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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
ARTICLE

Utopiales 2024 : harmonie

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
C’est devenu ma petite habitude. Depuis 2011, à chaque fin du mois d’octobre, je file me ressourcer quelques jours aux Utopiales, le Festival International de Science-Fiction de Nantes. Je pourrais aller à la Paris Games Week à la place, mais non, j’aime bien mon petit cocon, avec quelques jeux vidéo ici et là, mais surtout, beaucoup de conférences.

Pourquoi aller aux Utopiales ?

Pour les nouvelles personnes venant sur Factornews et ne connaissant pas du tout ce festival, vous vous demandez probablement “Mais pourquoi Frostis écrit un article sur ça alors qu’il y a la Paris Games Week en ce moment ?” La réponse est multiple. Déjà parce que j’habite à Nantes, et que le festival est à quelques arrêts de bus de chez moi, ce qui est tout de même assez pratique. Aussi parce que, parfois, j’aime bien le calme. Je préfère me poser tranquillement sur un siège pour assister à une table ronde ou une conférence, plutôt que d’aller faire le X de Xbox avec mes bras dans l’espoir qu’on me balance un t-shirt trop grand.

Aussi, parce que même si les Utopiales sont clairement orientées science-fiction, on y trouve aussi d’autres genres, assez présents dans nos jeux vidéo.

Les Utopiales : la boîte de Pandore ?

Dès sa création en 2000, ce festival s’est donné pour objectif de faire découvrir au plus grand nombre le monde de la prospective, des technologies nouvelles et de l’imaginaire. L’idée est évidemment de semer la graine de la curiosité dans les têtes d'un grand public plus ou moins jeune, de faire découvrir tout un tas d’univers et d’histoires, mais aussi de faits réels, le tout en s’appuyant sur une programmation pluridisciplinaire : littérature, sciences, cinéma, bande dessinée, expositions, jeux de rôles, jeux vidéo, jeux de plateau, etc.



Tout est là pour s’éveiller un peu, apprendre et comprendre ce qui nous entoure, se remettre en question, et réfléchir parfois un peu plus loin que le bout de son nez. Et en plus de 20 ans, Les Utopiales, le Festival International de Science-Fiction, a tout fait pour garder sa ligne directrice : plus de 1 067 films projetés, 2 500 auteurs, dessinateurs et chercheurs invités et près de 170 expositions et installations artistiques programmées. Ah bah oui, on rigole zéro à Nantes.

Comme pour chaque édition, un thème est proposé. Et afin de ne pas déstructurer ce qui a été joliment posé noir sur blanc par Roland Lehoucq, astrophysicien, auteur Président des Utopiales, je préfère le citer : Cette année, Les Utopiales partent en quête d’Harmonie. Est-elle synonyme de Paix ? Cycles et Équilibre sont-ils indispensables à son avènement ? Ne serait-elle pas source de Dissonances, qu’elles soient cognitives, éthiques ou musicales ? Puisse cette édition nous montrer comment appliquer la maxime de Jean Cocteau : « L’harmonie, c’est la conciliation des contraires, et pas l’écrasement des différences » !

Des expos, des tables rondes et beaucoup de cinéma

Je vais éviter de vous faire un listing de toutes les personnes invitées, mais plutôt me focaliser sur ce qui m’a le plus marqué. Et si jamais, la programmation du festival, qui s'est déroulé du 30 octobre au 3 novembre 2024, est disponible par ici en PDF.

Cette année, jai décidé de faire l’impasse sur la partie cinéma. Non pas qu’elle ne fût pas intéressante, loin de là ! J’ai juste manqué de temps. Et pour le coup, il était tout à fait possible de voir une belle collection de films de Kaijū, dont le premier Godzilla de 1954 dans version restaurée en 4K, mais aussi le tout dernier en date, Godzilla Minus One, sorti l’an dernier en salle (il sort en décembre en Blu-ray, parfait sous le sapin). Il était aussi possible de voir Heavens: The Boy and His Robot, Le village des damnés, Cocoon, Elephant Man, Rencontres du troisième type, mais aussi évidemment des films assez récents. Bref, la liste est très longue et les choix sont vraiment de qualité.



De même, je n’ai pas trop pris le temps d’aller dans la partie jeux de société, parce qu’il faut l’avouer : c’est bruyant et les parties peuvent être assez longues. En plus, on n'écrit plus (ce serait bien de reprendre non ?) d’articles sur les jeux de plateau depuis un moment, donc je ne me suis pas focalisé dessus. Et même sanction pour la bibliothèque. Malgré son immense taille, il faut savoir que tous les livres présents dans ce lieu, le sont aussi dans les librairies de Nantes, puisque ce sont elles qui s’associent pour former une énorme bibliothèque pour les Utopiales. Je suis donc passé faire un coucou à mon libraire de La Mystérieuse Librairie Nantaise, et j’ai tracé mon chemin. 

Multiverse, l'art d'Aleksi Briclot 

Concernant les expositions, j’ai eu deux vrais coups de cœur. Le premier étant évidemment pour l'exposition d'Aleksi Briclot pour la simple et bonne raison que je suis assez fan de comics. J’en possède pas mal, dont une grosse partie provenant de chez Marvel, et voir une exposition de ce gars est une chose précieuse. Au passage, Aleksi Briclot a aussi un lien solide avec le jeu vidéo, puisqu’après avoir travaillé en tant que concepteur et directeur artistique dans l'industrie, il a cofondé le studio de développement Don't Nod, en 2008, à l’époque de Remember Me. Il n’en fait plus partie depuis 2015, et son temps de travail est maintenant entièrement divisé entre son poste de Concept Artist chez Marvel Studios et d’Artist chez Wizards of the Coast, connu pour le jeu de cartes Magic: The Gathering.





C’était donc l’occasion de voir et découvrir certaines de ses oeuvres, concernant majoritairement Marvel et le Marvel Cinematic Universe, évidemment Magic: The Gathering, mais aussi une petite couverture pour le comic book Halo, une affiche pour les 30 ans de PlayStation et pas mal d’autres dessins tout droit sortis de son imagination. En plus de cela, il était possible d’assister, le dimanche matin, à une MasterClass d’une heure, tranquillement installé sur un siège de la Cité de Congrès de Nantes. Aussi, il n’a pas été avare en anecdote, en méthode de travail et même en explications très détaillées de comment se déroule le processus de création d’une carte Magic: The Gathering. Si jamais son travail vous intéresse, n’hésitez pas à le suivre sur Instagram ou encore sur Artstation.



Exposition Godzilla / Kaiju

Autre coup de cœur, celui pour l’exposition concernant le genre cinématographique du kaijū eiga (film de monstre géant), avec évidemment en 1954, la sortie au cinéma du Godzilla réalisé par Ishirō Honda, dans un contexte post-Hiroshima. Baffe dans la gueule, révolution artistique et naissance d’un genre, cette exposition a été l’occasion de découvrir une multitude d’affiches de films de la catégorie, avec Godzilla, mais aussi Gamera, Mothra, King Ghidorah, Rodan, Mechagodzilla, Hedorah ou encore King Kong !



Rencontre avec Marion Montaigne

Du côté des tables rondes, j’ai adoré la rencontre avec Marion Montaigne. Bon, personnellement, je connais déjà très bien son travail, puisque je possède tous les tomes de sa BD, Tu mourras moins bête (2008 à maintenant), éditée puis adaptée en série pour Arte (c’est disponible gratuitement sur YouTube). Puis elle a sorti Riche, Pourquoi pas toi ? (2013), mais aussi Dans la combi de Thomas Pesquet (2017), une BD réalisée en collaboration avec ce dernier, et enfin, l’excellent Les mondes perdus (2024), retraçant la découverte des dinosaures avec des parallèles sur sa formation de scientifique un peu aux fraises.

Au passage, le tome 6 de Tu mourras moins bête débarque le 6 novembre, si jamais vous cherchez des cadeaux pour Noël. Bref, ce fut l’occasion de se rendre compte que Marion Montaigne est aussi drôle dans la vraie vie que dans ses livres. 

REALMS

Enfin, un petit mot sur REALMS, un petit groupe de six passionné·es de jeux de rôles qui ont décidé de faire un truc que je trouve vraiment chouette : animer une partie de jeu de rôle, en public, tout en invitant cette audience à participer. Une bonne petite expérience permettant de montrer que le jeu de rôle, ou JDR pour les intimes, n’est pas qu’un loisir uniquement réservé à une sorte d'élite d’elfes, paladins, sorciers, bardes ou encore guerriers. Non, tout le monde peut jouer, s’amuser et proposer des idées.

Par exemple, ce scénario a débuté par un choix de l’univers par le public : le Japon féodal, un western ou alors du space opera. Une fois choisi, les joueurs et joueuses ont présenté leur personnage et c’était parti pour l’aventure ! Sauf que dès qu’une main s’est levée dans le public, un gars venait pour proposer un jet de dés, afin d’ajouter un “et” ou un “mais” à l’histoire en cours. Vous imaginez assez aisément les idées un peu farfelues, mais au final, tout s’est très bien tenu et l’échange entre le public et le JDR s’est extrêmement bien déroulé. Si le projet vous intéresse, n'hésitez pas à les suivre sur Instagram, ou alors sur Facebook si vous êtes vieux.

Le jeu vidéo : parent pauvre des Utopiales ?

Quand on jette un coup d’oeil dans le rétro, l’année 2024 a été plutôt cool du côté de la SF/Fantasy, avec des gros titres comme Final Fantasy VII Rebirth, Dragon's Dogma 2, Black Myth: Wukong, le DLC de Elden Ring : Shadow of the Erdtree, Stellar Blade, Métaphore : ReFantazio, Warhammer 40,000: Space Marine 2, Star Wars Outlaws et même Call of Duty: Black Ops 6 dans une moindre mesure. Et encore, c’est seulement une partie des jeux AAA. Vous vous en doutez, ce n’est pas aux Utopiales que l’on retrouve des studios de grands éditeurs comme Square Enix, Bandai Namco, Capcom, Sega ou encore Microsoft, Sony et Nintendo.

Shadowpiercer

Ici et depuis quelques années déjà, le pôle jeux vidéo met en avant des petits studios, très souvent indépendants et pas vraiment mis en lumière. Tous sont venus avec leur jeu sorti ou encore en développement. On pouvait (re)découvrir Shadowpiercer, un survival-craft game dans un monde post-apocalyptique steampunk (rien que ça). C’est développé chez EODE, un studio transmédia indépendant explorant le Monde de Grinn à travers des livres, un jeu de rôle et un jeu vidéo. Cependant, Shadowpiercer est encore en développement, donc si vous souhaitez soutenir le projet, faites un tour sur leur site web. 

Harold Halibut

Le studio allemand Slow Bros. était aussi présent et j’avoue, je ne m’y attendais pas. Mais rien que pour leur jeu, Harold Halibut, sorti le 16 avril 2024 sur PlayStation 5, Xbox Series S|X et PC, cela valait le déplacement. Surtout qu’ils ont fait aussi une petite exposition, histoire de se rendre compte du travail de maboule : plus de dix ans de travail pour ce jeu en stop motion 3D. Même s'il ne dispose pas d’une histoire à la hauteur de son esthétisme, jetez-y un œil tout de même. 

Exographer

J’ai aussi eu l’occasion de discuter le bout de gras de tofu avec SciFunGames, un autre tout petit studio venu présenter Exographer, sorti fin septembre sur Switch, PlayStation 5, Xbox Series S|X et PC. L’idée de ce jeu est assez originale, puisqu’il est question d’apprendre le tableau des éléments, mais sans le savoir, puisque toutes les énigmes du jeu sont basées sur la découverte des particules élémentaires. Le tout est mis en forme avec une jolie 2D et une aventure orientée Metroidvania, mais sans combat. Je vous colle leur site web, afin de retrouver facilement la version du jeu qui vous convient le mieux. 

Dumbino

Enfin, il y avait aussi un petit stand avec Sweet Dreams Studio (qui était déjà présent aux Utopiales 2019), présentant Dumbino, un jeu de puzzle basé sur la physique avec des dominos, des réactions en chaîne et pas mal d’explosions. Je n’ai pas essayé la démo sur leur stand, donc c’est un peu compliqué de vous en parler, mais la page Steam est assez explicite.

Vous l'aurez compris, cette 25ème édition des Utopiales a encore réussi à mêler science, littérature, art, jeux, cinéma et musique, le tout avec brio. Et les chiffres sont là : 291 intervenant·es du monde entier, 137 conférences, 13 expositions et 146 200 festivalier·ères sur les quatre jours. Ça manque encore cruellement de mise en avant du jeu vidéo et on va croiser les doigts pour que l'an prochain, ce soit au moins aussi bien.
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