TEST
The Outer Worlds
J’aime les jeux Obsidian. J’aime leurs RPG 2D. Tyranny est une référence à mes yeux, et même si Pillars Of Eternity est plein de défauts, il reste charmant. J’aime leurs RPG 3D, et je sais exactement à quoi m’attendre : des bugs à foison, une fin bâclée voire inexistante, une technique datée, des combats qui ont le seul mérite d’exister, mais une qualité d’écriture et un univers qui vient toujours rattraper l’ensemble. Et bien pourtant, The Outer Worlds est l’inverse de tout ça.
Outer Worlds Apart
Perçons tout de suite l’abcès : Disco Elysium a redéfini le genre du CRPG. The Outer Words passe après ce monument, et ça ne lui rend pas la tâche facile. Techniquement, le jeu est propre et relativement joli selon la planète, mais on a l’impression qu’Obsidian a recodé le moteur bancal de Bethesda dans l’Unreal 4. En résulte des animations rigides et des persos moches. Autre effet secondaire, les maps sont étonnamment ramassées, pour ne pas dire minuscules. Ce n’est pas forcément un désavantage, le jeu évitant de se perdre dans des phases d’explorations interminables. À vous de voir si c’est important pour vous. On est plutôt dans des maps de RPG isométrique, mais la 3D/TPS rend le tout très artificiel.
It's a small small world
Artificiels et ramassés, les situations et les dialogues le sont aussi. J’aurais beaucoup de difficulté à dire que « le jeu est bien écrit, comme d’habitude avec Obsidian ». Mais j’aurais également de la difficulté à dire s’il est plus mal écrit qu’un Fallout New Vegas, par exemple. Est-ce que les nouvelles références du genre rendent les points faibles plus apparents ? C’est une question qui mériterait d’être explorée. L’ensemble reste assez léger malgré le thème abordé — corporations VS le peuple —, mais a le mérite d’être souvent très drôle.
La petitesse de l’univers, et donc l’aspect ramassé de l’aventure, donne un sentiment d’empressement permanent. Comme si le jeu voulait que vous le terminiez le plus vite possible tout en remplissant son cahier des charges. Vous rencontrez un nouveau coéquipier ? C’est votre nouvel ami dans les 5 minutes qui suivent. Il vous proposera d’ailleurs la quête de sa vie immédiatement. Une personne manque ? Elle est probablement à 50 m de là, et la convaincre de revenir se résumera probablement à lui demander si ses séries TV ne lui manquent pas. Un maire véreux à remplacer ? Dites-lui qu’il fait mal son boulot pour le convaincre de partir. Tout semble artificiel, précipité et j’ai eu énormément de mal à m’investir dans l’univers. À vrai dire, je n’y suis jamais arrivé. Bien que les doublages soient de qualité et les textes assez courts, j’ai eu envie d’en passer la plupart. La lenteur de la diction et la mise en scène assez pauvre n’aident pas.
Mais pour peu que l’on accroche à l’univers, on trouvera des quêtes assez touchantes, et des combats assez plaisants. Rien de transcendant ni de désagréable : c’est le constat que l’on pourrait faire pour la totalité du jeu. Les premières heures sont assez pénibles, mais le jeu s’ouvre assez vite et les défauts d’écritures se font plus rares (ou l’on y fait moins attention ?). On aurait cependant aimé pouvoir éviter les combats obligatoires (certaines factions sont nécessairement antagonistes, ainsi que la faune) pour avoir un gameplay infiltration (c’est possible, mais rapidement inefficace) hors dialogues.
The Outer Worlds n’est pas détestable. Il n’est pas formidable non plus. Si vous êtes un joueur console n’ayant pas accès aux autres jeux cités dans cette critique, ça peut même être un excellent apéritif en attendant Cyberpunk 2077. Si vous y avez accès via un Game Pass, il serait également dommage de ne pas lui laisser une chance.