TEST
Wolfenstein: Youngblood
par Fougère,
email @JeSuisUneFouger
J’étais excité par Wolfenstein: Youngblood. Après les 2 derniers épisodes qui envoyaient du bois, j’étais chaud pour remettre une pièce dans la machine, surtout que cette fois-ci, on avait droit à une paire de jumelles comme personnages principaux. Ayant moi-même un jumeau, j’étais très curieux de voir comment Machine Games allait traiter cette relation un peu particulière.
Et autant vous le dire tout de suite, y a du bon et du moins bon. Mais commençons par le pitch. 20 ans après les évènements de New Colossus, Blazkowicz et sa femme Anya se sont posés dans un coin paumé d’Amérique libérée pour élever leurs enfants : Jessica et Sophia. Puis un jour, papa disparaît sans laisser de traces. Ses filles décident de partir à sa recherche, volent un hélico, une paire de super armures et se rendent à Neu-Paris, la version 3ème Reich du Paris des années 60. Elles prennent contact avec la résistance et commencent à remonter la trace de leur paternel.Il faut admettre que le premier contact avec le jeu est prometteur. Avant même d’arriver aux commandes d’une des filles, on a quelques bonnes surprises : le logo d’Arkane dans les crédits d’intro, on crée son personnage en sélectionnant la frangine qu’on veut jouer et en customisant un poil son “loadout”, mais surtout, les efforts fait pour permettre de jouer en co-op. Vous pouvez rejoindre n’importe qui en 1 clic grâce au Quickjoin, mais ça serait dommage de passer à côté du Buddy Pass, qui permet de jouer avec un de vos potes même si il n’a pas le jeu. En gros, grâce à un lien d'invitation fournis avec votre copie, un de vos amis peut le télécharger et jouer avec vous sans dépenser un denier. Et ça, c’est quand même plutôt cool.
Une fois tout ça terminé, on lance le premier niveau, qui sert de tutoriel et nous introduit Jessica et Sophia. Et ça part sur les chapeaux de roues ! Dès la première scène, on comprend très vite qu’elles ne sont absolument pas préparées à ce qui les attend. Devant un Nazi esseulé et complètement distrait, il leur faut une poignée de minutes avant de rassembler assez de courage pour passer à l’action, en essayant timidement de se motiver l’une et l’autre. Une fois l’agent du 3ème Reich refroidis, elles célèbrent leur victoire comme des gamines, avant que l’une d’elle rende son déjeuner sur le cadavre encore tiède. L’humour particulier de la série est au rendez-vous, et fonctionne toujours aussi bien, surtout avec un couple de jumelles comme ressort comique. Leur gémellité est explorée à travers des saynètes comiques qui font office de temps de chargement dans les plus gros niveaux, et des commentaires échangés pendant les temps mort de l’exploration. Et ça fonctionne très bien !
Puis on commence à explorer le niveau, et on constate immédiatement que tout à été pensé pour une expérience en duo : les couloirs se divisent souvent en 2 chemins distincts, les portes et/ou ascenseurs doivent être débloqués grâce aux efforts conjugués des frangines, une capacité permet régulièrement de déclencher un buff sur les 2 persos, etc. Si chaque joueur prend un arbre de talents différent, le duo pourra exploiter toutes les astuces de level design et gérer les affrontements en étant plus efficace. La partie co-op n’est clairement pas un gimmick, et ça fait plaisir.
Une fois le tuto terminé, on tombe dans le vif du sujet : aider la résistance parisienne à se débarrasser de la présence des Nazis. Un hub central sert de zone de repos entre les missions, que vous pouvez choisir de faire dans l’ordre que vous voulez. Un aspect RPG-light a été ajouté depuis New Colossus, avec 2 branches : l’infiltration et le bourrinage. Avant de pouvoir s’attaquer aux grosses missions principales, vous allez devoir explorer la capitale Française en faisant des missions secondaires, qui vous permettront d’engranger de l’expérience et de la monnaie pour customiser vos armes. N’attendez pas une profondeur de fou à ce niveau, mais pouvoir adapter son expérience de jeu à ses petites préférences personnelles est toujours un plus.
La première fois que vous allez explorer un des quartiers de Paris, vous allez forcément vous dire “Bon, j’ai l’impression de jouer à Dishonored 2”. Et vous n’aurez pas tort. L’influence d’Arkane crève l’écran en terme d'agencement et d'architecture des zones de jeu. Accompagnée de la maniabilité nerveuse et réactive des jumelles, vous allez sans problème vous mettre à voler à travers les niveaux, avant de débarquer dans une prison et défoncer une vingtaine de gardes à coup de fusil à pompe rotatif. Du Wolfenstein pur jus en somme. Mais en explorant un peu, vous allez trouver des caches de munitions, des ressources, de l’armure, voir ces fameuses caisses qui vous donnent une vie. En gros, une fois que vous êtes mort, votre frangine peut vous relever, ou bien vous pouvez consommer une vie et repartir au turbin. Vous en aurez max trois et une fois épuisée, vous devez recommencer le niveau du début.
Et ça va vous arriver. Souvent. Passé cette charmante première impression, on se rend compte que le jeu allonge artificiellement sa durée de vie en trichant un peu. Tout d’abord, les ennemis sont désormais doté d’une jauge d’armure que vous devez vider avant de pouvoir toucher à leur vie. Il y a 2 types d’armures, dure et douce, avec des armes qui sont efficaces contre l’une ou l’autre. Attaquer avec une arme du mauvais type fait des dégâts ridicules, mais même avec les bonnes armes, les ennemis sont de véritables éponges à balles. Et c’est là qu’arrive l’autre petit tour de manche, puisque le seul autre moyen de faire plus de dommages, c’est grinder de l’XP pour bénéficier de bonus de 2% obtenus à chaque level up. On a donc le choix entre une difficulté bien relevée parce que les ennemis sont très résistant, ou des heures de farm pour pouvoir foncer dans le tas comme on devrait pouvoir le faire dans un Wolfenstein.
Cette première déception digérée, c'est le reste des systèmes de jeu deviennent rebutant. Le solo est affreusement dur, l’IA qui contrôle votre frangine étant complètement aux fraises. Jouer avec un inconnu, c’est s’exposer à un coéquipier qui se perd, met 3 ans à comprendre le système de codes permettant d’ouvrir les portes ou qui vous kick de la partie sans prévenir quand vous n’arrivez pas à le relever. Et la difficulté artificielle rend l’expérience en co-op avec un vrai pote parfois très frustrante.
Avec un pitch de départ original, Wolfenstein: Youngblood s’annonçait bon. Et l’effort qui est fait avec le Buddy Pass est louable. Mais l’expérience de jeu artificielle risque d’en rebuter plus d’un. A tenter si vous avez un gars sûr, avec qui vous êtes certain de passer un bon moment en massacrant du Nazi.