Rainbow Six : Vegas
L'annonce de Rainbow Six : Vegas, peu après la sortie du médiocre Rainbow Six : Lockdown, fit flipper plus d'un joueur , avec ses graphismes plein d'effets nextgen rappelant plus un sapin de Noël qu'autre chose. Mais l'habit ne faisant pas le moine, il est temps de voir ce que ce Rainbow Six : Vegas a dans le ventre.
Les Experts à Las Vegas
Rentrons directement dans le vif du sujet : l'aspect technique. Il faut le distinguer sous deux points de vue : le solo et le multijoueur. En solo, c'est beau, c'est plein de bloom (on aime ou on n'aime pas), ça rend les endroits très éclairés, comme les salles de jeux dans les casinos, assez chargées, presque confus. Globalement le jeu est très chouette, si on met de côté le fait que c'est le même moteur qui anime Gears of War. En multi, c'est une autre paire de manches : tout un tas de trucs next gen sont passés à la trappe et certains niveaux vont du très beau au franchement moche. Mais c'est afin d'assurer un point très important dans ce genre de jeu : le framerate. En solo, on est toujours à la limite, mais l'ensemble reste satisfaisant. En multi, si on n'empile pas vingt cadavres dans l'encadrement d'une porte (ce qui peut arriver malgré tout), le framerate est impeccable, offrant une jouabilité sans faille.
Dans Rainbow Six : Vegas, on est accompagné par deux coéquipiers que l'on peut diriger. Parmi les ordres possibles, que l'on peut passer via la manette ou directement par la voix grâce au micro/casque de la console (option perfectible mais très sympa et qui augmente d'autant l'immersion, faisant passer par ailleurs le joueur pour un autiste auprès d'un public extérieur), il y a la possibilité de leur demander de suivre, de se rendre à un point donné, mais aussi d'attaquer telle cible ou encore de se comporter de manière défensive ou offensive. Les combinaisons possibles pour avancer dans les niveaux sont alors assez variées puisqu'on peut les envoyer au casse pipe à notre place ou s'en servir comme diversion afin de prendre des vilains à revers. Les coéquipiers blessés au combat peuvent être soignés autant de fois que l'on veut mais ne sont pas immortels : une grenade mal placée ou un tir à bout pourtant peuvent en venir à bout, ce qui entraîne un game over. Le joueur, lui, ne peut pas être soigné, mais encaisse pas mal de coups. Selon la gravité de la blessure, l'écran va devenir flou ou pire, s'obscurcir et il faudra se mettre à couvert pour entamer une récupération, dont la rapidité change énormément en fonction de la difficulté.
Rainbow Six met le cover
Le système de couverture justement, parlons-en. De plus en plus populaire dans les jeux d'action, le système mis en place ici est des plus efficace : avec une pression sur le bouton adéquat, il sera possible de s'adosser au mur ou à l'objet contre lequel on se trouve, puis de déborder sur les côtés ou par dessus afin d'attaquer. Cette position permet aussi d'étudier la zone de combat pour bien repérer les ennemis ou prévoir la progression, avec toujours la possibilité d'ordonner aux coéquipiers de se rendre à un endroit. A ce propos, on aurait aimé pouvoir leur tracer un parcours avec quelques étapes, pour faire une avancée pas à pas grâce à la carte que l'on peut consulter à n'importe quel moment et sur laquelle apparaissent les ennemis repérés par le joueur ou par les coéquipiers, mais qui disparaissent dès que l'on a perdu le contact.
L'aventure solo s'étale sur six grosses missions découpées en petits chapîtres, contenant chacun un objectif propre, mais s'enchaînant de manière continue dans le déroulement du scénario, mettant en scène des attaques terroristes visant plusieurs casinos de Las Vegas, mais dont le dénouement sera à la hauteur de ce dont les romans de Tom Clancy sont coutumiers. Un gand moment. Les six environnements dans lesquels on va être appelés à se balader afin de mener à bien cette grande aventure proposent des décors variés et les niveaux, bien que linéaires, ont bien été pensés pour proposer un bon mélange entre action et un soupçon de tactique puisqu'il sera le plus souvent possible d'aborder chaque situation à sa façon. On reste bien entendu très loin de l'aspect tactique des premiers opus de la série, mais ce Vegas n'a pas de Rainbow Six que le nom. En difficulté "réaliste", on se retrouve parfois en terrain connu, avec des "one shot/one kill" douloureux mais contrairement à ses prédécesseurs, quelques checkpoints sont là pour n'avoir à recommencer au pire qu'une dizaine de minutes de jeu plutôt que la mission toute entière. La récupération des blessures est là aussi beaucoup plus lente, ce qui impose au joueur au rythme plus prudent et pousse souvent à réfléchir un peu avant d'agir.
Pour un habitué des FPS sur consoles, la prise en main au pad est immédiate, les déplacements du personnage sont fluides et le système de couverture, à l'exception de quelques endroits biscornus, est simple d'accès. Lors des déplacements, le réticule de visée disparaît et la dispersion des balles augmente, surtout si l'on est debout, et ces éléments ajoutés à l'absence d'aide à la visée rendent Rainbow Six : Vegas très dynamique, d'autant que l'arsenal et les équipements mis à disposition sont conséquents, avec certains items verrouillés au départ et qu'il faudra débloquer en "fraggant" en multijoueur. Une fois que l'on a trouvé la combinaison d'armes/équipements qui va bien, on se prend réellement au jeu de la chasse aux méchants, grâce à l'ambiance générale très bien rythmée et au déroulement bien scénarisé, en restant tout de même bien loin d'une machine à scripts à la Call of Duty.
Jackpot
Si le jeu en solo peut ne pas faire l'unanimité parmi les joueurs, puisque mine de rien il jongle souvent entre un FPS et les possibilités d'un TPS, le mode multijoueur quant à lui devrait rassembler un bon paquet de joueurs pendant pas mal de temps. Proposant en tout six modes de jeux jusqu'à seize joueurs, le type de parties se rapproche plus d'un Counter Strike que d'un Rainbow Six, les morts tombant dans tous les sens, les joueurs rushant à la course aux frags. Mais Rainbow Six : Vegas prend son ampleur en multi grâce à son mode coop jouable jusqu'à 4 pour lequel Ubisoft a fourni un excellent travail : deux modes de jeu sont disponibles : l'intégralité de la campagne ou une chasse aux terroristes dont les niveaux tirés du solo voient leur level design adapté de belle manière afin de proposer des cartes ouvertes et des nombreuses possibilités afin de mener à bien la chasse.
L'intelligence artificielle dans le mode multijoueur peut être capable du meilleur comme du pire. On observe parfois des ennemis qui n'attaquent pas les joueurs ou qui restent face à un mur sans réagir, mais cette IA peut également se montrer complètement imprévisible. Même s'il est possible de la prendre à défaut en connaissant les points de spawn de quelques ennemis, puisqu'il semble que certains scripts déterminent certains comportements, il n'est pas rare de se retrouver attaqué là ou l'on ne s'y attend pas, les ennemis débarquant à revers ou par l'arrière, créant parfois la panique parmi les joueurs, les plus expansifs gueulant comme des dingues dans le micro. En solo, un peu moins de surprises : d'un chargement à un autre, les ennemis débarquent à peu près aux mêmes endroits et sont quelques fois mobiles, mais pas trop : après quelques essais ratés suite à des morts prématurées, il devient aisé d'anticiper et de prendre en traître l'IA dans la plupart des situations. Par contre, et dans les deux cas, solo ou multijoueur, l'agressivité et la précision des ennemis varient beaucoup : en normal l'avancée dans le jeu peut se faire au détriment de la moindre tactique et en avançant sans relâche. En mode réaliste par contre, la mortalité élevée du Rainbow et la vélocité des ennemis rendent les combats redoutables.