TEST
Les confits de Connard : ELEX II
Développeur / Editeur : Piranha Bytes THQ Nordic
Je dois vous avouer que je ne connais pas vraiment ELEX, premier du nom. Je crois avoir entendu que c'est un jeu de rôle un peu cassé pour les aficionados de jeux maladroits et Howlongtobeat.com m'indique que ce second opus demande entre 35 et 60 heures pour être terminé mais comme j'ai décidé de tester les huit jeux avant que le Humble Choice du mois ne soit plus disponible, je sais déjà que je ne le terminerai pas pour ce test. Je vais quand même essayer d'aller aussi loin que possible.
Je lance le jeu et une cinématique m'explique vaguement ce qu'il se passe mais je n'y comprends pas grand chose, si ce n'est que des aliens arrivent. Il semblerait que le "II" de ELEX II ait son importance. Soit, je comprendrai peut-être plus tard. Je me retrouve donc avec un personnage à déplacer et on m'explique rapidement comment dégainer mon arme et taper. Le tuto semble s'arrêter là, je ne sais pas à quoi servent les autres boutons de la manette. Fort bien.Je ramasse donc tous les objets que je trouve et je peux apprécier la traduction française quand je lis un doux "Miel a reçu 1x" après avoir ramassé un objet. Puis, après m'être promené et avoir cogné sur deux ou trois chiens dans un gameplay de combat "à la Dark Souls" (jauge d'endurance, esquive, etc...), une cinématique se lance dans laquelle, sans que je ne comprenne pourquoi, des chiens aliens me courent après dans un paysage désertique (mais attendez... j'étais pas dans une forêt... ?) avec un rythme chelou et, comme dans la cinématique précédente, un mixage sonore horrible qui rend l'action tout à fait ridicule.
Un inconnu me sauve alors que je suis tombé d'une falaise et s'ensuit un dialogue. Le bonhomme m'indique que les chiens m'ont infecté en me mordant et que j'ai été dans le coma "quelques jours" (merci pour cette précision exemplaire). J'y découvre avec délice les animations de dialogue qui sont parfaites lorsque mon personnage s'emporte et hausse le ton, tout en ne bougeant pas du tout son corps. Les visages sont assez peu expressifs, ce qui rend le tout encore plus étrange. Petit aparté : si vous n'avez pas de budget, ne partez pas sur un rendu 3D réaliste, sinon ça va être moche et ça va vieillir comme du lait, rendant le tout globalement horrible à regarder, tout au fond de la vallée dérangeante. Aparté terminé, on continue !
Pendant le dialogue, on me montre une vidéo de flashback au sens du rythme le plus fou que j'ai jamais vu, j'en tomberais presque de ma chaise d'émotion si je n'étais pas en plein facepalm. L'homme, décidément généreux, me donne un jetpack et me propose de le rejoindre là où il a fondé une faction nommée "Sixième pouvoir" (c'est un scientifique, pas un auteur ni un commercial). Le jeu m'indique donc une gâchette pour "Utiliser les jetpacks" ? Tiens, j'en ai plusieurs ?
Le personnage désire aller vérifier que mon fils va bien, dans un lieu "au nord". Je rencontre donc les gens que je cherche, cent mètres plus loin, et ils m'indiquent que mon fils est avec sa mère qui traque des méchants qui les ont attaqués. Après avoir retrouvé la mère, qui a préféré partir avec son fils dans une mission dangereuse "pour le protéger", ne le sentant plus à l'abri dans leur maison précédente... à deux cents mètres et je la convainc que je vais l'aider à lutter contre les vilains. Le dialogue est traduit un peu aléatoirement et mon personnage dit "enemy" (tous les dialogues sont doublés en anglais) alors que le sous-titre en français écrit "ami".
A divers moments, j'obtiens plus de précisions sur qui j'étais avant. Lors des événements du premier jeu, j'ai sauvé le monde en butant "l'Hybride", une sorte de robot. Je suis un héros. En tant que tel, je suis niveau un et je ne peux pas équiper l'épée que j'ai trouvée par terre car elle demande trop de force et de constitution. Je garde donc le tuyau en plomb qu'on m'a donné au début, une arme digne de moi. Je finirai quand-même par trouver un tuyau en plomb amélioré que je peux porter.
On ne m'a pas dit où aller alors je me promène vers ce que je pensais avoir vu dans une cinématique. Pas de chance, j'ai fait trente mètres et je croise un raptor qui me tue en un coup, ce n'était pas ici. Je découvre donc qu'en allant dans mon journal de quête, je peux suivre une quête pour que l'objectif s'affiche sur la mini-carte. Utile.
Sur la route, un combat est interrompu par un texte qui me dit "vous avez perdu de la vie, buvez une potion". C'est vrai que j'ai ramassé des potions, d'ailleurs, le jeu m'a proposé de ramasser une quantité astronomique d'objets. Tout y passe : métaux, fleurs, armes, cuillères et assiettes, rouleaux de PQ... je suis un cleptomane. J'essaie tous les boutons de la manette pour trouver comment boire une potion. Rien. J'ouvre l'inventaire et je découvre que certains objets peuvent être équipés dans une roue de sélection ouvrable avec Y. Merci, texte du tuto, d'avoir éveillé ma curiosité mais de ne pas m'avoir pris par la main...
Je trouve donc le groupe de punks que traquait la mère de mon fils. D’ailleurs, je ne connais pas notre statut, j'imagine que c'est mon ex. Elle m'a appris que, un jour, j'étais parti vivre dans une cabane pour une durée indéterminée, pour "ne pas lui imposer mes problèmes", après avoir sauvé le monde. Une belle excuse d'homme torturé et compliqué à l'intérieur qui n'abandonne pas du tout sa famille pour rien. Les autres choix étaient "gneu gneu gneu j'fais c'que je veux" ou "ta gueule".
Je peux discuter avec les brigands et je me dis "c'est cool, il y a plusieurs méthodes pour régler les conflits". Le choix qui m'est donné est entre "je vais vous péter la gueule" et "rendez ce que vous avez volé et je ne vous pèterai pas la gueule". Sans surprise, ils le prennent mal et m'indiquent que je manque de bonnes manières. Ils sont cinq, trois d'entre eux ont des fusils et toutes leurs barres de vie ont des crânes. On dirait un moyen de dire "cet ennemi est trop fort pour toi", comme dans tous les autres jeux. Ces ennemis sont trop forts pour moi. Je meurs beaucoup. La première tâche qui m'est demandée était donc d'aller fumer cinq ennemis bien plus forts que moi pour m'apprendre comment exploiter la piètre IA et m'armer de patience pour triompher. J'en prends note.
Je retourne voir mon ex, ayant réglé son problème et l'échange que j'ai avec elle n'a pas beaucoup de sens. Elle m'apprend que l'inconnu qui m'a sauvé était un salaud, du genre grand méchant du jeu précédent, et on l'insulte copieusement. Puis on se conseille l'un et l'autre d'aller voir Monsieur Le Salaud pour discuter avec lui, il pourra peut-être nous aider. Puis on l'insulte. Il y a deux réponses possibles identiques lors d'un choix de dialogue (et ça arrivera à nouveau plus tard).
Tout au long des conversations, on me dit que mon ex aime cette situation. J'en déduis qu'il y a des relations avec les PNJ compagnons. Parfois, j'ai un message comme quoi ma destruction diminue, ou augmente légèrement. Sûrement un axe type bon/mauvais ?
Elle me dit qu'elle doit rester ici parce que des gens ont besoin d'elle pour être protégés, ce à quoi je réponds "J'aimerais que tu viennes avec moi" (vraiment, je ne résume pas) et elle accepte. Nique les autres gens. Nous partons vers la base de l'inconnu/salaud, en compagnie de notre fils. En route, un combat est interrompu par un tutoriel qui m'indique comment esquiver. Trop tard mais... merci ?
Là, l'histoire se développe et commence vraiment : les aliens nous attaquent et veulent terraformer notre planète. Mr Salaud est en fait gentil, le robot qui le contrôlait n'existant plus, et il est le seul à pouvoir nous aider parce qu'il est scientifique. Le seul moyen de gagner, c'est d'avoir une grosse armée. Une plus grosse que les autres, d'ailleurs. Comme ça, on pourra convaincre les autres factions de venir nous aider, parce que... ils seront effrayés par, ou admiratif de, notre armée... ? Soit. En plus, on doit améliorer notre base : construire des trucs, recruter un commandant pour nos troupes...
En me promenant pour trouver un marteau pour mon maçon, je tombe sur une usine abandonnée dans laquelle je croise un vieil ami. C'est un cyborg qui veut devenir plus humain. Le personnage est intéressant, bien qu'un peu cliché mais un truc nouveau me divertissant de la mauvaise écriture du jeu est toujours bon à prendre. Il m'invite ensuite à lui faire découvrir l'instinct de survie en partant pour une mission suicide. Les ennemis que je croise ont un crâne m'indiquant une certaine difficulté mais mon copain cyborg les éclate, là où mon ex, qui est maintenant un compagnon, se fait défoncer avec moi.
Sur la route, un tutoriel interrompt le jeu pour m'apprendre à sprinter alors que j'en suis à deux heures et demie de jeu. C’est bien aimable. Arrivés sur l'objectif de quête, deux raptors massacrent le cyborg et je peux enfin appliquer tout ce que j'ai appris en exploitation d'IA pour en éliminer un. Un tutoriel s'affiche au début du long combat pour m'indiquer comment déplacer mon personnage. C’était probablement le meilleur moment pour me dire que le stick gauche me permet de bouger, au cas où j’aurais raté cette information.
À mon retour (il m'a fallu courir un peu loin pour mettre mes connaissances guerrières en pratique), le cyborg s’est relevé et a tué le deuxième raptor, j'ai donc gagné un nouveau compagnon mais je devrai en choisir un seul pour gambader avec moi.
Mon ex, qui est avec moi depuis le début, m'indique qu'elle doit aller taper des robots pour aider ses amis, c'est sûrement un pote télépathe qui lui a refilé l'info. Elle m'y téléporte et je tombe sur le pire combat : des robots volants qui tirent des lasers toutes les cinq secondes. Malin, j'avais mis des points en dextérité pour porter un arc mais, voyez-vous, une flèche enlève approximativement cinq pourcent de la santé des ennemis. Je meurs quelques fois et les quatre robots volants m'énervent beaucoup.
Si le combat à distance est nul, le combat au corps à corps n'est pas très bon non plus. Je n'aime pas Dark Souls. Ici, tuer un ennemi demande bien souvent plus que la totalité de notre endurance et le jeu a la vilaine habitude de nous envoyer plusieurs ennemis trop forts en même temps. On meurt en deux à quatre coups et se soigner est une horreur (menu radial et sélection de la potion qui prend un certain temps à être bue tout en nous ralentissant). Il est possible de manger des trucs pour se soigner sur la durée mais ouvrir le menu ne met pas le jeu en pause et il faut donc constamment mettre de la bouffe dans le menu radial qui, lui, ralentit le temps lors de son ouverture. Il reste encore plein de robots à tuer alors j'ouvre la carte pour les trouver. Ils sont super loin, à des endroits différents du monde ouvert.
Sur la route, je croise des punks trop forts qui veulent me buter. Ils sont cinq et ils sortent des arcs si je m'éloigne un peu d'eux. J'essaie d'appliquer mes talents en IA et ils me tuent. Je ragequit. Je jette un coup d'œil à Steam : 3,1h de jeu. C'est suffisant.
Si vous cherchez un Dragon Age du pauvre traduit à la truelle et en manque cruel de finitions, que vous détestez votre vie et que seuls les jeux tout cassés et nanardesques vous font vibrer, vous tenez ici votre prochain jouet !