Trauma Center : Jouez du scalpel
Quand on est gamin, on rêve d’être spationaute, policier, pompier, sauveur du monde, pirate, horticulteur ou musicien de génie. C’est peut-être pour cela que les jeux vidéo nous fascinent car ils permettent de réaliser un de ces rêves. Pourtant, je doute qu’on trouve un enfant sur cette terre qui souhaite devenir plombier. Mais je ne dois pas avoir été le seul ado qui a voulu devenir chirurgien après la diffusion de la série Urgences. Le temps a passé, Urgences continue, je ne suis pas médecin mais il me suffit d’allumer ma DS pour devenir le plus grand chirurgien de la planète.
Dans la peau du Dr Derek Stiles, jeune chirurgien tout frais sorti de l’école, on débute dans un hôpital banal pour faire quelques opérations qui font office de tutorial. L’écran du bas affiche le corps du patient dans une 3D assez sommaire mais amplement suffisante ainsi que le rythme cardiaque du patient et quelques icônes permettant de choisir les instruments. Celui du haut montre le temps limite, le nombre d’erreurs accordées restant et votre ravissante assistante qui vous prodiguera quelques bons conseils. Evidemment, si un des paramètres temps/erreurs/rythme cardiaque tombe à zéro, c’est game over, procès, chômage, suicide et réincarnation en bulot.
La meilleure défense c’est la TAC
On découpe, on suture, on applique des bandages, on retire des bouts des verre, on aspire le sang, on recouvre de gel antibiotique, on zoome, on retire des tumeurs, on jugule des hémorragies, on empêche des ruptures d’anévrisme, on lance des échos radars pour trouver des caillots de sang… On répète souvent les mêmes gestes mais les opérations sont suffisamment variées pour renouveler le plaisir. Tout se fait bien évidemment au stylet et la précision est de rigueur. Le jeu n’en reste pas moins fantaisiste. Si les premières opérations sont à peu près normales, le scénario du jeu vous confrontera assez vite avec des bio-terroristes qui utilisent une arme terrible : la TAC. Cette maladie va vous en faire baver et possède de nombreuses formes. Parfois ce sont des petits parasites qu’il faut détruire au laser, parfois ce sont des boutons de couleurs qu’il faut traiter avec le bon produit quand ce ne sont pas des épines qui se multiplient…
Trauma Center : Jouez du scalpel n’est pas un jeu dont on fait une petite partie pour se détendre. Il faudra constamment surveiller le rythme cardiaque et faire remonter ce dernier avec une piqûre d’adrénaline s'il descend. On oublie ce petit détail quand deux parasites tailladent un patient de l’intérieur, qu’on rate les sutures et que le temps limite arrive bientôt à son terme… Le stress provoqué est jouissif et on pousse généralement un gros soupir de soulagement quand l’opération se termine bien, même si la note finale est dégueulasse. Heureusement, on possède le Don de Guérir : il suffit de tracer une pentagramme sur l’écran pour ralentir le temps pendant une courte période.
J'ai glissé chef !
Malheureusement, ce bullet time de la salle d’op’ n’est utilisable qu’une seule fois par opération et ne suffit pas toujours à sauver une situation désespérée, ce qui arrive une fois sur deux si tout se passe bien. En effet, le jeu est d’une difficulté impressionnante et seuls les plus téméraires iront jusqu’au bout. Le sadisme de certaines opérations est décourageant et c’est en les recommençant encore et toujours qu’on finit par les réussir. Même en ayant acquis des automatismes, on commet encore quelques erreurs fatales. Pourtant, Trauma Center : Jouez du scalpel reste un jeu attachant, long et prenant qui propose de grands moments de bravoure et quelque surprises. Il comblera les fans de la DS en manque de jeux originaux pour peu qu’ils n’explosent pas leur console de rage en affrontant la TAC.