ACTU
[Popcorn] The Hateful Eight / Les Huit Salopards
par CBL,
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Peu de temps après la fin de la guerre civile, John Ruth escorte sa prisonière Daisy Domergue à Red Rock, Wyoming, dans une dilligence afin qu'elle y soit pendue et qu'il touche une prime juteuse. En chemin, il rencontre un autre chasseur de prime, Major Marquis Warren, et Chris Mannix qui prétend être le nouveau shérif de Red Rock. A cause d'un blizzard tenace, ils doivent trouver refuge dans l'auberge de Minnie qui est absente quand ils arrivent. Par contre quatre personnages s'y trouvent : Bob, qui prétend s'occuper de l'auberge en l'absence de Minnie, Joe Cage, qui prétend aller voir sa mère pour noel, Oswaldo Mobray, qui prétend être le bourreau de Red Rock et le général confédéré Sanford Smithers. John reste sur ses gardes car il suspecte l'un de ses sept compagnons d'infortune de vouloir libérer Daisy ou pire, de lui piquer la prime.
The Hateful Eight a connu un destin étrange. Suite à une maladresse de l'un des agents des acteurs fétiches de Quentin Tarantino, le script s'est retrouvé sur Internet et le réalisateur a décidé de ne pas faire le film. Mais les gens l'ont lu et se sont rendus compte que c'était trop bon pour rester à l'état de papier. Devant la pression des fans, Tarantino a d'abord fait une lecture publique du script avec des acteurs. Ce détail a son importance car The Hateful Eight aurait très bien pu être une pièce de théâtre. Le résultat final en est d'ailleurs assez proche : c'est une pièce de théâtre en six actes filmée en 70mm. La majeure partie du film se passe dans l'auberge de Minnie à entendre les histoires des uns et des autres en attendant que les choses s'emballent.
On dit que les réalisateurs refont sans cesse leur premier film et c'est encore plus vrai avec Tarantino. The Hateful Eight est une sorte de Reservoir Dogs mais avec beaucoup plus de cynisme et d'humour noir et dans une ambiance western. C'est le Tarantino le plus Tarantinesque, à savoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de bla bla et quelques hectolitres d'hémoglobines. Le tout est porté par une pléiade de bons acteurs (Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Tim Roth, Michael Madsen,...) qui sont principalement des fidèles de Tarantino et qui s'en sont donnés à coeur joie. Il faut dire que leur rôle a été écrit sur mesure. Walton Goggins (Shane dans The Shield) excelle par exemple dans le rôle de crétin du sud. Le résultat est particulièrement jouissif même s'il vire parfois au grotesque voire à l'auto-parodie.
Le film a été tourné en Ultra Panavision 70 avec un format d'image ultra large (2.76:1) qui n'avait pas été utilisé depuis 50 ans. Cela donne des plans à couper le souffle, bourrés de détails et au piqué incroyable. C'est aussi un gros doigt d'honneur de Tarantino au numérique et un test pour voir jusqu'où la Weinstein Company est prête à le suivre dans son délire. Le film sortira aussi en 35mm mais on vous recommande fortement de le voir en 70 (et en VO !). Il y a même un entracte de 12 minutes aux deux tiers du film histoire de changer de bobines. Avec The Hateful Eight, Tarantino a aussi réalisé un vieux rêve : c'est Ennio Morricone qui a composé la BO et il a signé quelques fabuleux morceaux parfois assez oppressants.
Pour autant, je ne recommande pas The Hateful Eight à tout le monde mais principalement aux fans de Tarantino. Les puristes crieront au génie et les non-initiés cracheront copieusement dessus. Ce n'est pas le meilleur film de sa carrière mais un trip jusqu'au-boutiste assez dingue et une belle leçon de cinéma. Sortie en France le 6 janvier.
The Hateful Eight a connu un destin étrange. Suite à une maladresse de l'un des agents des acteurs fétiches de Quentin Tarantino, le script s'est retrouvé sur Internet et le réalisateur a décidé de ne pas faire le film. Mais les gens l'ont lu et se sont rendus compte que c'était trop bon pour rester à l'état de papier. Devant la pression des fans, Tarantino a d'abord fait une lecture publique du script avec des acteurs. Ce détail a son importance car The Hateful Eight aurait très bien pu être une pièce de théâtre. Le résultat final en est d'ailleurs assez proche : c'est une pièce de théâtre en six actes filmée en 70mm. La majeure partie du film se passe dans l'auberge de Minnie à entendre les histoires des uns et des autres en attendant que les choses s'emballent.
On dit que les réalisateurs refont sans cesse leur premier film et c'est encore plus vrai avec Tarantino. The Hateful Eight est une sorte de Reservoir Dogs mais avec beaucoup plus de cynisme et d'humour noir et dans une ambiance western. C'est le Tarantino le plus Tarantinesque, à savoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de bla bla et quelques hectolitres d'hémoglobines. Le tout est porté par une pléiade de bons acteurs (Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Tim Roth, Michael Madsen,...) qui sont principalement des fidèles de Tarantino et qui s'en sont donnés à coeur joie. Il faut dire que leur rôle a été écrit sur mesure. Walton Goggins (Shane dans The Shield) excelle par exemple dans le rôle de crétin du sud. Le résultat est particulièrement jouissif même s'il vire parfois au grotesque voire à l'auto-parodie.
Le film a été tourné en Ultra Panavision 70 avec un format d'image ultra large (2.76:1) qui n'avait pas été utilisé depuis 50 ans. Cela donne des plans à couper le souffle, bourrés de détails et au piqué incroyable. C'est aussi un gros doigt d'honneur de Tarantino au numérique et un test pour voir jusqu'où la Weinstein Company est prête à le suivre dans son délire. Le film sortira aussi en 35mm mais on vous recommande fortement de le voir en 70 (et en VO !). Il y a même un entracte de 12 minutes aux deux tiers du film histoire de changer de bobines. Avec The Hateful Eight, Tarantino a aussi réalisé un vieux rêve : c'est Ennio Morricone qui a composé la BO et il a signé quelques fabuleux morceaux parfois assez oppressants.
Pour autant, je ne recommande pas The Hateful Eight à tout le monde mais principalement aux fans de Tarantino. Les puristes crieront au génie et les non-initiés cracheront copieusement dessus. Ce n'est pas le meilleur film de sa carrière mais un trip jusqu'au-boutiste assez dingue et une belle leçon de cinéma. Sortie en France le 6 janvier.