Retrospective 2004
2004, année des attentes qui arrivent enfin à leur terme
Le fait le plus marquant de cette année 2004 aura été qu'une poignée de jeux qui nous faisaient saliver depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, se sont tous décidés à faire leur apparition dans les rayons. Et pour la plupart, ils nous auront pleinement satisfaits.
La plupart de ces arlésiennes étaient des FPS. Que ce soit Far Cry, sorti en mars, qui nous aura émerveillés par ses environnements ouverts, son IA non-scriptée ou encore ses somptueux graphismes ; Doom III, sorti cet été, le FPS le plus horrifiant qu'on ait vu depuis bien longtemps, doté d'un moteur 3D gérant la lumière comme personne d'autre ; ou encore Half-Life 2, sorti en novembre et qui malgré tout ce qu'on aura pu dire sur VALVe et son incapacité à communiquer clairement, s'avérera finalement le grand jeu qu'on attendait, de par sa superbe ambiance, ses graphismes de haut niveau et son excellente gestion de la physique.
Les consoleux ne sont pas en reste, puisque cette année aura été aussi celle de la sortie d'Halo 2 sur Xbox, million-seller avant même son apparition en magasin. Même si il ne s'agit au final que d'un "Halo +", débarrassé de la plupart de ses gros défauts, le jeu s'avère très plaisant à jouer de par son histoire superbement mise en scène, et la variété de son action. Toujours sur la grosse boîte noire de Microsoft, Fable, le jeu qui nous faisait tous rêver de par sa liberté totale, aura finalement fait son apparition. Et autant dire que pour tous les rêveurs, le réveil aura été brutal, puisque le jeu de Big Blue Box, ne s'avère être qu'un bon hack & slash, dépourvu de toute liberté de mouvement, et doté d'une trame scénaristique bien banale. Les graphismes n'en sont pas moins très réussis, l'action est plutôt rythmée, et l'aspect customisation du personnage est bien là : ce n'est déjà pas si mal.
La PS2, malgré son âge avancé, se porte toujours bien. La preuve la plus indiscutable de cette bonne santé est incontestablement Grand Theft Auto : San Andreas, annoncé sans fanfare lors du dernier E3 : véritable hymne aux jeux vidéo, proposant une liberté de mouvement ainsi qu'une surface à explorer jamais vues. Passer à côté de cette bombe s'avèrerait évidemment être une énorme faute de goût pour tout propriétaire d'une PS2. Le monolithe de Sony aura également accueilli cette année Killzone, FPS en développement depuis plusieurs années et annoncé depuis le début comme un "Halo-killer" par un quelconque marketeux en manque d'image forte. Si le jeu s'avère au final un FPS des plus classiques, très linéaire, sa superbe ambiance mise en avant par de somptueux graphismes suffit à en faire un jeu à essayer.
La GameCube, moribonde console de Nintendo, aura eu bien peu de gros jeux à se mettre sous la dent. Heureusement, quelques titres parviennent à retarder l'heure du décès, des titres comme Metal Gear Solid : The Twin Snakes, remake dopé aux amphétamines du légendaire Metal Gear Solid de la PlayStation ; Metroïd Prime 2 : Echoes, suite de l'excellent Metroid Prime sorti en 2002, transposition 3D des aventures de Samus Aran ; ou encore Tales of Symphonia, RPG japonais dans toute sa splendeur, doté d'une réalisation d'orfèvre.
2004, année des suites et des bonnes surprises
Cette année aura été très riche en suites de tous genres, et rares auront été les jeux dont le titre ne se terminait pas par un chiffre. La catégorie la plus touchée est bien évidemment celle des jeux de sport, avec l'habituelle gamme d'Electronic Arts : NBA Live 2005, Madden NFL 2005, NHL 2005, Tiger Woods PGA Tour 2005, et FIFA 2005, ce dernier concurrencé comme il se doit par un Pro Evolution Soccer 4 cher aux amateurs de réalisme footballistique.
Dans le domaine des sports mécaniques, le roi Colin McRae aura vu sa suprématie chamboulée par Richard Burns Rally, nouveau venu qui aura su séduire les amateurs de simulation pointue. Dans un registre moins austère, Electronic Arts revient avec un Need for Speed Underground 2 beaucoup plus convaincant que son prédécesseur : plus de voitures, une customisation encore plus poussée, et surtout une ville très ouverte permettant de se déplacer librement pour choisir à quelle épreuve participer.
Les généraux en herbe auront été gâtés cette année, puisque de très bons titres ont vu le jour, qu'il s'agisse de Codename : Panzers, jeux de stratégie prenant place durant la Seconde Guerre Mondiale, Rome : Total War, qui vous proposera de prendre le contrôle des légions romaines et d'envahir l'Europe, ou encore de Chaos League, adaptation à peine masquée du célèbre jeu de plateau Blood Bowl.
Toujours dans le domaine des suites, après un excellent Sands of Time, le Prince de Perse nous revient avec un Prince of Persia : L'âme du guerrier plus sombre et sanguinolent, mais avec toujours des phases de plate-forme de très bonne facture. La légendaire série Myst se termine elle en apothéose, avec un Myst IV : Revelation toujours aussi superbe et doté d'énigmes dangereuses pour le cuir chevelu. Silent Hill 4 nous refait plonger dans la terrifiante ville imaginée par les esprits torturés de Konami, mais le résultat s'avère malheureusement un peu décevant par rapport à ses glorieux prédécesseurs. Enfin, après une bardée d'add-ons, Les Sims tirent leur révérence, et laissent la place aux Les Sims 2 : le jeu reste globalement inchangé, mais quelques petits ajouts, tels que la gestion de la génétique, ou une réalisation revue largement à la hausse, viennent justifier ce "2".
Heureusement, quelques jeux "originaux" parviennent à se distinguer de cette longue série de suites. Ainsi, Vampire the Masquerade : Bloodlines, basé sur le Source Engine qui anime Half-Life², vous fera endosser le costume et les canines d'un jeune vampire en pleine Californie. Malgré de nombreux bugs, les amateurs de RPG devraient trouver leur compte. Les grands enfants qui ont toujours rêvé de hisser le pavillon noir seront heureux d'apprendre que plus de quinze ans après la sortie du jeu original, Pirates! revient dans un remake en tous points fidèle à son modèle. Au cours de l'année, les développeurs de Midway nous auront également prouvé qu'ils savaient faire autre chose que des Mortal Kombat, avec les sorties de The Suffering, très bon jeu d'action horrifiant et sanguinolent, ainsi que Psi-Ops, autre très bon jeu d'action mettant lui en avant les capacités télépathique du héros permettant de faire voler tout un tas de trucs dans le faciès des vilains d'en face, quand ce ne sont pas les vilains eux-mêmes. Côté FPS, deux très bonnes surprises également : tout d'abord Painkiller sur PC, ou le retour des shoots bourrin à l'ancienne, doté de superbes graphismes, et The Chronicles of Riddick, sorti cet été sur Xbox et tout récemment sur PC, un FPS matiné d'infiltration et de combats à mains nues qui n'a pas à rougir de la comparaison avec le Doom Engine. Bien au contraire. Enfin, comment parler d'originalité sans mentionner Katamari damacy, un des jeux les plus originaux jamais vus, petite perle de fun malheureusement pas distribuée en Europe. Peut-être pour le numéro 2 ?
2004 : un avant-goût de 2005 ?
D'autres gros titres ont fait leur apparition cette année, mais uniquement au Japon et/ou aux States. On pense bien sûr à des mastodontes tels que Metal Gear Solid 3: Snake Eater, ou les aventures de Snake dans la jungle, pour un nouvel épisode qui s'annonce explosif. Après de nombreuses années d'attente, et un nombre de retards juste incalculable, Gran Turismo 4 a finalement décidé de pointer le bout de ses roues au Japon. Quant aux amateurs de RPG japonais, Dragon Quest VIII, nouvel épisode d'une série légendaire, devrait les satisfaire pleinement de par son gameplay "à l'ancienne" et sa réalisation aux petits oignons.
Les auti joueurs de MMORPG surveilleront évidemment de très près la sortie de World of Warcraft, première incursion de Blizzard dans l'univers des jeux de rôle en ligne. Vu les nombreux échos plus que positifs des nombreuses personnes qui ont pu s'essayer à l'une des betas, il y a peu de chance que WoW déçoive.
Mais le gros événement de 2005 sera très probablement la sortie dans "le reste du Monde" de la DS et de la PSP, consoles portables respectives de Nintendo et Sony. Si la première joue la carte de l'originalité avec ses deux écrans - dont un tactile - et son stylet, la seconde joue elle la carte de la performance avec des jeux proches de ce qu'on peut voir sur PS2, ainsi que la possibilité de se servir de l'engin comme d'un baladeur numérique. Si la suprématie de Nintendo dans le domaine des consoles portables n'a jamais été mise à mal, la donne pourrait bien changer cette année. Une chose est sûre : on ne risque pas de s'ennuyer.