Prototype
Alex Mercer a mal démarré sa journée. En plus de porter une capuche, il a libéré la porteuse d'un virus dévastateur en plein New York, condamnant la Grosse Pomme à court terme. Seulement Alex est aussi porteur du virus et ce dernier va transformer notre héros à capuche en super-héros, une armée à lui tout seul capable de choses folles comme comprendre un film de David Lynch ou replier une carte Michelin du premier coup. Je vous passe les détails sur le scénario : c'est un best of des clichés du fantastique-horreur moderne avec des militaires, une expérience qui tourne mal, un complot, un virus, des mutants,... Le tout est raconté de deux manières : la première avec des cinématiques classiques qui ne cassent pas franchement des briques et la seconde sous forme de flashbacks. Quand on absorbe une personne important dans le jeu, on absorbe aussi sa mémoire et on voit défiler les souvenirs liés à notre propre histoire. Ca donne une succession de photos bien glauques avec une voix off et c'est vraiment bien fichu.
Mercer beaucoup
Prototype, c'est quoi ? C'est un peu le rejeton de Crackdown, d'Hulk et de Spider-Man. De base, le héros peut sauter haut, marcher sur les murs et cogner super fort. On récolte de l'XP qui permet d'acheter de nouvelles compétences afin de sauter encore plus haut, de planer, de retomber lourdement en faisant voler tout ce qu'il y a autour... La sensation d'être un super héros surpuissant n'a jamais été aussi forte. En plus, tout se fait avec un naturel assez grisant. On passe les premières minutes juste à courir et sauter comme un con d'immeubles en immeubles. Mais ce n'est pas tout : le héros va gagner d'autres pouvoir comme un fouet, des griffes, des gros poings, une lame, une armure, un bouclier, la possibilité de voir qui est infecté par le virus... Il va aussi pouvoir utiliser des armes à feu et des bazookas, conduire des tanks et des hélicos et lancer tout un tas de trucs (voitures, caisses, gens...) sur des ennemis.
Au final, je vous parle d'un jeu où on agrippe des hélicos avec un grappin avant d'en prendre le contrôle, où on fait du surf sur les gens, où on utilise une voiture pour faire bouclier et envoyer promener tout ce qui se trouve sur notre route, où on tire à coup de canon dans un New York bourré de monde pour se frayer un chemin et où on tue quelques milliers d'innocents. Le jeu est d'ailleurs sacrément gore avec des gerbes de sang quand on écrase des civils avec son tanks et les morceaux de cadavres qui volent quand on les découpe. Le pire reste l'assimilation : on massacre sauvagement une victime avant d'absorber son corps. Quand on sait en plus que c'est le meilleur moyen de regagner de la vie, on comprend le 18+. Mais Prototype permet aussi d'y aller en douceur de temps en temps. Le jeu permet de faire des assimilations discrètes quand on est de dos et que personne ne regarde. En assimilant une personne, on peut aussi prendre son apparence. Ca sert surtout pour les militaires : on se fait passer pour l'un deux afin d'entrer dans une base, de voler un véhicule sans être repéré ou d'ordonner des attaques aériennes.
Une histoire de Proto
Les missions ne sont pas d'une originalité folle que ce soit pour la quête principale ou la missions secondaires mais elles offrent des sacrés moments de bravoure et la difficulté est bien dosée. A la fin du jeu, le challenge est au rendez-vous et les plus braves d'entre vous pourront recommencer le jeu en difficile tout en ayant gardé les XP de la première partie. Plus que les missions, c'est surtout le contexte du jeu qui le rend si particulier. New York, on commence à connaitre. Le jeu se situe dans un Manhattan fidèlement modélisé mais qui évolue avec le temps. Plus le jeu avance, plus la ville est infectée et plus c'est le chaos. Si au départ, la ville est assez sage, vers la fin du jeu c'est la folie. Les piétons et les mutants courent dans tous les sens, les bâtiments infectés pullulent, les militaires sont présents à chaque coin de rue et se battent contre les mutants à grand renfort de tanks et d'hélicoptères, la ville est jonchée de cadavres et les voitures sont en vrac dans les rues... On avait rarement vu une telle anarchie dans un jeu.
Graphiquement, le jeu ne casse pas des briques : les textures sont souvent pauvres, les ombres sont moches et les shaders pointent aux abonnés absents. Pourtant plus la ville est infectée et plus elle s'améliore. Elle passe d'une dominante bleu-gris assez triste à une dominante rouge qui renforce l'ambiance chaotique qui règne. Le moteur affiche sans broncher des tonnes de piétons et de voitures, la distance d'affichage est excellente et le jeu ne rame qu'assez rarement. Comptez une quinzaine d'heures pour finir la quête principale et une partie des quêtes secondaires.