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Un Rédacteur Factornews vous demande :

ARTICLE

Test à la bourre: Harold

Ouhlala & Nicaulas par Ouhlala & Nicaulas,  email
 
Première production de Moon Spider, Harold est un surprenant mélange entre un "runner game" classique, et Lemmings
Le joueur incarne Gabe, un jeune ange gardien doué et sûr de lui. Malheureusement pour notre personnage divin, ses examinateurs ont décidé qu'il devra affronter ses collègues de classe lors d'une épreuve sportive un peu particulière : Chaque ange gardien, au nombre de 5, soutiendra son protégé vers la première place du podium. Le tout glisserait comme Papa dans Maman, si sur le chemin on ne trouvait pas de nombreux pièges mortels, en plus de féroces concurrents .

Cours Forest !

Gabe n'a pas pu vraiment choisir son poulain, et il a hérité d'un humain un peu spécial... Le personnage d'Harold est loin d'être une bête de compétition avec son corps maigrelet, et son look d'idiot du village. Tel un Lemming, il avance droit devant, à un rythme plutôt lent, vers la ligne d'arrivée. Notre ange gardien possède heureusement quelques capacités qui vont l'aider à combler les lacunes de son "champion" et avec un peu de chance, d'arriver en tête de peloton.



Lors d'un tutoriel plutôt bien fait, on se rend compte que l'on ne contrôle presque jamais Harold. La plupart des manipulations faites au joypad (ou clavier depuis une récente mise-à-jour) permettent de déplacer des éléments du décor, ou de lancer des pouvoirs particuliers sur notre protégé. En dehors du classique "saut", on peut forcer Harold à courir sur une courte distance mais aussi écraser des objets environnants, déplacer des plateformes diverses comme des ponts-levis, des passerelles etc. Une majorité des actions se font avec le stick gauche, et dans le feu de l'action il faudra se rappeler de la totalité des mouvements à effectuer, jusqu'à ce que chacun d'entre eux deviennent un automatisme.
Ici pas de jauge de vie qui diminuerait à chaque contact, Harold réapparait après chaque obstacle raté, avec un léger retard. Le plus dur n'est donc pas de terminer la course mais bien d'arriver premier. Si vous voulez récupérer les sacro-saintes étoiles qui montreront au monde entier la perfection de votre "run", préparez vous à recommencer de très nombreuses fois chacun des niveaux. Comme si cela n'était pas suffisant, certaines disparaissent au bout de quelques secondes rendant la tâche encore plus hardue.

Die Hardold

Derrière une direction artistique toute mignonne rappelant les dessins animés style Disney/Nickelodeon, se cache donc un jeu qui n'est pas simple. En effet sa maniabilité est réellement complexe, malgré le peu de boutons utilisés. Le tout est accentué par le stress de la course et risque de provoquer des lancés de manettes régulier chez les joueurs.
Sauter, rendre inopérant les pièges pour notre héros et en créer pour les concurrents sont les principales activités dans Harold : Il faut donc anticiper les obstacles très rapidement, ralentir les adversaires et lancer quelques éclairs (en nombre limité) dans les fesses de notre poulain tel un coup de fouet, le tout à un rythme effréné sinon ce ne serait pas drôle. Heureusement pour nous, les commandes réagissent vite, rendant l'expérience moins douloureuse et retardant un peu la mise aux oubliettes du jeu. Il n'est pas rare de maudire le game designer d'avoir fait des niveaux si retors.
La difficulté de l'ensemble, sur une trentaine de niveau, donne au titre de Moon Spider une durée de vie correcte, si l'on accroche au concept.

Oh kilebo le croco

Visuellement le jeu est plutôt agréable et c'est probablement ce qui permet de détacher ce jeu de la masse des "runner games". Moon Spider vante d'ailleurs clairement le talent de ses artistes issus de Disney/Pixar ou encore Ghibli sur le site officiel. La direction artistique est classique mais bien maîtrisée.



L'animation, très cartoon, à mi-chemin entre Tex Avery et Aladdin de Disney, est magnifiquement exécutée : C'est un vrai plaisir de voir les multiples mimiques des personnages ou encore les petites animations dans le décors. Harold rejoint sans soucis le top 5 des jeux les plus impressionnants à ce niveau. Bizarrement, les cut-scenes, composées d'images fixes dans un style graphique un peu plus asiatique, font un peu tâche dans l'ensemble. On aurait aimé que ça bouge un peu plus et qu'il y ait plus d'uniformité visuelle avec le reste du jeu.
La musique d'Olivier Deriviere ainsi que les bruitages, avec des sonorités très cartoons et dynamiques, s'intègrent bien à l'ambiance graphique du jeu.

L'avis alternatif de Papy Nicau


Tout ce que vous venez de lire est parfaitement exact. Harold est un runner 2D aux animations d'excellente qualité, à l'esthétique propre et soignée et dont le gameplay se distingue nettement de la concurrence en intégrant des éléments rappelant furieusement ceux de Lemmings. Il est toujours plaisant de voir des développeurs tenter ce genre de mélanges audacieux et s'appliquer autant à les mettre en forme. Mais fusionner des gameplays peut parfois s'avérer douloureux pour le joueur. Il ne s'agit pas ici de reprocher à Harold d'être difficile, mais plutôt d'être bête et méchant dans sa difficulté, au moins pour une partie des joueurs. Le problème vient de son gameplay multitâche qui nécessite d'agir en même temps qu'on prend les informations. En un laps de temps très court, il faut être capable de repérer obstacles, concurrents, éclairs disponibles, de comprendre dans quel ordre les gérer, et de les gérer.

Une tâche relativement ardue sur le principe, rendue d'autant plus délicate que le gameplay est assez contre-intuitif et le binding des touches parfois surprenant. Par exemple, on déclenche les éclairs en appuyant sur LB+RB mais on switche entre les obstacles avec les gâchettes : accélérer au moment de passer un obstacle se fait par une combinaison de touches peu naturelle. Reste donc la solution bête et méchante : apprendre par coeur les niveaux. Et autant on est prêt à faire l'effort au début du jeu pour profiter des animations, de la direction artistique et pour découvrir les différentes interactions possibles, autant ça devient vite poussif et frustrant.
Surfant sur la mode des runner games , la production de Moon Spider rappelle de par son visuel et sa qualité d'animation des productions comme Rayman Jungle Run, mais réussit à se démarquer par des idées de gameplay intéressantes. Cependant, la maniabilité pas si simple peut décourager ceux qui tenteront l'aventure. Un jeu intéressant à faire si vous êtes fan du genre et n'avez pas peur du die and retry.
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