Splinter Cell : Pandora Tomorrow
Splinter Cell 1.5
En se penchant tout d’abord sur l’aventure solo, on se rend rapidement compte que les améliorations sont minimes comparées à l’opus précédent, qui avait frappé un grand coup à sa sortie. Certes, le visuel est un peu plus travaillé, le jeu de lumières encore mieux exploité et les effets spéciaux toujours plus chiadés, mais finalement on ne sent pas de différence marquée au plan graphique. Cela dit, ne faisons pas non plus la fine bouche, Splinter Cell : Pandora Tomorrow faisant partie incontestablement des plus beaux jeux de la Xbox.
Question gameplay, deux trois possibilités supplémentaires sont offertes, la plus intéressante étant le 360°, qui permet dans une impulsion gracieuse de passer d’un coin de mur à un autre sans se faire repérer. Les autres mouvements de Sam sont plus anecdotiques et ne serviront qu’en de rares occasions, comme la possibilité de tirer lorsqu’il est suspendu, le fait de pouvoir regrimper lorsqu’il est en grand écart, de siffler pour attirer l’attention d’un garde ou encore l’incorporation d’une visée laser à son arme.
Les huit niveaux de jeux sont variés et surtout très vastes. Il faudra pas mal de temps et de jugeote mais le joueur aguerri devrait pouvoir boucler ça en moins de dix heures de jeu. On notera également le judicieux placement des checkpoints, arrivant toujours fort à propos. Hélas, le plus gros point noir du premier opus n’est ici pas corrigé, puisque la linéarité du jeu est flagrante, et n’offre aucun esprit d’initiative au joueur.
Si sa réalisation est toujours aussi béton, le solo de Splinter Cell : Pandora Tomorrow réitère les mêmes erreurs que son prédécesseur, laissant au joueur un sentiment de claustrophobie par sa linéarité et de frustration du faut de son apologie de l’apprentissage par l’erreur. Pour un deuxième opus, cela est difficilement pardonnable.
Un multi qui change tout
Reste que tous ces défauts sont pardonnés une fois que l’on a goûté à ce fameux mode multijoueur. L’idée de base est simple et novatrice, les deux ingrédients indispensables de la trouvaille géniale. Deux camps de deux joueurs s’affrontent. Les espions jouent en vue à la troisième personne, avec un gameplay similaire à celui du mode solo, dans les grandes lignes tout du moins. L’autre camp, celui des mercenaires, joue en vue subjective, à la manière d’un FPS classique.
Les trois modes de jeux, assez similaires dans l’esprit, impliquent que les espions tentent de se faufiler pour récupérer des fioles, pirater des ordinateurs ou bien les piéger ; les mercenaires, quant à eux, doivent bien évidemment protéger ces lieux. S’ensuit une partie de chats et souris high tech, chacun des deux camps possédant nombre de gadgets à faire pâlir un certain Inspecteur. Citons par exemple la vision thermique ou le brouilleur de son pour les espions ; le détecteur de mouvement, la lampe torche ou les mines côté mercenaires.
Les huit maps proposées sont immenses, avec moult recoins et passages à découvrir au fil des parties. Elles permettent de varier les plaisirs, n’ayant pas toutes la même architecture et le même fonctionnement (par exemple Warehouse, où la zone suivante s’ouvre à chaque piratage réussi).
Finalement, la chose la plus surprenante, c’est le parfait équilibre entre les deux camps, pour peu bien entendu que les deux équipes soient sensiblement de même niveau. C’était peut être là le plus gros danger de ce mode multijoueur, mais Ubisoft Annecy a su le peaufiner et le repeaufiner pour réaliser ce tour de force. Celui de faire d’un improbable mode multi, qui rendait tout le monde plus ou moins dubitatif, un véritable atout qui à lui seul justifie l’achat du jeu. Chapeau.