God of War : Chains of Olympus
L'histoire de God of War : Chains of Olympus prend place avant le premier épisode paru sur PS2. En tant que simple guerrier spartiate, Kratos doit au début défendre ses terres envahies par les Perses et leurs divers monstres de compagnies. Bien sûr, comme Kratos en a un peu plus dans le slip que cette grosse lopette de Leonidas, il n'a pas besoin de 300 mecs avec lui pour accomplir le sale boulot et c'est donc tout seul qu'il va repousser les assaillants. Ceci dit, ces affrontements contre les Perses ne sont qu'une introduction puisque bien vite Kratos se retrouve au centre d'un mic-mac mettant en scène tous les Dieux, les Titans, sa fille morte, bref, un joyeux bordel prétexte à un bottage de culs divins et démoniaques en règle.
Moule Efreet
La première chose qui frappe lorsqu'on lance le jeu, et qui n'aura de cesse de frapper durant toute l'aventure, c'est bien la réalisation. Les deux premiers God of War mettaient la barre très haut sur PS2, le petit frère en fait autant sur PSP. C'est bien simple, le jeu de Ready at Dawn domine sans forcer tout ce que la PSP peut nous proposer : excellente modélisation, animation au top, décors immenses s'étendant à perte de vue et entièrement streamés, effet spéciaux divers... On en prend plein les mirettes, et ce avec une fluidité complètement insolente qui ne faiblit pratiquement jamais.
Concernant la jouabilité, l'absence du deuxième stick analogique et de deux gâchettes laissaient planer quelques doutes. Doutes qui s'envolent dès les premières minutes : les roulades en envois de sorts divers se déclenchent le plus simplement du monde avec quelques combinaisons "gâchettes + boutons ou stick" : impossible de prendre la maniabilité en défaut, l'adaptation est quasi immédiate, et les enchainements de coups se font le plus naturellement du monde. Il faut bien ça pour massacrer, un petit sourire aux lèvres, les centaines de monstres plus ou moins imposants qui tenteront vainement de vous barrer la route.
Pour ce qui est du gameplay, la habitués de la série seront en terrain connu : on zigouille du monstre à tours de bras, et de temps en temps on fait un tout petit peu marcher son cerveau avec des énigmes à base de statues à pousser/tirer/tourner. Les QTE sont toujours de la partie, pour achever des monstres avec des fatalités d'une rare violence. L'upgrade et la découverte des nouvelles armes répondent également présents : ainsi, en plus de vos lames extensibles, vous mettrez la main sur un bouclier, bien pratique pour parer les coups pour peu que vous ayez le bon timing, ou encore sur le Gant de Zeus, à l'allonge certes moins importante que les lames mais terriblement plus puissant. Tous ces armes et sorts pourront être améliorés en dépensant les orbes rouges glanées au fil des massacres, pour obtenir de nouvelles capacités. Que de l'archi classique, mais après tout il n'y avait pas vraiment de raison de changer une formule qui a largement fait ses preuves.
Nom de Zeus
Malheureusement, ce God of War : Chains of Olympus n'est pas parfait. Outre un classicisme et un manque d'innovation un peu trop flagrants, c'est surtout au niveau de la durée de vie que le jeu pèche : une première partie en mode de difficulté moyen se termine en cinq heures à tout casser, ce qui fait peu. Surtout que cette difficulté "moyenne" m'a paru vraiment toute relative : les ennemis tombent comme des mouches, les coffres bleus/verts et les points de sauvegardes abondent, et les (trop rares) bosses ne représentent pas non plus des obstacles infranchissables. Bien sûr, on peut (re)commencer l'aventure dans un mode de difficulté plus élevé, ou effectuer la série de défis pour débloquer tout un tas de petits trucs, mais c'est un fait, l'aventure se termine en cinq heures, et il n'est pas dit que tout le monde ait envie de recommencer une fois l'histoire pliée.
D'autant plus que la recette du bon God of War a beau avoir été suivie à la lettre, à aucun moment les développeurs n'ont voulu tenter d'y apporter une petite dose de folie ou d'innovation, pour tenter de camoufler ce sentiment de déjà-joué : le jeu est certes un plaisir de tous les instants, mais ne recèle aucune réelle surprise, contrairement à God of War II qui faisait s'enchainer les morceaux de bravoure et les passages de pure folie sans discontinuer. Du coup, les joueurs ayant déjà plié les deux volets sur PS2 auront l'impression d'une série qui régresse du point de vue du spectacle proposé. Par contre, les petits veinards qui découvriront Kratos avec cette mouture PSP en prendront plein les yeux, et pourront ensuite s'attaquer tranquillement aux opus PS2.