TOCA Race Driver 3
Sur le fond, et sur la forme aussi d'ailleurs, TOCA Race Driver 3 ne diffère pas tellement de son illustre aîné : on incarne toujours un jeune pilote qui va devoir enchaîner les victoires au sein de diverses compétitions automobiles, afin d'obtenir finalement le droit de courir en compétition F1. Le début du mode carrière, ici intitulé Tour mondial, débute exactement comme celui de TOCA Race Driver 2 : on se retrouvé lâché en plein milieu du dernier tour d'une course, et il faut revenir aux stands, pour se faire finalement engueuler par le coach faussement bougon, copie quasi-conforme de l'irlandais du deuxième épisode (la voix française est d'ailleurs la même). Si ces petites cinématiques souvent rigolotes ponctuent régulièrement la progression, tout l'aspect scénarisé de Race Driver 2 a ici disparu. Attention, je ne critique pas le fait qu'un jeu de courses soit dépourvu de scénario, mais il faut avouer que sa présence avait au moins le mérite de justifier l'enchaînement des compétitions. Dans TOCA Race Driver 3, on se contentera de sauter sans logique apparente du cockpit d'une Clio à celui d'un Formule Ford, avant de monter sur un escabeau pour atteindre le volant d'un Monster truck.
L'embarras du choix
Car bien sûr, la grande force de la série Race Driver a été conservée, à savoir une impressionnante variété de véhicules : entre GT, monoplaces, buggies, muscle cars, et même du franchement exotique comme des tondeuses, on a l'embarras du choix avec en tout plus de 70 véhicules pilotables, tous superbement modélisés. Même profusion en ce qui concerne les tracés sur lesquels on pourra se tirer la bourre : Hockenheim, Donnington, Nürburgring, Laguna Seca... Certains très techniques, d'autres proposant de longues lignes droites propices à l'écrasement de champignon, là aussi il y a de quoi faire.
Hélas, cette variété a un prix : les championnats s'enchaînent à vitesse grand V, et on n'a pas vraiment le temps d'approfondir la conduite de tel ou tel véhicule. Alors quand il s'agit d'une mollassone course de Monster trucks, on est plutôt content d'en finir rapidement, mais les formidables courses de GT, à 20 sur la piste, se bouclent vraiment trop rapidement : cinq minutes de qualification, une course en trois ou quatre tours, et on n'en parle plus.
Heureusement, d'autres modes de jeux sont présents, notamment le mode Carrière pro qui viendra combler les pilotes les plus exigeants : des championnats très nombreux, très longs, et répartis en plusieurs catégories de véhicules, offrant séance d'échauffement, qualifications, warm-up et course, avec la possibilité de régler le niveau des adversaires IA, le nombre de tours ou encore les éventuelles pénalités. Encore plus que le Tour mondial, ce mode est une franche réussite.
Les pénalités, puisqu'on en parle, font leur apparition avec TOCA Race Driver 3. Elles sanctionneront vos sorties de route ou encore une conduite trop aggressive. Malheureusement, on regrette qu'elles soient aussi sévères : ainsi, lors des qualifications, on se retrouve fréquemment sanctionné pour sortie de route et tentative de triche (sic) alors que le pneu a à peine frôlé le vibreur. Rageant, surtout vu la courte durée des courses (en tout cas en mode Tour mondial) : devoir partir bon dernier s'avère hautement pénalisant quand la course ne dure que cinq minutes seulement.
Un moteur à peine gonflé
Graphiquement parlant, on pourrait presque faire un copier-coller du test de Race Driver 2 : les voitures sont belles, finement modélisées et texturées, du moins à l'extérieur. Les vues cockpits, si elles réservent de bonnes sensations, sont en revanche des plus dépouillées, avec des textures franchement limites. Quant aux environnements, ils semblent toujours aussi vides, et les arbres ou le public en 2D commencent vraiment à faire de la peine. La bande-son frôle le sans-fautes, avec des moteurs rugissants comme il faut, et un coach aux remarques qui sonnent juste dans l'ensemble, variées et jamais envahissantes.
Les impacts entre les véhicules ont été légèrement améliorés depuis Race Driver 2, mais il ne faut pas non plus s'attendre à une franche révolution. Le tout reste assez anguleux, mais il est toujours plaisant de voir un pneu s'envoler ou la caisse s'enfoncer lamentablement après un accrochage un peu trop brutal. Les chocs en question ont bien évidemment des répercussions sur toute la mécanique de votre bolide. De la boîte de vitesse maltraitée qui reviendra toute seule au point mort, aux pneus et suspensions usés par de trop fréquents détours dans le gazon, en passant par l'abandon pour cause de moteur oublié sur la piste, il faudra veiller sur votre belle auto, quitte à passer par les stands pour réparer vos conneries.
Le gameplay d'ensemble n'a pas beaucoup bougé, et si il faut reconnaître qu'on prend vraiment son pied avec un bon volant à retour de force (oubliez le jeu au clavier, et même un pad analogique ne propose pas une maniabilité au top), on regrettera cependant le manque de variété dans la conduite des différents véhicules. La prise en main est quasi-immédiate, quelle que soit la voiture conduite, et à part quelques petites capricieuses (comme les muscle cars, notamment), on n'a pas à réapprendre à conduire à chaque fois que l'on change d'épreuve. Le tout semble même encore plus noob-friendly que ne l'était Race Driver 2 : les têtes à queue sont rares, et on peut se permettre de se mettre debout sur la pédale de frein en cas de réaction un peu tardive à l'approche d'un virage sans riquer de tirer tout droit (ou alors, c'est rare).