Gran Turismo 4
Gentlemen, start your engines
Gran Turismo 4 pourrait se résumer à quelques chiffres : 700 véhicules de toutes sortes et de tous âges, une cinquantaine de circuits, fictifs ou bien réels, et des centaines d'heures de conduite avant d'espérer arriver à la "fin" du jeu. Du point de vue de la quantité, il n'y a donc pas tromperie sur la marchandise, le DVD double-couche est vraiment rempli ras la gueule et on en a pour notre pognon.
Comme tout Gran Turismo qui se respecte, l'intro du jeu est divisée en deux parties : une première en images de synthèse, vraiment chiadée et mettant en avant la Ford GT40, véhicule emblématique de ce quatrième opus. La deuxième partie est, elle, un montage nerveux d'images in game. C'est toujours fort joli, mais déjà là, quelque chose cloche : on n'est pas sur le cul comme on avait pu l'être en découvrant pour la première fois l'intro de GT3. Un léger sentiment de déjà-vu ? Peut-être. Mais qu'importe, ce n'est que l'intro, une fois le pad en main sur un circuit, il en sera autrement. Allez, on y croit.
Vous êtes ici
Après être passé par le menu des options pour configurer les contrôles ou régler l'affichage, on se retrouve directement sur le menu principal du mode Gran Turismo. Bien sûr, on aurait pu aller tâter du mode Arcade et se lancer rapidement dans une course, sur le circuit et avec le véhicule de notre choix, mais on est des hommes, des vrais, et on laisse ce mode pour les petits bras. À noter que si vous voulez jouer à plusieurs, en split screen ou en LAN, c'est par ce mode qu'il vous faudra passer. Mais revenons à notre mode Gran Turismo.
Le premier choc, c'est l'interface : finis, les menus oranges et gris de GT3, austères et fort vilains. Maintenant, tout est blanc et en nuances de gris, c'est sobre, c'est clair, c'est beau. Tiens, pour un peu on se croirait sur Mac, c'est dire. Bon par contre, l'interface est super vaste, et il n'y a pas la possibilité d'avoir une vue globale de la chose. Il faudra donc faire scroller l'affichage en permanence. Pas super pratique pour s'y retrouver, mais on s'y fait vite.
À partir de là, vous pouvez faire un peu ce que vous voulez, dans la limite de l'accessible bien sûr. Vous pouvez foncer au concessionnaire de voitures d'occase, qui font leur grand retour, et vous dégoter une poubelle abordable pour ensuite essayer de courir sur les circuits ne nécessitant pas de permis, mais vous risquez bien vite d'en faire le tour. Mieux vaut plutôt passer rapidement le premier permis pour avoir un éventail de possiblités de courses plus large, et en profiter pour revendre le véhicule tout naze qu'on vous offre en récompense pour avoir plus de brouzoufs et vous payer une première voiture un peu plus puissante.
Warm-up
Bon, une fois le premier permis obtenu, et après m'être acheté une Celica d'occasion, il va peut-être falloir commencer à attaquer les choses sérieuses. Direction donc la catégorie Débutants, qui propose en tout et pour tout huit championnats : la traditionnelle Sunday Cup, accessible à tous, et un pour chaque type de véhicule : traction, propulsion, 4x4, légères etc... Aïe : déjà, avec ma pauvre Celica, je ne vais pouvoir participer qu'à deux d'entre eux. Bon, pas grave, ça a toujours été le principe de Gran Turismo, refaire les même courses en permanence pour se payer une voiture plus couillue et faire d'autres championnats, et ainsi de suite. La Sunday Cup se passe sans trop de problème, et je me vois bien vite offrir une superbe Autobianchi, que je vais immédiatement revendre pour modifier quelques pièces de mon bolide, et ainsi attaquer sereinement le challenge 4x4, seul autre championnat auquel je puisse participer dans l'immédiat.
Mais là, je déchante : face à moi, des Audi, une Golf R32, un gros Dodge Ram, bref, des bagnoles qui poussent. À côté de tous ces monstres, ma pauvre Celica fait vraiment piètre figure. Une fois la course lancée, c'est le désastre : je me retrouve instantanément bon dernier, et à aucun moment ou presque je n'ai l'occasion de rattraper mon retard. Non seulement les véhicules IA semblent collés à la route et prennent tous des trajectoires parfaites, mais en plus, leur puissance est largement supérieure à la mienne. Du coup il m'est rigoureusement impossible de les remonter, tant ils me laissent loin derrière dans les lignes droites.
La queue entre les jambes, je repars vers la Sunday Cup que je refais intégralement pour pouvoir me payer LE accessoire indispensable : la bonbonne de nitro. Une fois celle-ci montée, la victoire est enfin à portée de main : je laisse tout le monde sur place dès le démarrage, et il n'est pas trop dur ensuite d'empécher tous ces chacaux de me repasser devant en les surveillant dans le rétroviseur.
Les autres championnats auxquels j'ai participé se dérouleront tous de la même manière : achat d'une voiture autorisée pour tel ou tel championnat, puis course sur un précédent championnat déjà terminé pour pouvoir obtenir quelques sous afin de booster un minimum la nouvelle acquisition et ainsi pouvoir recoller aux concurrents. C'est frustrant au plus haut point. Le début de GT4 ne donne vraiment, mais alors vraiment pas envie de persévérer, tant on se retrouve limité dans ses choix : chaque voiture ne permet d'aller que sur un championnat (éventuellement un deuxième au sein des championnats constructeurs), et il faut en permanence refaire les mêmes courses pour pouvoir gonfler le moteur de son véhicule et espérer pouvoir faire face en terme de puissance pure. Bien sûr, tous les Gran Turismo ont toujours fonctionné sur ce même principe, mais là il me semble que c'est vraiment poussé à outrance. Je n'avais pas le souvenir qu'on s'amusait aussi peu durant les débuts de GT3, à courir contre des voitures d'une puissance bien supérieure à ce qu'on peut se payer au début du jeu.
Je vous fais le pare-brise ?
Le reste du jeu correspond à ce qu'on attendait de lui. Les graphismes sont bien entendu à tomber par terre, avec des voitures modélisées à la perfection, et des circuits superbement détaillés, notamment au niveau des arrière-plans. La jouabilité ne présente pas d'évolution majeure, mais a subi quelques petits changements, en particulier au niveau des transferts de masse, beaucoup plus sensibles que par le passé. La bande-son n'est pas en reste, et les moteurs s'avèrent aussi rugissants que ce qu'on pouvait espérer. La musique qui accompagne les courses se révèle très variée, et chacun devrait y trouver son compte ; en revanche, dans les menus, il faudra toujours subir le jazz d'ascenseur habituel.
En ce qui concerne les petits à-côtés, on trouve le mode Photo, qui permet de prendre des photos (qui l'eut cru ?) de ses véhicules, que ce soit à l'arrêt dans des environnements prédéfinis, ou alors pendant les replays. Les effets applicables sont plutôt nombreux, et le résultat est vraiment réussi, comme vous pourrez le constater sur les cinq premières images qui accompagnent ce test, entièrement capturées par moi-même.
Autre nouveauté, le mode B-Spec, ou "Directeur d'écurie", qui consiste à diriger son pilote en lui donnant des instructions en course : vitesse, arrêt au stand... Ce mode ne présente en revanche aucun intérêt. Dommage.