Forza Motorsport 2
Turn 10 a opté pour une approche plutôt intelligente de son jeu de bagnole pour essayer de plaire au plus grand nombre, puisque l’on peut l’attaquer sous deux angles. Les options de jeu, de customisation et de difficulté sont telles que le néophyte y trouvera son compte autant que le pilote chevronné. Si le premier retrouve des sensations qu’il a pu connaître dans les PGR pour du plaisir immédiat, le second passera du temps à optimiser les nombreux paramètres de sa caisse. De ce côté-là, on est servis : réglages des paramètres de la bagnole au millimètre, possibilité de tuning des différents composants, et même logiciel de peinture histoire de rendre unique sa plus belle pièce de collection. L’aide à la conduite comporte également de nombreuses options : ABS, stabilisation, automatique ou manuel, dégâts, usure des pneus, difficulté de l’IA. A chacun d’adapter les paramètres à son style de conduite pour que le challenge soit présent sans que cela devienne trop frustrant. Un jeu à la carte en somme.
Des kilomètres au compteur
Chaque joueur aura d’ailleurs bien le temps de paramétrer son jeu, puisque le mode carrière propose un peu plus de trois cents épreuves. De quoi assouvir la soif des plus endurants, sachant que les dernières épreuves du jeu durent au minimum une bonne heure. Je vous rassure, si vous n’avez pas que ça à foutre, il est possible d’enrôler un pilote qui fera le boulot à votre place, moyennant un gros pourcentage sur vos gains. Ces crédits remportés font office à la fois de budget pour acheter bolides et améliorations, mais également de points d’expérience, ouvrant ainsi l’accès à de nouvelles épreuves, de nouvelles bagnoles et également offrant des réductions sur des pièces de tuning.
La progression se fait en douceur, les courses et les bolides montant en régime au fur et à mesure. Mais de la Golf de base jusqu’au prototype apte pour les 24 heures du Mans, il va falloir en faire des kilomètres. Le choix des véhicules est vraiment impressionnant, chaque continent étant représenté par ses bagnoles les plus mythiques (même s’il manque la BX Leader). Chacune de ces bêtes de course a son propre comportement, et on devra adapter sa conduite en fonction des différents modèles que l’on a acquis. Les pistes sont également nombreuses, et proposent différents tracés dans le même environnement. On retrouvera toutefois des grands classiques avec plaisir : le Mugello, Silverstone, Laguna Seca ou encore Suzuka.
C'est tous les jours le printemps
On peut toutefois regretter le manque de variété du jeu en lui-même. Le mode Carrière, aussi touffu qu’il soit, ne propose que des courses classiques sur plusieurs tours de pistes, contre des IA (qui est la meilleure vu dans un jeu de courses consoles, en passant). On aurait aimé avoir plus de challenges différents : des duels, des contre la montre, des qualifications. Un mode Arcade et un mode Contre la Montre sont bien là, mais séparés du reste, ils ne sont pas d’un grand intérêt. Autre petit point noir, la météo ne change jamais, alors que l’on nous l’avait annoncé comme un point fort du jeu. Enfin, les puristes regretteront l’absence de vue cockpit, et devront se contenter de quatre vues : deux de derrière, et deux « pare-chocs ». Là aussi, à notre époque, on peut difficilement le laisser passer. Ces petits détails font que l’on a l’impression de tourner en rond au bout de quelques heures, ce qui n’est pas forcément un paradoxe pour un jeu de course.
Enchères et en NOS
Et c’est à ce moment là que les bénéfices du Live se font sentir. Si l’on se retrouve avec quelque chose de très classique en course normale, avec un lobby et des adversaires à qui damer le pion, d’autres modes suscitent un intérêt particulier. Les compétiteurs en herbe vont pouvoir se la donner dans le mode Tournoi, qui après des qualifs en contre la montre font s’affronter les meilleurs pilotes du monde, dans des courses où il ne pourra en rester qu’un. Autre mode sympathique, les ventes aux enchères de bagnole. Sorte de Ebay simplifié, il permet à tous de vendre et acheter des bolides uniques, tunés et décorés par leurs créateurs. A peine le jeu sorti, les prix atteignent déjà des sommets pour les pièces les plus rares. Enfin, notons qu’il est tout de même possible de donner une voiture à un ami, ce qui peut être pratique si celui-ci débute dans le jeu et souhaite jouer en ligne avec une caisse digne de ce nom. Notons également qu’en terme de multijoueur, Forza Motorsport 2 propose également du jeu en liaison multiconsole et en écran partagé, avec un framerate qui ne souffre pas trop dans ce dernier cas.
Défi défilé
Framerate qui a apparemment été le principal cheval de bataille du développeur, tant ce Forza Motorsport 2 est fluide. Pas eu de ralentissement notable que ce soit en solo ou en multi. C’est sûrement en partie pour ça que le jeu n’est pas rutilant graphiquement, notamment pour les décors, même si tous les éléments sont là pour en faire un jeu agréable à l’œil et globalement propre. La bande son a également été soignée, que ce soit en course, avec des bruits de moteurs bien pêchus, des interactions avec le décor convaincantes (ah, le tarmac de Sebring) et des ambiances discrètes. Pas de musique en jeu, mais la tracklist électro des menus est de goût : Prodigy, The Chemical Brothers ou encore CSS égayent des écrans sobres et efficaces.
Signalons enfin que notre version souffre de freezes assez récurrents, qui prêtent à sourire lors d’épreuves de courte durée, mais qui donnent envie de tout casser lorsque l’on est au dernier des trente tours de Mugello que l’on s’est infligé. On espère que cela n'est dû qu'à notre version ou à notre console.