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[Test] Okami : le texte perdu
toof
XBOX 360 & macfag
Membre 7560 msgs
Ecrit à la sortie de Okami sur PS2, je n'avais pas publié ce texte car nous ne le trouvions pas à la hauteur de ce jeu totalement fantastique. Parce que ça serait quand même gaché, et surtout pour tenter de convaincre les sceptiques étant donné que le jeu est à ce jour (24/06/2007) à 15€ sur le site de la Fnac, voici le test.
Enjoy (ou pas)

Vous adorez les jeux d'action/aventure longs, riches, charismatiques, variés, et les morveux habillés en vert vous sortent par les yeux ? En plus vous possédez une PS2 ? Alors écoutez-moi bien : c'est votre jour de chance. Okami débarque chez nous et pour vous, la terre va s'arrêter de tourner pendant quelques dizaines d'heures. Vous n'avez pas de PS2 ? Achetez-en une, vite. VITE j'ai dit !

Dieu et héros

Tout commença il y a cent ans, alors que le dragon Oroshi, un monstre à huit têtes, faisait régner la terreur sur le petit village de Kamiki. Mais par une nuit de pleine lune, un loup apparut et avec l'aide des esprits de la nature, affronta le monstre aux côtés d'Izanagi, un combattant héroïque du village. A eux deux, ils vainquirent le terrifiant démon et une nouvelle paix s'instaura dans le Nippon (sic) ancien. Mais voilà qu'aujourd'hui, à nouveau une ombre se glisse dans la grotte où est enfermé l'esprit d'Oroshi et retire l'épée d'Izanagi, qui scellait la prison du démon. C'est ainsi que démarre l'aventure d'Okami : alors que la nature est de nouveau corrompue, les dieux font appel à Amaterasu, le dieu du soleil ayant pris la forme d'un loup, afin d'explorer le Nippon ancien et découvrir ce qu'il s'y trame. Les premiers pas dans Okami permettent de présenter Amaterasu, le loup que l'on sera amené à faire évoluer, et Issun, une espèce d'insecte avec une sorte de coquille sur la tête, qui va s'avérer très généreux en informations et en blablas en tout genre, notre ami le loup se contentant de hurlements et de grognements. C'est ainsi que l'on se retrouve au pied d'un immense arbre, dans un lieu aussi surnaturel qu'étrange...

Cette première (toute) petite partie du jeu, qui se déroule dans le village de Kamiki, va permettre au joueur de se familiariser avec les commandes, mais aussi de se prendre les premières baffes visuelles, avec la larme à l'oeil en supplément gratuit. Alors qu'on découvre que le village tout entier a été corrompu par un pouvoir sombre, les premières actions nous font découvrir les premières divinités, et par conséquent les premiers pouvoirs divins conférés à Amaterasu. J'ai un aveu à vous faire : le déroulement d'une partie d'Okami est tout ce qu'il y a de plus classique dans le genre action/aventure. Chaque nouveau pouvoir est l'occasion de visiter de nouvelles zones qui permettront à leur tour de découvrir de nouvelles capacités. Chaque nouvelle zone sera également l'occasion de découvrir de nombreux trésors, de trouver des villages, discuter avec leurs habitants et ainsi s'engager dans des quêtes annexes qui permettront de rendre la tâche principale plus facile. Voilà pour le fond, mais c'est dans la forme qu'Okami se démarque. Les pouvoirs d'Amaterasu se cachent au sein d'un rouleau de papier qu'on déroule d'une simple touche et qui se superpose à l'affichage, permettant ainsi de dessiner à l'aide d'un pinceau. C’est à ces dessins qu'il faudra s'initier pour progresser dans l'aventure, afin d'en posséder les treize techniques et ainsi pouvoir affronter, et vaincre, Oroshi. Toujours dans le monde si spécial d'Okami, certaines activités annexes servent à progresser toujours un peu plus dans le jeu, comme par exemple, régénérer la nature environnante le plus possible. Si l'on commence toujours par l'arbre géant qui règne sur la zone, des dizaines d'autres arbres sont là aussi et il faut s'en occuper.

Ce genre d'actions rapportera au joueur des points qu'il faudra soigneusement collecter, afin d'augmenter les capacités d'Amaterasu autres que les pouvoirs divins : on peut ainsi multiplier le nombre d’encriers à notre disposition afin de dessiner plus abondamment, ou simplement accroître nos points de vie. En plus des points, on peut collecter de l’argent sonnant et trébuchant sous forme de pièces, qu'il sera possible d'utiliser avec tous les marchands du Nippon ancien, afin d'acheter de quoi régénérer sa vie ou des items spéciaux. Une troisième monnaie d'échange existe également mais je laisse à ceux qui se lanceront dans l'aventure d'Okami le soin de la découvrir, ainsi que son utilité ! Et parmi les trésors que l'on pourra déterrer, car Amaterasu creuse également beaucoup, nombreux sont ceux que l'on pourra revendre aux différents marchands. Ils ne sont pas à négliger puisqu’il faut beaucoup d'argent pour que le vieux sage apprenne de nouvelles capacités.

Chasseur, sauveur

Mais Okami n'est pas un jeu dans lequel on ne fait que se promener, vous vous en doutez. Les combats, que l'on pourrait résumer au premier abord à un Zelda gonflé aux amphétamines, sont d'une efficacité étonnante. La plupart du temps, les mécanismes sont d’une grande accessibilité, sans pour autant être inintéressants ou faciles ! Plusieurs éléments composent le gameplay des combats d'Okami : tout d'abord, les armes, que l'on découvre et gagne au fur et à mesure de l'aventure, réparties en quatre catégories (avec plusieurs niveaux de puissance pour chacune) et qui peuvent être équipées en armes principales ou secondaires et se comporteront différemment selon cette classification. Par exemple en arme principale, une espèce de collier fera office de fouet puissant permettant de faire des combos énormes. En revanche en arme secondaire, il s'avèrera être une excellente arme de jet pour éloigner les adversaires. Les combinaisons sont très nombreuses et chaque joueur pourra se concocter sa propre armurerie.

Ensuite, certaines armes sont inefficaces contre certains ennemis qui possèdent diverses parades : c'est à ce moment que peuvent intervenir les pouvoirs du pinceau, pour déstabiliser ou désarmer un ennemi qui se protège, par exemple. L'utilisation du pinceau est toute fois limitée par le nombre d'encriers que le joueur possède. En combinant armes et pouvoirs, il est possible de jouer d'innombrables façons et d'étaler chaque ennemi de manière différente, ce qui fait toute la richesse, que dis-je, le génie du système de combats d'Okami. Une fois tous les ennemis d’une zone vaincus, un tableau des scores apparaît et le joueur gagnera plus ou moins d'argent en fonction de la rapidité avec laquelle il aura éliminé les ennemis, et selon les coups qu’il aura reçus. De quoi motiver l'ingéniosité de chacun afin d'empocher à chaque fois la récompense maximale.

Le pacte du loup

Visuellement, oubliez tout ce que vous connaissez. Okami est certes rendu en cel shading mais il est beaucoup plus que ça. C'est une peinture vivante, animée avec grâce. Chaque détail se rapporte à cette simple phrase. En fait, le jeu fait un pied de nez à toutes les techniques nextgen en proposant des graphismes à la fois riches, détaillés et somptueux, grâce à son rendu si particulier mais aussi à son design hors du commun, mis en scène dans des décors que l'on imaginerait empruntés à un Zelda avec la beauté onirique d'un Shadow of the Colossus, mais toujours dans ce style japonais si spécial. L'espace de jeu d'Okami est conséquent et les lieux sont très variés : on va du petit village fleuri (enfin, destiné à fleurir), à la cité impériale du Nippon ancien, en passant par des montagnes enneigées et des régions en bord de mer. Et chacun de ces lieux, les personnages sont inspirés de légendes japonaises, et le rapport entre l'homme et la nature, que l'on croirait tout droit sorti d'un film de Miyazaki, est présent tout au long du jeu. En réalité, chaque fois que l'on régénère un bout de nature, l'effet visuel qui l'accompagne (le même que laisse Amaterasu laisse derrière lui lorsqu'il court à son maximum), est du plus bel effet. Constamment, chaque événement, chaque action est accompagné de musiques somptueuses, très variées et toujours divinement belles, qui contribuent d'autant au dépaysement total que procure le jeu.

Alors, que reprocher à Okami ? Une durée de vie rallongée de manière assez artificielle, grâce à un procédé inutilisé depuis des lustres - que je ne dévoilerai pas outre mesure pour ne rien révéler du scénario - et qui lui donne un aspect relativement répétitif qui pourra gaver le joueur impatient d'en finir au bout d'une quarantaine d'heures. Ensuite, Issun, qui nous accompagne tout au long de l'aventure, est bavard. Trèèèèès bavard, trop bavard ! Ca en devient lourdingue par moment, mais le lascar se fait pardonner par quelques excellentes pointes d'humour, comme quand il fait une fixette sur l'opulente poitrine d'une prêtresse (hey, chacun y trouve son compte, non ?). Bon, grâce à lui, Okami ne se prend finalement pas tout le temps au sérieux et finalement, ce n'est pas plus mal, surtout que les divinités conférant au joueur de nouveaux pouvoirs sont parfois complètement débiles (mention spéciale pour le singe bourré), même si elles dégagent toujours cette majesté que seul un dieu peut avoir. Et pour finir, la traduction française semble laisser plusieurs défauts avec notamment des fautes d'orthographe. Et puis bon, un autre défaut rédhibitoire, c'est qu'Okami n'est pas un jeu de sport, alors les amoureux de Pro Evolution Soccer n'y trouveront pas leur compte !

Okami, dont le développeur a rendu l'âme entre la tardive sortie européenne et la sortie japonaise, est, n'y allons pas par quatre chemins, le meilleur jeu d'action/aventure jamais créé jusqu'ici, enterrant toutes les autres références, toutes plateformes confondues, grâce à sa variété, sa richesse, la profondeur de son gameplay, sa technique, son rendu et son charisme.
 
[Test] Okami : le texte perdu
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