TEST
Not the robots
Je suis un petit robot monocycle, et j’aime les meubles. C’est un truc délicieux, les meubles.
J’ai trouvé un endroit avec des tas de grandes tours qui n’abritent que des bureaux, étage après étage. Quand les employés sont partis, je me faufile dans un des étages par un ascenseur dérobé et je commence le festin. Bureaux de cadres, bureaux de standardistes, imprimantes, écrans, armoires à classeurs, lampadaires, canapés de réception, fontaines : tout y passe, même ces grandes plantes vertes qui me détraquent le transit...
Sauvez les meublesJ’ai trouvé un endroit avec des tas de grandes tours qui n’abritent que des bureaux, étage après étage. Quand les employés sont partis, je me faufile dans un des étages par un ascenseur dérobé et je commence le festin. Bureaux de cadres, bureaux de standardistes, imprimantes, écrans, armoires à classeurs, lampadaires, canapés de réception, fontaines : tout y passe, même ces grandes plantes vertes qui me détraquent le transit...
Les gens doivent vraiment avoir besoin de tous ces meubles, parce qu’ils ont commencé à faire poser des pièges pour me décourager. Il y a ces lasers qui picotent, mais heureusement ils n'abîment pas les meubles et si je m’y prends bien j’arrive à les éviter. Au sol, il y a ces dalles chauffantes qui font fondre mon pneu si je reste trop longtemps dessus. Parfois, entre deux meubles il y a une barrière électrique avec une petite porte dedans qui se déplace. C’est amusant, il faut bien viser pour passer à travers au bon moment. Plus tard, ils ont même rajouté des sortes de champs magnétiques qui passent à travers les murs et qui me lancent une décharge si je me fais prendre dedans. Il y a aussi ces petites boules volantes qui se promènent dans les étages : il y en a qui déplacent les meubles et d’autres qui explosent si je m’en approche trop. Quand il faut éviter tout ça, ça devient un peu compliqué !
Dès que j’ai terminé un étage, je file au suivant. Parfois, je dois aller rouler sur de petites grilles lumineuses dans un certain ordre pour faire venir l’ascenseur. Une fois, j’ai vraiment cru que j’allais me retrouver coincé. En fouinant un peu, j’ai trouvé un petit boîtier qui fait un bruit quand je m’approche d’un piège. Un à un, j’ai enregistré chaque piège de l’étage dans sa mémoire, et il a fini par faire venir l’ascenseur. Ça aussi c’est un peu long et c’est souvent dangereux, mais je pense au prochain étage rempli de nouveaux meubles qui m’attendent et ça me donne du courage.
De temps en temps, cachée entre un vieux divan et une étagère, je trouve une drôle de caisse. Je suis petit et je n’ai pas beaucoup d’espace de rangement, mais quand je trouve quelque chose qui peut m’aider j’essaye de l’emporter avec moi. Des fois je fais des trouvailles vraiment formidables ! Il y a un accélérateur de vitesse, des kits de réparation d’urgence, ou encore cette machine très utile qui perce les murs. Il y a aussi un module astucieux qui me permet de devenir invisible, un chargeur universel et un tas d’autres gadgets plus ou moins utiles.
Killing Technology
Le problème, c’est que j’ai souvent besoin de me cacher parce qu’en plus des pièges, il y a d’autres robots. S’ils étaient comme moi, ça serait chouette : on aurait juste besoin de décider qui va manger la machine à café et tout le monde serait content. Mais ce sont de vilains robots en forme de crâne, et je crois qu’ils sont là pour m'attraper. Dès qu’ils me voient, ils me tirent dessus et ils me poursuivent à travers tout l’étage. S’ils n’arrivent pas à me trouver, ils se doutent que je suis caché quelque part et ils déplacent les meubles pour essayer de me découvrir. Ça, c’est vraiment très énervant. Parfois, j’ai mangé tous les meubles dans une pièce parce que j’ai été trop gourmand et je n’ai plus d’endroit pour me cacher, alors je dois faire vraiment très attention. Ils ne sont pas toujours là, mais à chaque fois que je les vois, je me dis : “Oh non, pas les robots !”.
Dès fois, je mange un petit bureau avec un ordinateur qui est resté allumé. Il y a une voix qui se met à raconter une histoire à laquelle je ne comprends pas grand chose. Je les note toutes dans un coin, peut-être que quand j’aurai tout rassemblé ça sera plus clair. Il m’arrive de m’ennuyer un peu à parcourir toutes ces salles remplies de meubles et de pièges, mais je tombe parfois sur des trousseaux de clefs pour me rendre dans d’autres immeubles avec des étages complètement bizarres, pas du tout faits comme les autres. Certains sont tellement dangereux que j’ose à peine m’y aventurer, mais les meubles ont l’air si appétissants que je finis par craquer. Il y en a tellement de ces endroits étranges que ça me donne le tournis. Enfin en tout cas, je l’aime bien ce quartier avec toutes ces gran—
Repéré par une sentinelle, l’attachant petit personnage perdu dans ses rêveries mobilières est terrassé par une rafale de mitraillette et s’effondre dans un long râle métallique.
À cheval entre le stealth game et le roguelike, Not the robots est clairement une réussite dans son genre. Certaines configurations de pièges avancées font appel à notre adresse au point qu’on se rapproche parfois des sensations d’un Tony Hawk’s Pro Skater, où la pureté des lignes d’un run parfait faisait naître un sentiment d’aboutissement touchant au sublime. Il manque cependant de petites choses ici et là pour en faire un grand jeu, dont notamment un peu de fluidité dans un meta-jeu qui a tendance à stagner dans le second quart de la progression, alors qu’on doit justement s’attaquer à un pic de difficulté particulièrement élevé. Dans le même registre, les déverrouillages des pléthoriques modes de jeu additionnels interviennent trop tard et ils auraient certainement gagné à être moins nombreux mais plus aboutis. On pourra déplorer également le peu de fantaisie dans les environnements, mais c’est côté mécaniques de jeu pures que se situe le choix le plus discutable : la discontinuité flagrante entre les pièges, en général assez simples à éviter même lorsqu’ils sont nombreux et variés, et ces robots-sentinelles qui nous détectent même à l’autre bout du niveau et dont les rondes totalement imprévisibles laissent finalement un peu trop la part belle au hasard.
À apprécier avec un bon digestif