ce mode et il est impératif d’avoir terminé l’histoire pour avoir une chance de le terminer un jour. Ici, les colis arrivent en permanence et ils renferment des pièces aléatoires issues de tous les puzzles du jeu (plus 16 images inédites). Nous devons donc classer les pièces selon les souvenirs que l’on a des images que l’on a déjà assemblées et le jeu devient plus exigeant : tous les petits pièges posés par Richard Hogg deviennent beaucoup plus vicieux mais nous sommes a priori aidés par notre mémoire. Ce mode ajoute donc bien trois à quatre heures à l’expérience et achève de faire de Wilmot Works It Out mon jeu doudou de l’automne.
Avec son histoire touchante, ses mécaniques addictives et ses jolies images, Wilmot a tout du petit chef-d’œuvre sans prétention. Les jeux issus de la collaboration entre Hollow Ponds et Richard Hogg ne sont pas toujours incroyables (Flock ne m’a pas laissé de souvenirs impérissables par exemple), mais ils sont toujours de belles expériences, touchantes et souvent drôles. Wilmot Works It Out est leur titre à la fois le plus complet et le plus cohérent et je ne peux que vous conseiller de vous jeter dessus. Le jeu est disponible pour l’instant uniquement sur PC et Mac.