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Penny Arcade Adventures: On the Rain-Slick Precipice of Darkness
par ClémentXVII,
email @ClementXVII
Prévu sous format épisodique, Penny Arcade Adventures: On the Rain-Slick Precipice of Darkness est sorti il y a quelques semaines sur PC et sur X360, et se trouve disponible sur Steam depuis cette nuit. Reprenant les personnages principaux du célèbre webcomic, le jeu s'éloigne volontairement de l'univers contemporain, pour nous présenter une histoire se déroulant à New Arcadia, une cité de l'ère Victorienne, dans un thème proche de Lovecraft, avec en prime l'humour de Penny Arcade.
Je bénis l'arcade
Après l'intro du jeu, on se retrouve devant l'interface de création de personnage. Ce genre de processus étant plus ou moins récurrent dans les RPG, je n'y ai pas prêté trop d'attention. Néanmoins, après avoir crée une sorte d'Edward Carnby bedonnant, quelle ne fut pas ma surprise de le voir ensuite apparaître lors de toutes les séquences animées 2D intervenant dans le jeu. Ce genre de détail a l'air de rien comme ça, mais a réussi à faire son petit effet. Le jeu démarre ensuite sur les chapeaux de roues : notre maison se fait écraser par un fruit-fucker géant, ce dernier étant poursuivi par Gabe et Tycho de la "Startling Developments Detective Agency". Après un rapide tutoriel, les héros du webcomic intègrent notre équipe, et nous voilà prêts pour affronter un monde sans pitié, rempli de clodos, de mimes et autres créatures de la nuit qui ne cherchent qu'à nous nuire.
Développé par HotHead Games, Penny Arcade Adventures: On the Rain-Slick Precipice of Darkness se veut un mélange entre jeu d'aventures et RPG. Pour être franc, je n'ai pas vu énormément d'énigmes typiques de jeux d'aventures, et le classerai plutôt dans la catégorie des J-RPG classiques : les statistiques évoluent automatiquement en fonction des points d'expérience gagnés lors de chaque combat et la plupart des objets sont à apporter tels quels aux personnes que l'on rencontre sur notre chemin. Rassurez-vous, il n'est pas obligatoire d'avoir passé son BAC en jeux d'aventures, ou d'avoir terminé Discworld I sans soluce pour arriver à la fin du jeu.
A l'aventure compagnons
Sur PC, le jeu se présente tel un point'n click classique : on clique sur le sol pour déplacer l'équipe, quand on clique sur un objet l'action correspondante est effectuée, et quand on clique sur un personnage, on peut entamer une conversation avec lui. Sur console, le jeu se contrôle de manière tout à fait classique : le stick gauche sert à déplacer notre héros, et les boutons à accomplir des actions. A part le contrôle et les achievements, les deux versions du jeu sont identiques, à une petite exception près : si vous achetez la version PC, la clef permet d'activer son jeu simultanément sur Windows, MacOS et Linux. Comme les sauvegardes sont compatibles entre les différentes versions du jeu, il est tout à fait possible de le commencer sur une plateforme, et de le terminer sur une autre. Le fait de permettre l'accès aux trois versions du jeu moyennant un seul paiement est assez rare - dans les jeux vendus en téléchargement - pour être souligné, il ne nous reste qu'à espérer que d'autres développeurs suivent leurs pas.
Assez parlé technique, quand on achète un jeu, on aime en général qu'il soit bien réalisé, tant au niveau graphique qu'au niveau de la jouabilité. Pour ce qui est de la touche graphique, on a du très bon et du moins bon. Un truc que j'ai adoré, c'est l'unité graphique tout au long du jeu, que ce soit dans le design de l'interface, des boites de dialogue ou pendant les conversations. L'interface et les boîtes de dialogue affichent un design résolument "Belle Epoque", et cela se retrouve aussi dans l'écran de gestion des quêtes et de l'inventaire : tous ces éléments sont accessibles depuis le bureau des détectives, merveilleusement représenté. Et puis, lorsqu'on entame une discussion avec l'un des PNJ importants, on voit apparaître en bas de l'écran une représentation 2D des héros, dialoguant dans le plus pur style BD avec phylactères et tout le toutim.
Pour ce qui est des ennemis, on en rencontre de toutes les sortes à New Arcadia : non seulement, les fruit-fuckers ont envahi la région, mais il semblerait aussi que les mimes préparent quelque chose (bien qu'ayant refusé tout commentaire à ce sujet), et que le quartier des clodos ne soit plus aussi sûr qu'auparavant.
Le pré s'y pisse
Enfin, tout n'est pas rose à New Arcadia. Bien que l'humour ne dépaysera pas les amateurs de la BD, il y a quelques petits trucs qui pourraient être améliorés pour les épisodes suivants. Premièrement : notre héros. A quoi sert-il ? Je n'en sais trop rien. Il se borne à fouiller les poubelles pour trouver des objets intéressants, à engager le combat et lancer des sujets de conversation, mais pour le reste, on n'a pas vraiment l'impression qu'il ait sa place, entre Gabe et Tycho. En effet, c'est eux qui se lanceront dans une description de certains objets clés, et encore eux qui mèneront la discussion avec les PNJ dès que vous en aurez lancé le sujet. Au stade actuel, on aurait tout à fait pu faire abstraction de notre héros et demander à Gabe ou Tycho de démarrer la conversation. Dommage, car le fait de retrouver notre héros dans toutes les scènes animées donne justement une certaine importance à ce personnage.
Venons-en maintenant aux combats. Si vous avez déjà joué à un Paper Mario, vous tomberez en terrain connu : chaque personnage peut effectuer trois types d'actions : utiliser un objet de l'inventaire (qui donnent des bonus ou malus temporaires en puissance/défense), effectuer une attaque de base, ou bien une super attaque. Chacune de ces actions ne peut être effectuée que lorsque sa jauge est remplie, mais elles sont interdépendantes en ce sens que tant que la jauge de l'inventaire n'est pas remplie, celle de l'attaque de base reste vide. Là où ça se corse, c'est que les combats se déroulent en temps réel, et qu'il faudra dès lors utiliser les objets intelligemment, tout en se laissant la possibilité d'effectuer des attaques (spéciales de préférence). Ces attaques spéciales sont effectuées en appuyant sur des touches selon un schéma indiqué à l'écran. S'il est réussi, le coup peut être dévastateur. Pris comme ça, les combats peuvent être très sympa.
Il y a aussi moyen de bloquer les coups, mais je ne vous le conseille pas : dès qu'on a pigé le truc, les combats deviennent terriblement simples, les coups bloqués faisant peu ou pas de dégâts. Ajoutons à cela que l'énergie est complètement régénérée entre chaque combat, et on en arrive à se demander à quoi servent les bandages et autres sparadraps de soins. Espérons que HotHead soit plus sévère avec le timinig du blocage dans les prochains épisodes.
PAA est distribué uniquement en ligne sur le site de PlayGreenHouse, sur Steam ou via le XBLA. Il vous coûtera environ 19$95 ou 1600 MSPoints pour une dizaine d'heures de jeu (voire moins si vous bloquez toutes les attaques).
Sans être transcendent, Penny Arcade Adventures: On the Rain-Slick Precipice of Darkness est un bon petit défouloir. Il apporte son petit lot de bonnes idées, mais sa grande facilité et le manque d'identification au personnage principal plombent un peu l'ambiance.