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TopSpin 2K25

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
Développeur / Editeur : 2K Sports 2K Games Hangar 13
La sortie d’un nouveau jeu de tennis est un petit événement dans le monde du jeu vidéo sportif. Enfin, la sortie d’une bonne simulation de tennis. Parce qu’on en a eu des essais, mais globalement, on a très vite retrouvé la petite balle jaune dans le filet. Est-ce que TopSpin 2K25 arrivera direct à faire un ace ? Rien n’est gagné.

Retour sur les courts

Si vous aimez le tennis de près ou de loin, vous êtes probablement un peu sur votre faim depuis quelques temps. Il faut bien l’admettre, des efforts ont été fait pour proposer quelques nouvelles séries de balle jaune, mais aucune n’a réussi à s’imposer sur le terrain. Cela fait quelques années que l’on se tape des jeux visuellement pas trop dégueulasses, mais vraiment trop moyens raquette en main, quand ils ne sont pas totalement ratés. Oui, je parle de vous là, les Tennis World Tour, AO Tennis et autres Grand Chelem Tennis. Heureusement, on a l’arcade et le fun qui ont bien tenu avec Nintendo et ses Mario Tennis. Et j’allais parler de Virtua Tennis, mais je viens de me souvenir que Sega a clairement rangé cette série au placard depuis 2012. Bref, c'est un peu le désert de la terre battue.

Mais pour la simulation, sans aucun doute possible, la série des Top Spin a toujours été largement au-dessus du lot. Personnellement, j’ai connu le premier épisode sur la première Xbox en 2003 et à l’époque, il a même eu droit à son bundle, c’est dire son importance ! La série a plutôt bien fonctionné et n’a pas trop abusé sur ses sorties. Il faut dire que les mouvements de joueurs et joueuses dans le tennis sont un peu moins nombreux que dans les autres sports, notamment ceux par équipes. Du coup, on a eu droit à une suite tous les deux ou trois ans, avec Top Spin 2 (2006), puis Top Spin 3 (2009) et enfin l’excellent Top Spin 4 (2011), qui reste encore une sacrée référence. C’était le bon rythme à prendre.



Malheureusement, il semblerait que le tennis ne se vende pas aussi bien que le basket, le football, le foot américain ou autre hockey sur glace, puisque la série s’est totalement éteinte jusqu’à aujourd’hui. Peut-être aussi que les mouvements internes chez 2K Games n’ont pas favorisé les suites, mais gardons cette bonne nouvelle : Top Spin est de retour pour un cinquième épisode, avec un léger changement de nom qui veut quand même dire que chez 2K Sports, on pense déjà à la suite. Et avec de la chance, on attendra pas 13 ans.

J’ai un trou dans ma raquette

Là où la série Top Spin est vraiment au dessus par rapport à d’autres jeux de tennis, c’est dans sa prise en main. Généralement quand on pense simulation, on a tendance à se dire que ce sera beaucoup trop compliqué. Hors là, on est plus sur une maniabilité immersive. Et ce TopSpin 2K25 ne déroge pas à cette règle, avec une prise en main simple et fluide, mais avec laquelle il est possible de vraiment jouer très précisément.

Une fois passé par la TopSpin Academy (voir plus loin dans les modes de jeu), maîtrisé l’art du positionnement sur le terrain et compris à quoi correspondent les lignes sur le court, il sera plus facile de comprendre quand faire un amorti, un lob, un coup à plat, un lift ou un slice, et avec quelle puissance. Faut-il tenter de garder l’adversaire en fond de court avec des frappes puissantes, quitte à s’épuiser un peu, ou alors faire l’inverse et monter au filet au moment opportun ? Tout cela est vraiment très bien retranscrit dans le jeu et chaque match est l'occasion de diversifier un peu ses techniques, de varier les styles et de s'améliorer.



En clair, le fun est très présent, mais on reste quand même dans de la simulation. Il ne sera pas question de sauter comme dans Virtua Tennis et de se relever direct. Il n’y a pas non plus de coups spéciaux à la Mario Tennis. On tend vers le réalisme et il sera nécessaire de réfléchir un minimum pour gagner des matchs. 

Modes de jeu, set et match

Comme n’importe quel jeu de sport, TopSpin 2K25 propose quelques modes de jeu. Ici, on reste dans le classique et l'efficace. Par contre, avant de rentrer dans les détails, je me dois de découper cette section en deux parties. Et vous verrez que cela a son importance.

Dans les deux modes de jeu en local, donc hors ligne, on retrouve évidemment l’Exhibition, que l’on pourrait tout simplement appeler match amical. Ici, il est simplement question de jouer sur la même console ou PC, en simple ou double. Rien de fou, à part que l’on peut faire varier un peu les options, comme le nombre de points dans un set, le nombre de sets, le terrain, etc. Du classique, mais de l’efficace. Petite subtilité : il est tout à fait possible de jouer avec une femme contre un homme. Pas de restriction à ce niveau. 

À l’inverse du mode TopSpin Academy, qui est une sorte de long entraînement guidé par la voix de John McEnroe. Il sera question de comprendre les commandes du jeu, comment se déplacer, claquer des coups droit et des revers, etc, tout au long d’épreuves avec objectifs. C’est presque une case obligatoire si on souhaite jouer efficacement et enchaîner les victoires. Et ça ne prend pas plus de 2 heures pour tout boucler à 100%. Franchement, cette académie est vraiment bien faite !



Maintenant, passons aux 6 autres modes de jeu qui eux, sont en ligne, ou presque. Le presque s’applique aux deux modes suivants : Pass court Central, Boutique Pro, MyPlayer et MyCareer. Passons les deux premiers et parlons de MyPlayer où il est question de créer un joueur ou une joueuse (il existe plusieurs slots) de A à Z. Les options de personnalisation sont assez poussées et il est possible de faire un avatar assez cool.

Le second mode, MyCareer, propose de mener une carrière professionnelle avec un de nos personnages provenant de MyPlayer, en suivant le circuit ATP avec le calendrier officiel, mais sans histoire comme dans les autres jeux 2K Games. Personnellement, j’aurais aimé un petit truc scénarisé, mais non. Rien de rien. On enchaîne les matchs, les tournois, les défis, les entraînements, le tout à travers le monde. Gestion de la fatigue, engagement d’un coach et équipement, tout cela fait partie de cette aventure, qui nous fera grandir à coup de points d’expérience pour grimper en niveau, et attribuer des petits points ici et là pour améliorer nos capacités. Honnêtement, c’est un mode de jeu plutôt pas mal, mais malheureusement trop classique et trop “mais qui sont ces joueurs ?”. En gros, il y a beaucoup trop de joueurs fictifs, et à aucun moment j’ai ressenti cette envie de gagner parce que bordel, c’est le numéro 7 mondial devant moi ! Alors que dans NBA 2K, je ressens l'envie d'aller claquer un dunk sur certains joueurs. 



Du coup, on peut se tourner vers les trois autres modes en ligne, mais proposant des matchs contre d’autres humains. On découvre le mode World Tour dans lequel on affronte d’autres joueurs et joueuses du monde entier avec l’un de nos MyPlayer, en espérant grimper dans le classement. Dans le mode 2K Tour, il est question de faire la même chose, mais cette fois-ci avec l’un des 25 joueur professionnel (homme ou femme, pro actuel ou légende), et grimper dans un classement mondial aussi. Ou juste, faire des matchs amicaux en ligne, en simple ou en double… mais avec des inconnus. L’option pour jouer directement avec ses amis n’arrivera que courant mai.

Connexion économiquement obligatoire ?

Et bien, c’est assez simple : TopSpin 2K25 impose plusieurs choses. La première est de créer un compte 2K, si ce n’est pas déjà fait, et de le relier à votre compte PSN / Xbox / Steam, etc. Sans cela, il n’est même pas possible d’accès aux différents menus.

Une fois fait, en se disant que la console est connectée en ligne, tout est accessible en dehors des modes “en ligne” impliquant un abonnement PlayStation Plus ou Xbox Game Pass Core (au minimum sur Xbox) pour les consoles, ce qui semble logique. Mais j’ai poussé le truc un peu plus loin, en déconnectant ma PS5 d'Internet, et je n’ai effectivement accès qu’à l’Exhibition et TopSpin Academy. C'est clairement un coup dur et on peut se demander : mais pourquoi MyPlayer et MyCareer ne sont pas disponibles ?

Ils sont tout simplement bloqués à cause de… la monnaie virtuelle, avec les fameux VC de 2K Sports. Nous en avons aussi dans ce jeu et il dispose même d'un mode Pass court Central qui n'est autre qu'une sorte de pass de saison, avec une partie gratuite et une autre payante, proposant divers objets. Ces petites choses sont aussi en très grands nombres dans le mode Boutique Pro et évidemment, il faut dépenser des VC pour par exemple, s'offrir ce qui suit pour son MyPlayer :
  • Acheter des articles de vestiaire (cosmétiques)
  • Louer un autocar déverrouillé
  • Améliorer un entraîneur
  • Équiper un fitting
  • Embaucher un membre de l'équipe d'assistance
  • Acheter des animations de repos
  • Acheter des boosts temporaires
  • Acheter un emplacement de Base déverrouillé
  • Respécialiser un joueur créé
  • Des sauts de niveau du Pass du Terrain Central
Et comme ces achats s'appliquent à notre personnage créé de toutes pièces (c'est le cas de le dire) et utilisable dans un mode en ligne, on comprend mieux pourquoi la connexion est obligatoire... 



Même si la plupart des achats ne sont que cosmétiques, certains proposent tout de même des boosts temporaires, de meilleurs coachs, etc… Vraiment dommage au final, puisqu’il faut aussi noter que dans les petites lignes (voir ici), il est noté “Les fonctionnalités en ligne de TOPSPIN 2K25 devraient être disponibles jusqu'au 31 décembre 2026”. Du coup, que se passera-il ensuite ? C'est un peu la question que tout le monde se pose. En attendant, si comme moi vous en avez rien à faire de vous acheter les dernières lunettes de chez "chut chut pas de marque", on balance les aces et on garde nos euros au chaud.

On a quoi dans le sac ?

Je sais, il est compliqué de, par exemple, comparer un jeu de tennis à un jeu de basket, sachant que la NBA est composée chaque année de 450 joueurs. Mais il y avait certainement moyen d’augmenter un peu le nombre de joueurs et joueuses disponibles dès le lancement et de dépasser les 25 personnages jouables.

Clairement, il manque beaucoup de monde et 2K Sports a choisi de faire l’impasse sur du lourd, probablement pour des raisons de droits. On se doute que la concurrence à sécurisé cela, et je pense de suite à TIEBREAK: Official game of the ATP and WTA, sorti en début d’année chez Nacon (et qui n'a pas cassé la baraque). Donc pour le lancement, il faudra se contenter de 11 hommes et 14 femmes. En espérant des mises à jour gratuites dans l’année ? Dans le détail, voici ce que TopSpin 2K25 propose, et j’en profite pour ajouter les classements Association of Tennis Professionals (ATP) pour les hommes et Women's Tennis Association (WTA) pour les femmes (au 5 mai 2024).

Hommes : 
  • Carlos Alcaraz (numéro 3)
  • Daniil Medvedev (numéro 4)
  • Taylor Fritz (numéro 13)
  • Ben Shelton (numéro 14)
  • Frances Tiafoe (numéro 25)
  • Andy Murray (numéro 57)
  • Matteo Berrettini (numéro 95)
  • John McEnroe (retraité)
  • Andre Agassi (retraité)
  • Pete Sampras (retraité)
  • Roger Federer (retraité)
Femmes :
  • Iga Swiatek (numéro 1)
  • Coco Gauff (numéro 3)
  • Madison Keys (numéro 20)
  • Sloane Stephens (numéro 33)
  • Leylah Fernandez (numéro 35)
  • Karolina Pliskova (numéro 53)
  • Belinda Bencic (numéro 92)
  • Paula Badosa (numéro 101)
  • Caroline Wozniacki (numéro 117)
  • Naomi Osaka (numéro 197)
  • Emma Raducanu (numéro 221)
  • Maria Sharapova (retraitée)
  • Serena Williams (retraitée)
  • Steffi Graf (retraitée)


De fait, on peut noter dans les manquements côté masculin, Novak Djokovic (numéro 1), Jannik Sinner (numéro 2), Alexander Zverev (numéro 5), Casper Ruub (numéro 6) ou encore Stefanos Tsitsipas (numéro 7). Et si on tape dans les légendes, on ne trouve pas non plus de Rafael Nadal, Gustavo Kuerten, Marat Safin, Carlos Moyà, Lleyton Hewitt, Andy Roddick ou encore Björn Borg et Jimmy Connors. Même constat pour les femmes, où il faudra faire sans Aryna Sabalenka (numéro 2), Elena Rybakina (numéro 4), Jessica Pegula (numéro 5), ou même Venus Williams (numéro 448, c’est bientôt la retraite pour cette légende). Et ne parlons pas de Martina Hingis, Lindsay Davenport, Mary Pierce, Amélie Mauresmo, Justine Henin, Jelena Janković, Monica Seles, Martina Navrátilová et Ana Ivanović, qui sont elles aussi absentes.

Heureusement, les quatre tournois du Grand Chelem sont bien présents et on peut en découdre à l’Open d'Australie à Melbourne, sur la terre battue de Roland-Garros à Paris, à Wimbledon et son gazon londonien, ou encore à l'US Open de New York avec sa surface dure. On peut aussi retrouver les neuf courts des ATP Masters 1000, et tout un tas d’autres tournois un peu moins connus. Donc il y a largement de quoi faire sur différentes surfaces de jeu et varier un peu les plaisirs.

TopSpin 4.5 HD

Avec tout ce contenu assez riche, tout en étant un peu chiche, on pourrait se dire que ce serait parfait techniquement. Au final, TopSpin 2K25 ne brille pas vraiment sur le réalisme graphique. Si les terrains sont plutôt bien travaillés, avec des surfaces comme dans la vraie vie, ce n’est pas tout à fait la même chose pour les joueurs et joueuses. Concrètement, on est très loin du réalisme saisissant d’un NBA 2K, qui a aussi cette chance de s’appuyer sur des années de développement avec un jeu par an. Ici, on sent bien la volonté de bien faire, mais peut-être que le budget en motion capture et moteur graphique n’a pas été le même.

En plein jeu, à fond dans un échange, tout est vraiment impeccable et on se croirait devant un vrai match retransmis à la TV. Mais dès qu’un ralenti débarque, que la caméra se focalise sur le public ou notre joueur / joueuse, c’est clairement pas la même chose. Néanmoins, ce n’est pas non plus dégueulasse hein ! Juste que ça fait très jeu PS4 / Xbox One, alors que je joue sur PS5. Aussi, l’ambiance est assez calme. Les joueurs / joueuses font quelques gestes après un joli coup, mais il n’est par exemple pas possible de provoquer un peu l’adversaire (ou même la foule), ou au contraire, de demander des encouragements, etc. Moi qui espérais pouvoir péter ma raquette !



De même, je note aussi que les entrées sont toujours les mêmes. Alors oui, les décors sont différents, mais toutes les introductions sur les terrains sont pareilles. Peut-être que cela changera plus tard dans le jeu, mais après quelques heures, pas mal de matchs et de tournois, cela ne semble pas être le cas.

La partie sonore s’en tire plutôt bien, même si clairement, cela pourrait être bien mieux. Ici, pas de commentaire en direct, pas de playlist avec des centaines de titres pour naviguer dans les menus et un 5.1 un peu faiblard. Pire encore, on a droit à une sorte de discussion entre une femme et un homme en mode podcast, mais pas vraiment passionnant.

Finalement, le gros du travail s’est (heureusement) focalisé sur les très bons effets de bruits de balles sur les raquettes, de glissades sur terre battue, de petits bruits de chaussures sur les surfaces rapides, et le public qui sait donner de la voix quand il le faut. Vraiment, l’immersion est au top sur ce point, et je conseille d'ailleurs de tout simplement couper les musiques du jeu, qui sont assez vite redondantes pour les menus, et de juste garder ce strict minimum.

Retour gagnant pour TopSpin 2K25. Ok, il est loin d’être aux standards actuels concernant ses graphismes et cette foutue connexion obligatoire fait planer comme une épée de Damoclès au-dessus du jeu. Mais on sent que 2K Sports jauge le terrain pour un futur TopSpin 2K. Et en l’absence de vraie concurrence, si vous cherchez un bon jeu de simulation de tennis, TopSpin 2K25 est probablement le meilleur choix.
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