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Mario Kart Live: Home Circuit

Frostis Advance par Frostis Advance,  email  @FrostisAdvance
Support : Switch
Depuis sa sortie en 2014 sur Wii U, puis dans sa version Deluxe en 2017 sur Switch, Mario Kart 8 fait l’unanimité. Parfait dans quasi tout ce qu’il fait, riche en contenu, magnifique 6 ans plus tard et toujours en tête des ventes, la question reste en suspens : mais comment Nintendo pourrait-il faire mieux ? La réponse est peut-être dans la réalité augmentée de Mario Kart Live: Home Circuit

Du simple proto à Nintendo  

Ok, j’ai probablement actionné le champignon bien trop tôt dès l’introduction, mais l’effet waouh de Mario Kart Live : Home Circuit est présent dès les premières minutes de jeu. Il n’est pas question d’enterrer définitivement son grand frère Mario Kart 8 Deluxe, mais plutôt de montrer qu’encore une fois, Nintendo sait se réinventer et surtout, n’hésite pas à partir sur le chemin du jouet vidéo si cela est nécessaire.
 
Présenté pour le 35e anniversaire de Mario, ce nouveau titre n’est pour autant pas développé totalement en interne. Nous avons très vite appris lors de sa présentation que l’idée vient de Velan Studios, une jeune entreprise basée à Troy dans l’état de New York. Créée en novembre 2017 par deux frères, Karthik et Guha Bala, accessoirement le duo qui a fondé Vicarious Visions en 1991 avant de se faire racheter par Activision, cette petite société indépendante a pour but pour de réfléchir à la conception de jeux émergents, notamment en utilisant une partie matérielle. Une logique appliquée par les deux frères depuis bien longtemps, puisque Vicarious Visions, outre le fait d’avoir fait beaucoup de jeux sur commandes, s’est surtout fait connaitre par sa série Skylanders.

Très vite, Velan Studios s’oriente vers un jeu de course en réalité augmentée, d’abord en bidouillant un prototype de voiture téléguidée, possédant une caméra de drone et contrôlable à distance avec une retranscription de l’image sur une TV ou même avec un casque de réalité virtuelle. C’est top, mais ça manque de punch et surtout, c’est peut-être un marché un peu trop niche, surtout qu’il faut encore créer une licence attrayante. C’est là que l’idée de présenter ce prototype à Nintendo est arrivée, avec l’envie de faire un Mario Kart jouable sur Nintendo Switch. La suite donne donc ce jeu, mais Nintendo n’a pas laissé Velan Studios bosser seul, puisque deux structures internes sont venues en aide : Nintendo ERD (Nintendo European Research & Development) et Nintendo PTD (Nintendo Platform Technology Development), et probablement l’ombre de Shigeru Miyamoto et de Hideki Konno (producteur de la série depuis l’épisode DS) au-dessus de tout le projet.

Fast and Furious : Mario Drift

Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore compris, Mario Kart Live : Home Circuit est un jeu en réalité augmentée. À savoir que le kart que l’on contrôle est physiquement dans la pièce où se trouve la console, mais qu’une partie des décors, ainsi que les adversaires en courses ne seront visibles uniquement qu’à travers l’écran de la TV ou de la Nintendo Switch. C’est d’ailleurs ce qui explique le prix de 99 euros, avec un jeu uniquement disponible sur l’eShop (mais heureusement gratuit pour sa part). Pour la mise en place, il faudra prévoir un peu d’espace, venir avec un peu d’imagination et prendre son temps, parce qu’une course de Mario Kart ne s’improvise pas sur un coin de table. Dans les faits, Nintendo conseille un éloignement maximum de 5 mètres entre la Switch et le kart de Mario ou de Luigi, suivant le pack choisi, sous peine de perdre la connexion, et de perdre totalement le contrôle du véhicule quelques mètres plus loin. Cela laisse tout de même un diamètre de 10 mètres autour de la console, ce qui semble plus que suffisant pour construire un circuit.


Vous l’aurez compris, la petite voiture se connecte directement à la console comme pourrait le faire une simple manette. Pour cela, rien de plus simple : il suffit d’allumer le kart en pressant un petit bouton placé sur la droite du personnage, de scanner avec la caméra du kart un code QR s’affichant sur l’écran de jeu, et c’est tout. L’opération prend 10 secondes et c’est parti pour foncer dans le salon. Enfin, pas avant d’avoir pris le soin de placer les 4 portiques symbolisant les 4 checkpoints d’un tour.

Mais avant de parler plus en détail de cette partie, attardons-nous sur le véhicule, qui est tout bonnement ce que j’ai vu de mieux pour l’instant avec la licence Mario Kart. Il existe dans le commerce quelques modèles de voitures téléguidées, mais ce n’est généralement pas top et bien trop proche du jouet à 20 balles. Là, on sent bien que Nintendo s’est appliqué et n’a pas sous-traité la partie design. Surtout que ça en impose, je ne m’attendais pas à un véhicule aussi grand : environ 20 cm de long, pour 11 cm de large et 10 cm de haut, que ce soit Mario ou Luigi. Evidemment, les deux karts sont les mêmes, sauf que l’un comporte Mario et son rouge foudroyant, tandis que l’autre est d’un vert éclatant avec Luigi dans le cockpit. Tous les deux très détaillés, je préfère tout de même préciser que les deux pilotes ne bougent pas les bras pour tourner le volant, il ne faudrait pas non plus déconner.

Côté pneumatique, on retrouve les roues standard que l’on a dans Mario Kart 8 Deluxe, d’un diamètre d’environ 3,5 cm avec des pneus pour temps sec adhérant bien aux différentes surfaces, que ce soit du parquet flottant comme dans mon salon, un petit tapis tressé sur lequel mon chat fait ses griffes ou du carrelage comme dans ma cuisine. Néanmoins, il faudra faire attention à ne pas rouler sur des tapis à poil longs, en extérieur, ou même tout simplement sur une surface sale, sous peine de voir poils de chats/chiens, cheveux ou autres poussières se mettre dans les roues. Heureusement, il semble que les pneus puissent s’enlever assez facilement, donc si un nettoyage est nécessaire, cela reste possible. Mais un bon coup d’aspirateur est bienvenu avant chaque session de jeu.

Pour le reste du châssis de la monoplace, on retrouve deux gros échappements à l’arrière pour la décoration, tandis que la prise d’air supérieure (comme sur une Formule 1) laisse place à une caméra, avec deux LEDS de couleur rouge et bleu à l’arrière, pour la marche avant et la marche arrière. Il faut aussi noter que la carrosserie est assez brillante, mais protégée par quelques petites parties en caoutchouc, notamment sur l’aileron avant, afin d’amortir les chocs. Et de tous les pieds de tables et de chaises que je me suis pris, je ne déplore pour l’instant aucune égratignure sur la peinture ! Enfin, une trappe sur la droite du véhicule cache un port USB-C pour recharger la batterie. Cela prend tout de même 3 h 30 pour une charge pleine, alors que la batterie tient entre 2 h 30 à 1 h suivant l’utilisation.

Le tout respire la qualité et surtout, la résistance. Néanmoins, il faudra tout de même faire attention à ne pas faire le con. Concrètement, il ne faudra pas s’étonner de voir son kart endommagé après avoir dévalé un escalier ou s’être pris une marche un peu trop haute. Ça reste un jouet, pas un matériel professionnel.

Mario Kart Maker

Comme dit un peu plus haut, la particularité de ce Mario Kart Live : Home Circuit est donc de se jouer en réalité augmentée, ce qui sous-entend que le jeu ne propose pas de circuits comme dans un Mario Kart classique. Ici, il faudra pour la première fois de la série, construire ses propres tracés. Pour faire cela bien, Nintendo recommande une pièce d’au moins 3,5 m x 3 m, ce qui laisse tout de même une bonne surface pour jouer. De mon côté, ne vivant pas dans un château, mais pas non plus dans un appartement parisien, j’ai utilisé une partie de la surface de mon salon, 3,80 m x 4 m et un bout de couloir rajoutant une belle ligne droite de 3 m x 0,80 cm, soit presque 15 m² en tout.

Comme bien souvent, le jeu commence par un tutoriel avant de se lancer dans les choses sérieuses. Première surprise, la caméra est d’excellente qualité, même dans des zones assez sombres et possède un grand-angle. De fait, la vision est bien placée pour de la conduite et, hauteur du kart oblige, on a vraiment une impression de vitesse assez grisante. Pourtant, le réel est lui assez tranquille, avec la petite voiture roulant sans faire trop de bruit, mais surtout à une vitesse pas franchement décoiffante, en tout cas en 50 CC. Si vous avez vu le film Ant-Man, vous savez de quoi je parle. Et avec cette impression de vitesse, il n’est pas rare de louper une courbe pour finir le parechoc dans ce pot de fleurs pourtant si visible, comme dans une course de karting bien réelle.


Le pilotage est pour le coup assez simple, tout en n’oubliant pas d’y placer ce qui fait le sel de Mario Kart. On retrouve l’accélérateur et la marche arrière, mais aussi plus surprenant, la possibilité de drifter en maintenant le bouton R. Dans la réalité, le kart tourne tout à fait normalement, mais la retransmission sur l’écran est tout autre, avec les flammes orange, puis bleue, et enfin violettes pour se finir sur une accélération plus ou moins forte, le tout avec une impression de dérapage bien retransmis sans jamais perdre le contrôle de son bolide. Surtout que l’angle de braquage est assez élevé, donc chapeau à l’équipe de développement parce que ce n’était pas gagné d’avance. Cependant, et tout à fait logiques, le saut et le fait de pouvoir regarder derrière sont absents.

Une fois notre kart apprivoisé, il faut placer les 4 portiques livrés dans la boîte, afin de symboliser physiquement les 4 checkpoints d’un circuit. Sur ce point, il semble que Nintendo ait opté pour le même carton utilisé pour Nintendo Labo, donc du costaud. Il faut évidemment les placer dans l’ordre, de 1 à 4, et dans le bon sens. Une fois fait, il suffit de créer son circuit. Pour se faire, Lakitu débarque en balançant de la peinture sur nos roues et c’est parti pour un tracé en roulant tout doucement. Découvrir son salon à 10 cm de hauteur est assez déroutant, mais on s’y fait assez rapidement et on se surprend à entrevoir un level design intéressant, que l’on avait imaginé en posant ces portiques au sol. Petit bonus sympa, Nintendo a aussi mis deux marqueurs fléchés dans la boîte, qui ne sont que des flèches noires sur un fond blanc dans la réalité, mais se métamorphosant en flèches fluo et visibles de loin dans le jeu. À noter aussi qu’il n’est pas possible de rajouter plus que les 4 portiques inclus dans la boîte, en revanche, il est tout à fait possible d’imprimer ses propres marqueurs fléchés et d’en placer autant que l’on veut. Nintendo propose un joli fichier PDF à cette adresse, afin d'imprimer tout cela au besoin. 


Finalement, le seul bémol vient peut-être du fait de ne pouvoir faire de captures d’écrans ou de vidéos pour les partager. Nintendo souhaitant peut-être éviter tout problème lié à la simple présence d’une caméra… ce qui n’est pas plus mal.

Du vrai contenu pas gadget !

Une fois confirmé, notre circuit sera celui que l’on utilisera pendant les courses que l’on fera ensuite (sauf si on décide d’en refaire un autre, puis un autre, puis encore un autre, etc.) et il se matérialisera en réalité augmentée dans le jeu via une route lumineuse. Et si Mario Kart Live : Home Circuit fait forcément moins d’efforts que Mario Kart 8 Deluxe et ses 48 circuits répartis dans 12 coupes, plus quelques autres modes de jeux, il ne reste pas moins avare en contenu. Il est possible de participer à une Course personnalisée, un Grand Prix, un Contre la Montre ou de se lancer dans une partie en mode Multijoueur. Finalement, il ne manque que les batailles et le dénivelé, à moins de bidouiller soi-même de quoi faire des ponts, mais il faut un peu de matériel.  

La course personnalisée est une bonne entrée en matière afin de découvrir un peu plus le circuit que l’on vient de créer, mais avec des adversaires et tout un contenu personnalisable. Il sera en effet possible de placer un effet différent au passage de chaque portique, de changer la vitesse de course, de choisir l’environnement, le nombre de tour, etc. Du classique, mais de l’efficace, avant de véritablement se lancer dans la compétition, nécessaire de toute manière pour débloquer tout le contenu. De même, le mode Contre la Montre se montrera assez anecdotique, puisque le circuit sur lequel on tenter de se battre contre le temps, ne sera pas sauvegardé par le jeu. C’est d’ailleurs ce que l’on pourrait reprocher à ce Mario Kart : un circuit créé devra forcément être recréé sur une nouvelle session. Mais c’est assez logique dans le fond.


Bref, le vrai cœur du jeu se concentre dans le mode Grand Prix, proposant 8 coupes, toutes composées de 3 courses, donc 24 circuits au total. Tout cela est jouable en 50cc, 100 cc, 150 cc, 200 cc et en mode miroir, accélérant donc la vitesse réelle de notre petite voiturette. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ces courses seront différentes en fonction de votre création de circuit. Concrètement, il est possible de terminer le jeu avec un seul circuit pour toutes les coupes, mais ce circuit aura un environnement différent à chaque course.

Et c’est là que se trouve encore une excellente idée de ce jeu. Suivant l’environnement de la course, la difficulté sera plus ou moins élevée. Par exemple, la première course, Circuit Live, se déroule sans problème. Au contraire, d’autres circuits disposeront de 11 environnements totalement différents, avec par exemple un blizzard brouillant la visibilité à cause de la neige, un autre avec un volcan crachant des boules de feu, tandis que d’autres sous la pluie feront apparaitre des champignons boostant la vitesse. En plus de cela, les portiques auront aussi 12 fonctions différentes autres que de chronométrer notre temps. Le premier pourra par exemple proposer des cubes d’objets, le second un boost à la F-Zero, le troisième un P Swtich laissant des pièces apparaître, pour finir par le dernier portique avec des barres enflammées comme dans les châteaux de de Bowser du premier Mario.


Chaque course ne se faisant pas seul, sinon ce serait trop simple. Au total, c’est 4 adversaires qui viendront pimenter un peu tout cela, avec au hasard Bowser Jr, Lemmy, Larry, Wendy, Ludwig, Iggy, Roy et Morton. Un choix assez spécial mettant en avant les Koopalings, laissant planer le doute sur de futurs nouveaux packs avec pourquoi pas l’arrivée de Yoshi, Donkey Kong, Peach, etc. Et qui dit adversaires, dit aussi items (qui ne peuvent se récupérer que sous un portique). Au total, 15 items sont disponibles et peuvent donner des malus ou bonus comme dans n’importe quel Mario Kart, allant de la simple banane à la triple, passant par la carapace rouge ou bleue, mais en oubliant la verte, ou encore par l’éclair. D’ailleurs, ce dernier ne fait pas rétrécir notre personnage, mais l’électrifie. Ce qui est finalement bien plus logique.

En parlant de bonus ou malus, il faut que cela se matérialise réellement et encore une fois, tout est parfaitement retranscrit. Par exemple, si une carapace nous touche, notre kart s’arrête totalement. Au contraire, lors de la prise d’un champignon, le kart accélère réellement. Enfin, il est toujours intéressant de voir que les pièces ne servent pas ici à aller plus vite, mais à débloquer des skins pour son kart ou son pilote. Et ce n’est pas si simple de terminer avec le maximum en poche (20), parce que chaque malus ou gros choc nous fait perdre des pièces ! Cependant, n’attendant rien d’autre qu’un skin pour vous, et un son de klaxon différent.

Multijoueur augmenté

Honnêtement, à la question : « Dois-je acheter Mario, ou alors Luigi ? C’est tout de même 99 euros le pack. », j’ai répondu en prenant les deux. Cet épisode ne faisant pas l’impasse sur son mode multijoueur, il m’est donc impensable de rouler seul sur mes merveilleuses pistes créées avec amour et passion. J’ai donc pu tester le mode multi à deux joueurs, pilotant Mario, alors que Kallen avait le contrôle de Luigi. La création d’une session locale se fait sans aucun problème, et il est possible de jouer à tous les modes, et donc de récupérer des pièces chacun de son côté. Et là, le fun est encore plus présent, puisque l’esprit de compétition de Mario Kart, celui qu’on a sur le canapé, débarque avec ses grands ses meilleurs atouts : queue de poisson, petite poussette avant un virage, carapace rouge au bon moment, tout est là pour passer un moment de fourberie agrémenté de skill. C’est juste parfait, et c’est même jouable jusqu’à 4. Par contre, aucun écran partagé n’est possible, de fait, il faudra obligatoirement un kart et une console par pilote.

Sans aucun doute, Mario Kart Live : Home Circuit est une réussite. Construire ses circuits, personnaliser les décors avec tout un tas d’objets réels, éviter les chats après avoir activé un champignon, tout cela dans le salon, en étant seul ou à plusieurs, c’est un rêve de gamin qui se réalise. Reste plus qu’à espérer un bon suivi, et c’est parfait.

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