ACTU
Ubisoft continue de creuser
Imaginez : vous êtes Ubisoft. Vous êtes un des plus gros éditeurs/développeurs de jeux vidéo au monde, une boîte jadis respectable et respectée, et malgré ça vous n'avez pas été foutus de sortir quoi que ce soit de notable depuis bientôt trois ans. Les rares jeux que vous parvenez tant bien que mal à mettre sur le marché sont oubliés par les joueurs au bout de deux semaines et abandonnés par les devs au bout de six mois, ce qui la fout mal pour des jeux-services censés s'inscrire dans la durée. Quant aux jeux en cours de développement, le moindre projet semble voué à s'embourber, les dates de sortie sont sans cesse repoussées quand ce ne sont pas carrément des annulations pour les plus malchanceux (quoi que certains, victimes d'acharnement thérapeutique depuis plus d'une décennie, préféreraient très certainement goûter à la douce délivrance de la mort). Vous avez conscience que vous commencez un peu à passer pour une bande de rigolos et vous vous dites qu'il est temps de redresser la barre en revenant aux valeurs sûres : la cash machine Assassin's Creed.
L'an dernier, vous avez annoncé Assassin's Creed Mirage, DLC pour Valhalla devenu jeu complet et censé revenir aux sources pour faire plaisir à ceux qui se plaignent que les derniers épisodes sont un peu trop gargantuesques et n'ont plus grand chose à voir avec ce que la série proposait à ses débuts. Pas de chance, neuf mois après son annonce et alors que le jeu est censé sortir dans le courant de l'année, personne n'a encore vu à quoi il ressemble et il se murmure déjà qu'il aurait été repoussé en interne. Du coup il faut trouver autre chose, et dans la panique, vous reprenez le même pistolet que vous aviez utilisé pour vous tirer une balle dans le pied il y a deux ans, et vous refaites exactement la même chose, mais en y mettant encore plus de coeur que la première fois. Peut-être même que vous utiliserez un deuxième chargeur une fois que vous aurez vidé le premier.
Tout ça pour dire que si on avait cru, naïvement, qu'Ubi avait abandonné ses idées de NFT à la con et jeté aux oubliettes les responsables, il n'en était en fait rien comme en témoigne l'annonce des Assassin's Creed Smart Collectibles. Réalisés par Integral Reality Labs (boite inconnue et qu'on espère déjà voir mourir très vite) avec la bénédiction de la Guillemot Corp, ces NFT vous permettront de recevoir un petit cube en plastique avec un perso d'AC à l'intérieur qui pourra être utilisé sur une application smartphone comme un Amiibo en encore plus nul pour récupérer des conneries numériques comme des loot boxes. Ne cherchez pas, aucun de ces mots n'est dans la Bible, et devant l'inutile complexité du système et des termes employés pour le décrire comme "Digital Souls" ou "Pieces of Eden passes", on en reviendrait presque à regretter les Funko Pop, qui avaient au moins le bon goût de se contenter d'être des bouts de plastique moches sans vouloir y coller en plus des blockchains et autres crypto-monnaies.
Notons quand même qu'Ubi n'est pas directement à l'initiative du projet (contrairement aux NFT Quartz qui sont eux bel et bien morts), et se contente de refiler la licence Assassin's Creed à IRL pour qu'ils fassent n'importe quoi avec en espérant plumer quelques crypto-gogos au passage. Mais vu le succès, que l'on qualifiera pudiquement de "mitigé", de leur première incursion dans le monde des NFT, et alors que tout le monde (à l'exception de Square Enix, qui n'a visiblement pas reçu le mémo) a bien pris conscience que ces cochonneries étaient déjà passées de mode, les bretons auraient aussi pu choisir de ne pas s'associer à cette guignolerie, ça leur aurait évité une nouvelle fois de faire l'actualité pour les mauvaises raisons.
D'autant plus qu'ils n'ont pas vraiment besoin de ça, comme en témoigne l'annonce de leurs résultats financiers pour l'année qui vient de s'écouler : le chiffre d'affaire est encore en baisse de 15% par rapport à l'année précédente, et les pertes s'élèvent à plus d'un demi-milliard de dollars, du jamais vu pour l'entreprise. Voilà ce qui arrive quand on paye tous les mois 20000 employés mais qu'on oublie qu'il faut sortir des jeux pour avoir de quoi leur verser un salaire.
Le père Guillemot, définitivement déconnecté de la réalité, reste malgré tout confiant et compte bien rebondir l'année prochaine en misant sur les jeux-services, le F2P (il cite notamment XDefiant, dont la bêta a connu son petit succès pendant au moins 48 heures le temps que les influenceurs payés pour l'occasion en fassent la promo avant de retourner bien gentiment sur Fortnite et Calofe), ou Assassin's Creed : la série va justement voir ses équipes de développement grossir de 40%. Ceux-là devront d'ailleurs s'estimer heureux car en parallèle, Ubi annonce vouloir continuer à réduire ses coûts, et on ne sera pas surpris d'apprendre dans quelques mois que plusieurs centaines d'employés se retrouvent sur le carreau. Heureusement pour Ubisoft, ces cons d'humains coûteux seront avantageusement remplacés par la nouvelle mode des IA, ces dernières étant beaucoup moins chères et sûrement tout aussi efficaces pour produire à la chaine du contenu générique sans âme.
L'an dernier, vous avez annoncé Assassin's Creed Mirage, DLC pour Valhalla devenu jeu complet et censé revenir aux sources pour faire plaisir à ceux qui se plaignent que les derniers épisodes sont un peu trop gargantuesques et n'ont plus grand chose à voir avec ce que la série proposait à ses débuts. Pas de chance, neuf mois après son annonce et alors que le jeu est censé sortir dans le courant de l'année, personne n'a encore vu à quoi il ressemble et il se murmure déjà qu'il aurait été repoussé en interne. Du coup il faut trouver autre chose, et dans la panique, vous reprenez le même pistolet que vous aviez utilisé pour vous tirer une balle dans le pied il y a deux ans, et vous refaites exactement la même chose, mais en y mettant encore plus de coeur que la première fois. Peut-être même que vous utiliserez un deuxième chargeur une fois que vous aurez vidé le premier.
Tout ça pour dire que si on avait cru, naïvement, qu'Ubi avait abandonné ses idées de NFT à la con et jeté aux oubliettes les responsables, il n'en était en fait rien comme en témoigne l'annonce des Assassin's Creed Smart Collectibles. Réalisés par Integral Reality Labs (boite inconnue et qu'on espère déjà voir mourir très vite) avec la bénédiction de la Guillemot Corp, ces NFT vous permettront de recevoir un petit cube en plastique avec un perso d'AC à l'intérieur qui pourra être utilisé sur une application smartphone comme un Amiibo en encore plus nul pour récupérer des conneries numériques comme des loot boxes. Ne cherchez pas, aucun de ces mots n'est dans la Bible, et devant l'inutile complexité du système et des termes employés pour le décrire comme "Digital Souls" ou "Pieces of Eden passes", on en reviendrait presque à regretter les Funko Pop, qui avaient au moins le bon goût de se contenter d'être des bouts de plastique moches sans vouloir y coller en plus des blockchains et autres crypto-monnaies.
Notons quand même qu'Ubi n'est pas directement à l'initiative du projet (contrairement aux NFT Quartz qui sont eux bel et bien morts), et se contente de refiler la licence Assassin's Creed à IRL pour qu'ils fassent n'importe quoi avec en espérant plumer quelques crypto-gogos au passage. Mais vu le succès, que l'on qualifiera pudiquement de "mitigé", de leur première incursion dans le monde des NFT, et alors que tout le monde (à l'exception de Square Enix, qui n'a visiblement pas reçu le mémo) a bien pris conscience que ces cochonneries étaient déjà passées de mode, les bretons auraient aussi pu choisir de ne pas s'associer à cette guignolerie, ça leur aurait évité une nouvelle fois de faire l'actualité pour les mauvaises raisons.
D'autant plus qu'ils n'ont pas vraiment besoin de ça, comme en témoigne l'annonce de leurs résultats financiers pour l'année qui vient de s'écouler : le chiffre d'affaire est encore en baisse de 15% par rapport à l'année précédente, et les pertes s'élèvent à plus d'un demi-milliard de dollars, du jamais vu pour l'entreprise. Voilà ce qui arrive quand on paye tous les mois 20000 employés mais qu'on oublie qu'il faut sortir des jeux pour avoir de quoi leur verser un salaire.
Le père Guillemot, définitivement déconnecté de la réalité, reste malgré tout confiant et compte bien rebondir l'année prochaine en misant sur les jeux-services, le F2P (il cite notamment XDefiant, dont la bêta a connu son petit succès pendant au moins 48 heures le temps que les influenceurs payés pour l'occasion en fassent la promo avant de retourner bien gentiment sur Fortnite et Calofe), ou Assassin's Creed : la série va justement voir ses équipes de développement grossir de 40%. Ceux-là devront d'ailleurs s'estimer heureux car en parallèle, Ubi annonce vouloir continuer à réduire ses coûts, et on ne sera pas surpris d'apprendre dans quelques mois que plusieurs centaines d'employés se retrouvent sur le carreau. Heureusement pour Ubisoft, ces cons d'humains coûteux seront avantageusement remplacés par la nouvelle mode des IA, ces dernières étant beaucoup moins chères et sûrement tout aussi efficaces pour produire à la chaine du contenu générique sans âme.