TEST
[Humble Choice] The Red Lantern
Avec le nombre ahurissant de jeux sortis chaque année, il est facile de passer à côté de pépites dont on n’aurait jamais eu connaissance si une main sage ne nous avait pas guidés vers elles, comme par exemple celle du Humble Choice. Grâce à cette curation, j’ai eu l’occasion de jouer à The Red Lantern et j'en suis bien content.
Disons le tout de suite, The Red Lantern est un jeu très court et vous pouvez compter entre deux et cinq heures pour en faire le tour. Pour les vingt deux euros demandés en temps normal, ça peut paraître léger mais, l’ayant acquis dans un bundle à dix balles, je suis content de l’avoir eu entre les mains. À noter que le jeu est entièrement en anglais et demande parfois de faire des choix dans un temps imparti. Le vocabulaire n’est pas excessivement compliqué à comprendre mais vous êtes prévenus, amis anglophobes.
Banquise de la trentaine
Nous incarnons la protagoniste qui, en pleine crise existentielle, décide d’aller vivre dans une maisonnette qui lui a été donnée, au milieu de rien, en plein désert blanc d’Alaska. Pour l’atteindre, il lui faudra voyager en traîneau tiré par des chiens et traverser une vaste étendue hostile. Pour accomplir ce périple, nous devrons d’abord faire le tour de chenils pour adopter d’adorables toutous, en plus de celui qui partageait déjà sa vie citadine.Nous voilà donc à devoir choisir si on prend, ou pas, chacun des sept chiens disponibles, afin d’avoir une meute de cinq bêtes. Autant vous dire qu’il m’a été difficile de dire non et que j’ai pris les trois premiers qu’on m’a proposé parce que je ne suis pas un monstre et je ne peux pas dire non à un chien. Pour preuve : j’ai pris mon courage à deux mains et j’en ai refusé un pour immédiatement le regretter et prendre le suivant. Avec ma troupe au complet, il était temps de partir pour l’aventure.
Pour survivre au court voyage, il faudra récolter et utiliser différentes ressources, représentées physiquement sur notre traîneau, pour se nourrir, se chauffer ou se soigner. Prévoyante, la protagoniste en a préparé quelques unes avant de partir et c’est ainsi qu’on se retrouve avec un kit médical, un rouleau d'écorce d’arbre pour allumer un feu, trois morceaux de viande et trois balles de fusil. Peut-être aurez vous noté un manque cruel de préparation puisque ces ressources ne nous permettent pas d’aller bien loin mais excusons le manque évident de responsabilités de la protagoniste, nous sommes dans un jeu vidéo. Et c’est une citadine.
L’arène des neiges
Le trajet est découpé en segments qui contiennent un ou deux événements nous permettant de rencontrer la vie sauvage des lieux et de récolter des ressources, avant de nous demander dans quelle direction continuer le voyage. Pour chaque segment, notre meutre perd de l’énergie et pour chaque événement, notre faim augmente. Ainsi, il faudra ponctuer notre périple de pauses camping afin de nourrir la tribu et dormir un peu pour chasser la fatigue. Manger demande d’avoir de la nourriture qu’il faudra typiquement trouver en pêchant ou chassant, cette dernière activité demandant des balles, mais il faudra aussi allumer le feu avec de l'écorce afin de cuire la viande qui nous est destinée, sous peine de prendre froid. Enfin, en cas de pépin, les kit médicaux nous permettront de remettre sur pieds quelqu’un de blessé.Le jeu est simple à prendre en main et ses mécaniques ne sont ni compliquées ni très diversifiées. Certes, il y a des mini-jeux pour la pêche et la chasse et parfois des choix stratégiques à faire entre observer un événement ou le passer pour ne pas augmenter notre faim, mais c’est plus de son ambiance que The Red Lantern tire sa force.
La protagoniste est bavarde et partage ses angoisses et ses joies avec ses chiens, ou, soyons honnêtes, le joueur. Le doublage est impeccable et toute la troupe est attachante, chaque chien ayant sa personnalité et les situations dans lesquelles il brille. Mes voyages avec Fin la pisteuse cleptomane, Gale l’hyperactive, Iggy la courageuse, Noodle la sage flemmarde, et Bodega la gloutonne, nouvelles amies du brave Chomper le chasseur d'écureuils m’a permis, l’espace d’un instant, de vivre avec une nouvelle famille poilue et adorable.
Danse avec les chiens
Mon premier périple était assez bien parti mais une erreur de lecture de tutoriel m’a mené à mourir de faim, laissant probablement mes chiens tirer mon cadavre dans la neige sur des kilomètres. La pirouette scénaristique pour justifier le retour était assez inattendue, bien que pas très originale et la protagoniste et moi recommençions notre voyage depuis son minivan, mieux préparés.Lors de chaque tentative de traversée, la jeune femme remplit son journal illustré avec des histoires sur nos rencontres et découvertes dans l’environnement gelé d’Alaska. Après un certain nombre d’événements vécus, on débloque de meilleures conditions de départ grâce à des ressources additionnelles et les objets trouvés sont gardés pour les trajets suivants.
Ma troisième tentative aura été la bonne, une fois les mécaniques intégrées et deux objets débloqués. Ainsi, après un voyage d’environ cinquante minutes, nous parvenons à rejoindre la cabane à la lanterne rouge, destination de notre protagoniste en pleine recherche d’elle-même. Une fois cette destination atteinte, il est possible de jouer avec nos chiens et, pour ceux dont on a complété la petite histoire, les affubler de petits équipements mignons (bonnet, sac, tonneau de saint-bernard, etc…).
Il est également possible de repartir à l’aventure et d'adopter un nouveau chien, bien qu'il faudra en conserver trois déjà acquis, afin de voir de nouveaux événements et vivre les histoires propres à chaque bête. Puisque le trajet est simplifié grâce aux bonus débloqués, explorer le contenu manquant prendra de moins en moins de temps, mon dernier essai ne m’ayant pris que trente minutes pour arriver à destination. Cependant, le nombre limité d'événements pourra engendrer une répétition certaine, si vous désirez adopter tous les chiens et vivre leurs histoires.
Le seul vrai point noir que je vois à ce superbe petit jeu, outre son prix mais ça, c’est parce que je suis radin, c’est que la navigation dans les menus ne se fait qu’au clavier et que les touches, par défaut en WASD, ne sont pas réassignables. Je vous invite donc à sortir votre plus belle manette pour en profiter.
Pendant une petite pincée d'heures, j’ai partagé ma vie avec un jeune femme attachante, des boules de poils adorables et la vie sauvage des plaines enneigées d’Alaska. Ce fut bien trop court mais l’expérience a suffit à grandement améliorer ma journée. Je suis conquis.