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Outer Wilds : Le jour de l'amère mort

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
Développeur / Editeur : Annapurna Interactive Mobius Digital
Supports : PC / Xbox One
On va tous mourir. Pas forcément tout de suite, vous avez le temps de lire cet article, enfin a priori... Mais, un jour ou l'autre, votre vie prendra fin. Et on peut en dire autant de tout ce qui existe, il arrivera bien un moment où notre bonne vieille planète, notre système solaire tout entier, voire même toutes les étoiles du ciel cesseront d'être. Comment profiter sereinement et pleinement de la fin des temps qui s'annonce ? Outer Wilds nous apporte une jolie solution : il suffit de trouver un moyen de revivre infiniment ces derniers instants.
Si vous suivez un tout petit peu l'actualité du jeu vidéo, vous avez déjà du entendre ou lire qu'il est difficile de parler d'Outer Wilds sans trop en dévoiler justement parce que la plus grande qualité du jeu de Mobius Digital serait le sentiment de découverte qu'il procure. Du coup, ne vous inquiétez pas, cet article va davantage s'intéresser au bien-fondé d'attendre la fin du monde en faisant griller des marshmallows qu'au contenu du jeu en lui-même. Car oui, on peut l'annoncer sans craindre de divulgâcher, Outer Wilds est un jeu qui traite de l’imminence de la catastrophe, une sorte de fable pré-apocalyptique. Le joueur ne tarde pas à s'en rendre compte puisque, quoi qu'il fasse, au bout de 22 minutes (ou presque), il assiste impuissant à l'explosion de son système solaire et se réveille ensuite au moment même où il a commencé son aventure. En somme Outer Wilds nous entraîne au bord du précipice existentiel pour nous enfermer dans une boucle temporelle.

Un gameplay à la loop

Une menace venue du ciel qui s'apprête à détruire le monde, le fait de revivre encore et toujours les derniers instants avant la catastrophe, ça vous dit quelque chose ? Dans sa proposition de départ, Outer Wilds a un vrai côté Majora's Mask et c'est une impression qui reste tenace tout au long de l'aventure. En effet, pendant ces fameuses 22 minutes que vous vivez en boucle, le monde dans lequel vous êtes immergé change, et il change toujours de la même manière. Ce ne sont pas de petites modifications à la marge et seulement cosmétiques, durant ce laps de temps la structure même de certaines planètes va totalement être chamboulée, ouvrant la voie à de nouvelles possibilités d'exploration mais la fermant à d'autres. Pour le dire autrement, vous ne pourrez pas faire les mêmes choses ou découvrir les mêmes endroits au début et à la fin de la boucle.



Mais comment ne pas se perdre dans un tel imbroglio temporel ? On se souvient que Majora's Mask conservait une trace de nos actions et des différentes quêtes par le biais d'une frise temporelle. Ici on retrouve le même genre d'idée mais exploitée de manière différente : votre personnage garde le souvenir de toutes les précédentes boucles, et pour l'illustrer c'est le journal de bord de votre vaisseau spatial. Concrètement, c'est un grand tableau qui se remplit progressivement d'une nouvelle entrée à chacune de vos découvertes, les liens logiques entre ces différents éléments sont clairement identifiés et on vous indique même s'il vous reste des indices importants à trouver sur les différents lieux. Bref, les outils sont là pour que vous ne vous sentiez pas perdu et pourtant ça ne veut pas dire que vous serez pris par la main.

Une espèce d'ode à ET

C'est sans doute le point qui risque d'effrayer le plus grand nombre de joueurs potentiels : Outer Wilds prend un malin plaisir à vous larguer pour qu'ensuite vous puissiez explorer son monde à votre guise. Et vous l'aurez sans doute compris, le monde en question est en réalité un système solaire dans son ensemble. Mobius Digital en est très fier, ici pas de génération procédurale, tout a été conçu à la main, par de petits artisans facétieux qui ont glissé des surprises dans des coins et des recoins inimaginables à première vue. D'ailleurs, autant vous prévenir, pour mener à bien votre exploration spatiale, il va falloir prendre des risques. Mais étant donné que votre espérance de vie maximale n'excède pas les 22 minutes, autant en profiter pour se lancer dans une foule de missions suicides pour essayer de tout débusquer.



Tout de même, c'est sans doute dans cette notion de danger que le jeu est le plus critiquable. Qu'on se comprenne, il s'agit d'un pur jeu d'aventure, c'est à dire qu'il se base avant tout sur un grand nombre de dialogues, qu'il faut récolter patiemment des indices, résoudre quelques énigmes... Et en même temps vous devez parfois accomplir des actions spécifiques et des manœuvres spatiales périlleuses dans un temps limité et avec le risque de tout devoir recommencer à la moindre erreur. Vous sentez poindre l'éventuelle frustration occasionnée lorsqu'il faut recommencer un quart d'heure de jeu à cause d'un simple faux pas ? La darksoulisation du jeu d'aventure est en route, et ça ne plaira pas à tous. Au-delà de cette toute petite réserve, on ressort vraiment d'Outer Wilds avec des étoiles plein la tête, c'est le genre de jeu malin qui vous donne lui-même habilement l'impression d'être malin pour peu qu'on accepte de lui accorder du temps et de l'attention. Bref, typiquement le divertissement idéal pour garder le sourire en attendant la fin du monde.

Outer Wilds apporte une étrange lueur d'espoir dans ces moments troubles aux relents d'apocalypse. Certes la fin approche, mais ce n'est pas une raison pour ranger notre curiosité et notre capacité d'émerveillement au vestiaire.
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