Le Seigneur des Anneaux Online : les ombres d'Angmar
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Cela fait, en réalité, déjà quelques années, avant même la sortie de la trilogie et les envolées marketing qui en ont découlé, que Le Seigneur des Anneaux Online est en développement. Sauf qu’avant, il s’appelait Middle Earth Online. On suppose que les détenteurs des droits du film ont proposé à Turbine de changer légèrement la direction du jeu, et, gros chèque de quelques millions de dollars aidant, ce fut chose faite.
On pouvait croire que le jeu perdrait son âme, que ce ne serait qu’une grosse pub pour les films de Peter Jackson et que l’histoire perdrait toute sa valeur car l’on verrait des Gandalf à tous les coins de rue. Force est de constater que ce n’est pas le cas, et que Turbine a équilibré avec brio la quête épique.
Oui, car une des particularités de LotRO est que votre personnage suivra une longue quête démarrant dès son entrée dans les Terres du Milieu, et qui se finira Dieu – pardon – Illuvatar sait quand. Cette quête, divisée en sections et sous-sections (livres et chapîtres) fait suivre aux joueurs une histoire parallèle à celle de Frodon, Aragorn et toute leur clique de joyeux drilles. Le joueur n’apporte aucun support direct, de sorte que l’histoire du livre reste intouchée. Il peut, en revanche, aider à régler quelques menus problèmes causés par le passage des héros.
One does not simply Wok into Mordor
En dehors de cette quête « épique », que le joueur est libre de poursuivre quand il le souhaite, un nombre tout bonnement incroyable d’autres quêtes, que nous qualifierons de « normales », sont disponibles. Elles sont relativement classiques (« tue 12 loups et rapporte-moi leurs canines pour que je te fabrique un collier », « ramasse 15 noisettes que ces sales écureuils m’ont volé », etc.) et sont la principale source d’XP du jeu.
C’est d’ailleurs un problème. Tuer des mobs ne rapporte quasiment aucune XP. Ne comptez pas là-dessus pour finir les quelques derniers pourcentages de votre niveau avant de vous coucher, sinon vous pouvez commencer à faire chauffer le café. Admettons simplement que les quêtes sont largement assez nombreuses pour occuper les joueurs un bon moment. Imaginez le nombre de quêtes dans Burning Crusade et multipliez par deux.
Petit détail sur un manque terrible de classe de la part des développeurs. La désormais très classique icône au-dessus des NPCs qui proposent des quêtes est, je vous le donne Emile, l’Anneau Unique. Pour la quête épique, c’est le même anneau mais dont la gravure est flamboyante. Ce qui est dommage c’est que l’on ne voit pas bien la différence entre l’anneau qui donne une quête et celui qui indique qu’une quête est finie. De plus, la mini-carte montre les NPCs proposant et finissant les quêtes de la même façon. C’est ce genre de détails qui fait la différence entre un MMO bien propre et un MMO bien mais à qui il manque un petit coup de chiffon. Ca ne ruine pas le jeu mais on se trouve à déplorer ce genre d’imperfections.
Peu de classes, peu de races
Mais assez parlé des quêtes, abordons maintenant le combat. J’ai bien peur de n’avoir que peu de choses à dire sur le sujet. En effet, le combat est on ne peut plus classique : des compétences utilisent de la « mana », et il faut utiliser ces compétences pour tuer les ennemis de sorte que leur barre de vie tombe à zéro avant celle du joueur. Toutes les classes peuvent se jouer en solo, bien qu’au fur et à mesure que l’on monte en niveau les quêtes de groupe prennent une place de plus en plus importante.
Le nombre de classes est assez limité comparé à un EverQuest 2. On en compte sept, qui sont les suivantes :
- Le Champion : spécialiste du combat martial, c’est une classe de DPS qui peut faire office de « off tank ».
- Le Capitaine : classe de support, procure beaucoup de buffs et tape un petit peu lui-même. Possède un domestique qui peut lui aussi taper un petit peu.
- Le Maître du Savoir : l’équivalent d’un Sorcier. Les MdS utilisent des « trucs » pour faire croire qu’ils lancent des sorts, mais ne possèdent pas de compétence réellement magique. Il n’y a que cinq Sorciers sur Arda, et vous n’en serez pas un. Non, vous ne serez pas Gandalf, inutile d’insister et rangez ce chapeau pointu.
- Le Chasseur : voir Légolas.
- Le Cambrioleur : l’équivalent du Voleur ou du Scout, à ceci près qu’il n’est pas un des principaux DPS. Classe cependant indispensable pour désarmer les pièges dans les donjons et autres crochetages de serrures.
- Le Gardien : le tank du jeu. Quasiment toutes ses compétences lui permettent de générer de l’agro, que ce soit sur une seule cible ou en effet de zone. Est quand même capable de solo-er efficacement.
- Le Ménestrel : le soigneur du jeu. Il soigne – et buffe – en interprétant des chants de guerre.
Pour ce qui est des races, on reste dans le classique : race des Hommes, Elfes, Hobbit et Nains. A noter que pour les nains, seul le sexe masculin est disponible ; car comme tout un chacun le sait, les femmes naines n’existent pas.
Des titres par dizaines
Autre originalité du jeu, les titres. Si vous aimez avoir un titre au –dessus de votre tête, vous allez être comblé. Par exemple, quand j’ai créé mon Gardien humain, on m’a demandé s’il était de la région de Bree, du Rohan ou du Gondor. Comme je suis monté comme un.. euh.. comme je monte bien à cheval, j’ai choisi le Rohan. Et hop ! Une fois dans le jeu, je peux choisir d’afficher mon titre « du Rohan ». « Dwaric du Rohan ». Et on peut en avoir des tonnes comme ça. Tuez 30 Araignées et vous aurez le titre « the Spider-Foe ». Etc...
En fait ces titres viennent d’un système assez original introduit par LotRO : les « deeds » (« tâches », ou peu importe la traduction française). Finir 15 quêtes dans la région de Bree vous donne un titre. En finir 25 vous donne un bonus aux stats. En finir 50 augmente ce bonus, etc.. Il y a des dizaines de « deeds », tant et si bien qu’un personnage les ayant toutes finies sera sensiblement plus puissant qu’une personne plus flemmarde. Heureusement, on peut les cacher, parce qu'au bout de quelques minutes c'est fatiguant de voir plein de types avec des titres ridicules.
Parlons un petit peu du monde... Il est vaste, très vaste. Et encore, une toute petite part des Terres du Milieu est disponible. Cela se limite, en gros, à la région de l’Eriador (Bree, Rivendell, la Comté). Point de Rohan, Minas Tirith ou Mordor pour le moment. On peut quand même aisément monter jusqu’au niveau 50, quoique de ce que j’en ai entendu les niveaux 35-45 sont ardus faute de quêtes solo (ce qui devrait être corrigé par un gros patch de contenu, gratuit, début juin).
Tant qu'on est dans le monde, parlons des donjons. L'univers de Tolkien en regorge, évidemment. En dehors des quelques grottes classiques - dont certaines sont instanciées pour les besoins de certaines quêtes - on se retrouve, là aussi très classiquement, avec des donjons pour chaque tranche de niveau à partir du niveau 20 environ. Le jeu ne nous limite pas aux trois bouts de donjons aperçus dans le film, mais repose beaucoup, encore une fois, sur le travail de papa Tolkien.
Les donjons en eux-mêmes sont très bien conçus, et de nombreux scripts viennent égayer nos pérégrinations dans les caves sombres et humides. Une grosse araignée dans un coin ? Fonçons dessus ! Tiens, y en a 4 autres qui sont descendues du plafond derrière nous. Evidemment ça n'est réellement efficace que la première fois, mais cela reste une attention sympathique.
Graphiquement, le monde est sublime. Préparez vous un bon PC, car on est loin des performances de WoW et ça se comprend dès que l’on pousse un petit peu les détails. La qualité des animations reste, malheureusement, toujours en deçà du travail exemplaire fourni par Blizzard et qui reste la référence dans le domaine. Les décors en revanche sont incomparables, dépassant même ceux de Vanguard avec des performances bien meilleures. Et, contrairement à Vanguard, la qualité des graphismes se voit même sur de simples captures d’écran.