TEST
[Mitraillette] Pot-pourrave de tests
Avouez-le, en ces temps maudits où l'être humain ne devrait guère plus travailler que 15 heures par semaine mais où les politiques, pour une raison qui m'échappe un peu, exigent que vous bossiez plus et pendant plus longtemps, vous n'avez plus guère le temps de jouer aux jeux vidéo. Après avoir bossé pendant neuf heures dans votre boîte où la menace de réduction des effectifs est incessante, vous prenez des transports en commun bondés dans une ville noyée sous les pics de pollution pour rentrer dans votre maison Bouygues pourrie où les infiltrations d'eau commencent déjà, malgré l'emprunt sur 35 ans qui plombe votre compte en banque. Et vous devez à présent vous occuper de votre femme/homme/genderfluid/didyoujustassumemygender qui vous demande régulièrement de checker vos privilèges, ainsi que de vos gosses intenables parce que maintenant la fessée c'est illégal et que de toute façon ils ne pourront guère plus prétendre qu'à vendre des sandwichs une fois qu'ils auront fini leur doctorat en linguistique. Alors le soir, une fois le coït évité de justesse, vous vous recroquevillez dans votre côté du lit conjugal et sortez votre smartphone en vous disant que vous avez envie de vous évader un peu. Bref, votre vie est pourrie, et vous n'avez certainement pas le temps ou l'envie de lire un test de une (1) page de long. C'est pourquoi je vous propose la mitraillette, une salve de micro-tests salvateurs qui vous fera gagner du temps, de l'argent, et peut-être vous dire qu'au final, ça pourrait être pire, vous pourriez être testeur de jeux vidéo ou Myriam El Khomri.
Dropsy
Librement inspiré de la vie de François Hollande, Dropsy est un point-n-click barré dans lequel vous incarnez un clown moche et obèse qui doit aider tout le monde malgré le fait que tout le monde le déteste. Librement inspirés des Français, les PNJ sont des gens qui aiment bien se plaindre et qui attendent que vous fassiez le travail à leur place. Malgré un open-world un peu relou (avec toutefois une possibilité de voyage rapide), des énigmes parfois obtuses et une fin WTF, le jeu est étrangement attachant, avec des musiques très entraînantes. Merci pour ce moment.
Downwell
Vous aimez les contrôles millimétrés, l’action non-stop, le risque de crever à chaque nouveau centimètre parcouru, bref, vous êtes un de ces cinglés qui ont adoré Super Meat Boy ou VVVVV ? Downwell est le jeu qu’il vous faut pour passer le temps dans le bus qui vous amène à votre session quotidienne « cuir, menottes et masseurs de visage La Redoute » du donjon de Bry s/ Marne.
Orwell
Si vous passez outre les artefacts graphiques qui rendent le jeu injouable (comme sur mon PC) ou les ralentissements alors que le jeu devrait pouvoir tourner sur une PS2 (comme sur mon deuxième PC), Orwell est un jeu de voyeur institutionnel de qualité dont mon seul regret est qu’on ne peut pas épier les protagonistes sous la douche. Les amateurs de Papers Please devraient y jeter un oeil, la démo est gratuite.
Lovers in a dangerous spacetime
L’amour, c’est comme un jeu vidéo. On est dans notre petite sphère de confort, on se dispute, on se vole nos places, on danse au détour d’un couloir, on partage tout, parfois c’est un peu répétitif, et à la fin on balance des lasers et des ogives sur des monstres géants. Quoi ? Votre vie de couple n’est pas comme ça ? Changez de conjoint.
Dead by Daylight
Sorte d’Evolve où les chasseurs seraient les chassés, DbD souffre d’un équilibrage assez hasardeux qui le rend assez punitif à jouer en tant que survivant, quoique étrangement addictif. L’accoutumance ne dure cependant que quelques heures, le temps de se rendre compte qu’un seul chassé (sur 4) qui s’échappe en 20 parties fait un peu baisser la motivation d’arriver un jour à s’échapper soi-même. Les plus rageux pourront également rage quitter à cause d'un Michael Myers un peu trop cheaté. À noter également la finition digne d’un jeu d’Europe de l’est avec des chargements parfois infinis, des boutons d'interface qui décident de ne plus fonctionner au hasard et des lobbies qui loopent à l'infini vers la page d'accueil. Une curiosité qui mérite quand même le détour en promo.
Carmageddon Max Damage
Version
The Deed
Une fois n’est pas coutume, vous incarnez un sale type qui doit buter sa sœur pour looter l’héritage. Toute l’astuce du titre consiste à bien vous enquérir des rancunes et des armes disponibles pour ne pas vous faire choper après l’interrogatoire final et, si l’envie vous en prend, pour faire inculper d’autres personnes. Graphiquement laid et avec une replay value qui n’excède guère les trois parties de 10-15 minutes chacune, TD reste quand même sympa à jouer surtout vu son prix : actuellement 0,34 euros, soit 6 fois moins qu’un muffin cancérigène du mac do, avouez on a vu pire comme affaire.
Road Madness
Question : qu’attendre d’un jeu chopé à 0,1 euro grâce à un bon de réduction ? En attendre pas grand chose serait déjà en attendre trop. Toutefois, félicitations à Road Madness qui nous prouve qu’il est possible de recréer Interstate 76 avec les graphismes d’époque sur Unity. Avec sa maniabilité à chier, ses bugs de collines qui font voler votre voiture jusqu’au finish, ses armes qui marchent que quand elles en ont envie, ses succès de qualité (« Again complete », « Are you serious? », « Wow again », « Like ancient god ») et ses plagiats de trucs divers, vous n’aurez jamais approché l’échec de si près. Un jeu à essayer quand tout s’effondre autour de vous, pour goûter enfin à la vraie misère noire zolienne.
Emily is away
Jeu gratuit de qualitay, EiA vous replonge dans cette époque bénie où vous stalkiez des filles sur Tubededentifrice et sur MSN pour tenter de vous dépuceler au détour d’un ASV bien placé. Ou plutôt, des frissons que vous ressentiez quand vous réussissiez enfin à parler à votre copine de classe qui vous plaisait terriblement. Bref, un jeu qui rappellera des trucs à tous les anciens ados au physique gras ou ingrat. 10/10 would envoyer un wizz again.
Shower With Your Dad Simulator 2015: Do You Still Shower With Your Dad
Très décevant, ce jeu n'est absolument pas le Roubaix Simulator que j'attendais. À la place, on se retrouve avec un jeu de correspondances marrant le temps d'une pause publicitaire, en attendant la reprise de Rue des Allocs.
En conclusion, je dirais que tous ces jeux valent le détour pendant les soldes Steam, et font même des petits cadeaux à la con idéaux à offrir à vos potes. À part bien sûr Road Madness, qui lui n'est digne que de se retrouver dans la e-chaussette de votre belle-mère, et Shower with your dad, dont l'effet comique ne se révèle pleinement que lorsque que vous l'offrez au papa de votre bien-aimé-e-s-genderfluid.