TEST
Styx 2 : Le Gobelin en plastyx
par Fougère,
email @JeSuisUneFouger
Développeur / Editeur : Focus Entertainment Cyanide Studio
J’ai une tendresse particulière pour Styx premier du nom. En plus de m’avoir fait acheter une manette pour jouer sur PC (sans lui je n'aurais peut être jamais joué à Furi), le jeu a apporté un vent de fraîcheur dans l’infiltration, notamment grâce à Styx, le gobelin le plus cynique et drôle de l’histoire du JV, et à un level design très intelligent. Voilà donc la suite de ses aventures, qui vont une fois de plus le placer dans des situations pour le moins périlleuses.
Après votre évasion « réussie » du premier épisode, vous allez vous retrouver dans une espèce de village de pêcheur miteux, envahi pas des gobelins à moitié demeurés. Styx s’est aménagé une tanière tout ce qu’il y a de plus confortable, et vivote de petits boulots pour les bandits du coin : vols, meurtres, racket, du très standard en somme. Le jour où l’escadron C.A.R.N.A.G.E, qui essaye d’exterminer la peste verte, vient le voir pour lui proposer un boulot super bien payé (en ambre, le Red Bull local), il se jette sur l’occasion et finit par se faire enfler dans les grandes largeurs. Voilà pour le scénario, il faudra jouer pour découvrir la suite, mais sachez que les efforts faits dans le premier opus pour proposer quelque chose de cohérent avec le caractère de Styx ont été maintenus dans cet épisode (avec une fin ouverte qui laisse deviner qu’une suite n’est pas à exclure).Vos objectifs de missions sont variés et cohérents les uns avec les autres, même si le plot twist du jeu est un peu téléphoné ou que cela reste beaucoup de « va ici, ramasse ce truc, pose-le là-bas »). On prend plaisir à découvrir ce que notre nabot verdâtre va préparer comme coups fourrés pour arriver à ses fins, surtout quand on se rend compte du nombre saloperies qu’on peut faire lors de l’exécution de ses plans machiavéliques.
Styx : deux doigts coupe gorge
Car oui, si on doit retenir une nouveauté dans cet épisode, c’est le nombre de gadgets et de capacités que Styx peut utiliser pour pourrir la vie des autochtones qu’il va croiser. Et vous en aller avoir besoin, car le casting des ennemis à affronter a été étoffé : humains, nains, elfes, bestioles non identifiées, orcs, trolls, tout y passe. Toutes les races possèdent leurs petites particularités : les bestioles vous détectent dès que vous faites le moindre bruit, les nains pourront sentir votre présence (littéralement), les elfes peuvent vous rattraper en 3 enjambées, etc. Ajoutez à ça que certains ennemis sont armés jusqu’aux dents et protégés par une armure qui vous empêche de leur faufiler une dague entre les côtes (sans parler de l’impossibilité de transporter leur corps si vous arrivez à les refroidir), vous vous retrouvez avec de sacrés problèmes sur les bras.Tout ce petit monde reste sagement dans son coin au début de l’aventure, vous affrontez donc des corps de garde majoritairement composés d’une de ces 3 races sur les premières cartes, mais ils se mélangent rapidement pour finalement composer un melting pot d’emmerdes à affronter dès que vous passez une oreille pointue hors de votre cachette. Heureusement, votre arsenal vous permettra de vous sortir de la panade, de préférence de la manière la plus rocambolesque qui soit : une fléchette qui fait vomir tripes et boyaux à un malheureux, un piège d’acide qui tue ET dissout n’importe quel ennemi, un « œuf » qui permet de faire apparaitre un rakash à distance (pas trop loin quand même), etc. Combiné à l’arbre de talent, qui vous permet d’améliorer vos capacités à la fin de chaque mission, vous serez fin prêt pour faire face à toutes les situations (ou pour vous marrer comme une baleine quand tout part en slide). Comme dans le premier épisode, les ennemis ne réagiront pas toujours comme vous vous y attendez : éteindre une torche où ouvrir une porte peu pousser les gardes à fouiller minutieusement les lieux, un garde qui vous aperçoit va alerter ses camarades pour qu’ils soient plus attentifs pendant leurs patrouilles, un cadavre qui est découvert et les PNJ sonneront presque systématiquement l’alarme. Dans ces moments-là, vos capacités d’improvisation seront mises à rude épreuve si vous voulez vous en sortir sans égratignures (dans les modes de difficultés supérieurs, tous les ennemis vous tuent en un seul coup), surtout quand vous n’avez aucune idée de ce qui se trouve derrière la porte de la pièce d’à côté.
Marche à l'ambre
En effet, le level design du jeu a pas mal évolué. Plusieurs zones bien distinctes se dévoileront à mesure que vous enchaînez les missions, des taudis portuaires aux forteresses elfes, en passant par des prisons souterraines. En général, une mission se découpera en 2 parties distinctes, avec des environnements différents entre chaque, permettant de varier les plaisirs. Les niveaux sont un mélange d’espaces ouverts facilement abordables et de bâtiments tortueux, avec des couloirs et des escaliers labyrinthiques. C’est là qu’est la force du titre, car c’est cette architecture que vous allez combattre tout au long de votre partie. A chaque fin de mission, votre performance est évaluée sur 4 critères : le temps pour la terminer, le nombre de gardes que vous avez tués, le nombre d’alarmes déclenchées et le nombre de Jetons ramassés (au nombre de 20 par missions). De plus, chaque mission propose des objectifs secondaires explicites, et d’autres cachés qui vous permettent de récupérer des pièces d’équipement venant compléter vos compétences.Ainsi, même en mode de difficulté maximale, suivre uniquement la trame scénaristique est relativement simple : on grimpe le plus haut possible, on utilise les pouvoirs de Styx (invisibilité + clone) pour passer les obstacles un peu ardus, on déclenche une ou deux alarmes pour attirer l’attention des gardes, et c’est bon. Par contre, pour ceux qui voudront ratisser les niveaux, récupérer tous les objets, ne pas déclencher une seule alarme ou tuer un seul garde, l’expérience sera un peu plus… intéressante. Vous devrez vous déplacer au niveau du sol, ce qui transforme chaque bâtiment en puzzle infernal, demande 10 minutes de préparation avant de traverser un pont de 20 mètres, et risque de mettre à rude épreuve vos touches F5/F9. Cependant, il ne faut pas désespérer, c’est le début du jeu qui est le plus rude, une fois que vous avez débloqué quelques points de talents cruciaux (on peut respé à la volée sans coût supplémentaire), récupéré un peu de stuff caché et appris à vous orienter dans les niveaux (on revisite plusieurs fois les mêmes zones), le jeu devient aussi plaisant que son auguste ancêtre. On prend plaisir à analyser en 2 minutes les rondes d’une demi-douzaine de gardes, on place plusieurs pièges en suivant une trajectoire millimétrée, qui évite soigneusement le champ de vision des ennemis, avant de reprendre de la hauteur et regarder votre plan vous créer une opportunité d’une dizaine de secondes qui vous permet de passer à la prochaine zone. Tout ça en sauvegardant toute les 5 secondes, juste au cas où.
Lilo et Styx
Parfois, ce sera une exécution foireuse qui vous obligera à charger votre dernière sauvegarde en soupirant, et parfois ce sera un des petits soucis du jeu. La version que nous avons eue entre les mains n’est pas finale, donc il y a de bonnes chances que les rares bugs de collision ou de comportements erratiques des gardes disparaissent. Cependant, d’autre seront probablement dans la version que vous chopperez sur Steam, comme des passages tellement sombres qu’on y voit absolument rien ou les sauts parfois TRES approximatifs de Styx. Comme dans le premier épisode, la maniabilité du personnage est parfois curieuse (Il faut un petit temps d'adaptation), et vous allez plus d'une fois plonger vers votre mort en tentant un saut qu'un nain aveugle et unijambiste aurait réussis sans problème. Rien de bien grave, mais ces petits problèmes peuvent parfois se manifester au pire moment et ajouter un poil de frustration pas forcément nécessaire. Le dernier loupé du titre vient de ses combats contre des Boss gigantesques qui, en plus de s’accorder très mal avec l’ambiance du titre, sont affreusement difficiles.PS : Il y'a un mode co-op qui vous permettra de faire l'intégralité du jeu à 2, sauf si vous voulez emmerder votre partenaire en déclenchant un maximum d'alarmes. Comme je n'ai pas d'amis, je n'ai pas eu l'occasion de l'essayer (et la fonctionnalité était désactivée sur notre version de test, ça aide aussi).
Globalement, Styx Shards of Darkness est une bonne suite. Les nouveautés enrichissent ce que proposait le premier épisode (on peut enfin s’accrocher sur une corniche ET tourner aux coins), l’architecture a évolué pour proposer un challenge sur mesure et Styx devient encore plus divertissant en défonçant le 4ème mur à longueur de temps. Un investissement certain pour les fans de la première heure.