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Dawn of the Monsters

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : WayForward 13AM Games
Supports : PC / Xbox One / PS4 / Switch / PS5 / Stadia / Xbox Series X
Et s'il fallait des kaijus pour vaincre d'autres maxi-monstres ? C'est le point de départ de la nouvelle production signée 13AM Games, les Canadiens déjà aux commandes de Runbow et du décevant Double Cross, testé dans nos colonnes. Pour ce troisième projet, ils profitent des ressources de leur éditeur, WayForward et de leur savoir-faire en matière de direction artistique atypique. Le tout au service d'un bon gros brawler des familles.
Terre, 2065 CE. Dans le futur hypothétique de Dawn of the Monsters, le monde est en proie au chaos depuis qu'une armada de monstres géants, les Néphilims, est venue semer le désordre sur notre bonne vieille planète. De Toronto à Tokyo, les villes ne sont plus que des champs de ruines sur lesquels évoluent ces intraterrestres. Et en guise de dernier rempart de l'humanité, le D.A.W.N. est chargé d'aller enquêter puis d'éradiquer les rois Kaijus et leurs sbires. Cette organisation secrète officie depuis un vaisseau spatial en orbite autour de la Terre et dispose de ressources impressionnantes : les déjà célèbres robots Aegis Prime et Tempest Galahad pilotés par Eiji Murasame et Jamila Senai, mais également deux kaijus génétiquement modifiés pour être asservis par les humains.

Dans la relativement longue campagne du jeu (comptez une petite dizaine d'heures pour en venir à bout en coop à deux joueurs max), on effectuera différents types de missions dans des paysages urbains qui suivront à peu près le même pattern à chaque région visitée. Nettoyage en règle des faubourgs de la ville, enquête sur telle ou telle spécificité locale puis destruction d'un nid de Néphilims et enfin éradication du Monarque de la zone, une sorte de King of the hill qui contrôle les minions. Entre les phases d'action, le jeu déroulera son histoire, ses rebondissements et les discussions avec ses PNJs dans les entrailles du vaisseau mère.

A bien des égards, le jeu s'inspire du risible film Godzilla 2: Roi des Monstres, mais on y retrouve plus généralement tout ce que le développement des univers à monstres géants a produit depuis 40 ans dans les mangas et comics. On retrouve d'ailleurs à la production et à la création des bestioles quelques-uns des grands noms du genre : la team Japon étant représentée par Shinji Nishikawa, tandis que Matt Frank et EJ Su apportent eux leur patte plus occidentale. Il en résulte à la fois une histoire imprégnée des classiques du genre : trahisons, meurtres et sombres desseins et une touche artistique plutôt unique. C'est en tout cas la première chose qui attire l'oeil quand on pose les mains sur le jeu. Le casting du jeu entre Ultraman et Godzilla fait son petit effet, mais ce sont surtout la palette de couleurs différente à chaque région visitée en plus du noir omniprésent qui rend un effet comics assez saisissant. Les niveaux regorgent également de détails (immeubles et montagnes dans les nombreux parallaxes, façades décorées, immeubles en décrépitude et rues soigneusement recrées). On trouve aussi dans l'environnement nombre d'objets interactifs : poteaux électriques qu'on peut attraper et jeter à la tronche de ses adversaires, autoroutes surélevés qu'on traverse comme du beurre, immeubles qui s'effondrent sur notre passage (ou qu'on peut aussi chopper pour les balancer ou frapper avec !).

La révolte des mechas baes

On déambule donc dans des villes à la fois mortes et quelque part pleines de vie. Mais on ne s'extasie pas longtemps devant la beauté apocalyptique des environnements puisqu'on passera la plupart de son temps... à déchiqueter du kaiju à la chaîne. Et ici aussi, sans faire dans la véritable originalité, Dawn of the Monsters sait surprendre le joueur. Déjà, parce qu'on y contrôle des mechas et monstres géants aussi lents qu'on l'imagine. Les premières minutes peuvent dérouter, mais on se fait petit à petit à ce gameplay. Attaques légères, coups forts, barres de rage qui se chargent au fil de nos actions. Jusqu'aux exécutions rapides qui redonnent une partie de la barre de vie, le temps d'un zoom en slow-motion et de l'arrachage de la tête ou du coeur du monstre en face. On peut même les jeter juste après sur un autre ennemi (on adore !).

On y trouve aussi deux coups spéciaux + une ultime par personnage. Le jeu déroule son tutoriel pendant la première heure de jeu et nous présente petit à petit un système de combat plus profond qu'il n'y parait. Si on y retrouve les classiques combos d'un Streets Of Rage-like, le jeu propose quelques subtilités comme le fait de pouvoir asséner un second frappe puissante en laissant appuyé une demi-seconde supplémentaire sur le bouton de coup fort puis d'effectuer une pression rapide pendant l'animation de coup.

Idem pour le dash qui peut être quasiment doublé en faisant esquive puis immédiatement dash. Chaque héros possède également un pouvoir spécial de support qui consomme une ou plusieurs barres de rage. Ajoutez à cela des archétypes qui font clairement penser à des classes : Megadon le kaiju tank aux attaques de feu, Ganira le crabe géant qui peut invoquer un pet et déclencher une vague dévastatrice, Tempest Galahad le spécialiste du combat à distance avec son fusil de précision. Et pour clore le tout, DOTM propose un système de cartes bonus, les Augmentations, obtenues en fin de niveau qui vont venir booster les statistiques des héros (attaque, défense, crit/décrit, voire même vampirisme) et leur octroyer des effets spéciaux qui permettront de monter de véritables petites builds personnalisées (dégâts accrus lorsque la vie atteint 10%, vampirisme sur les attaques légères, exécutions récupérant le double de vie, etc.). Par exemple, on pourra se faire un personnage orienté exécutions, vampirisme ou dégâts critiques. Entre les missions, un atelier permettra même de relancer les dés (contre de l'argent) sur telle ou telle carte bonus pour récupérer aléatoirement de nouvelles augmentations de statistiques. On en compte plus d'une vingtaine dans 9 niveaux de puissance différents.



Et le meilleur dans tout ça, c'est que plus on obtient un meilleur rang de score en fin de niveau, meilleures seront les récompenses. ENFIN une vraie bonne raison de rechercher le meilleur score possible dans un beat-them-all ! Côté bestiaire, on est là sur de l'efficacité plus qu'autre chose. Kaijus enfouisseurs qui ressortiront sous les pattes de votre personnage ou qui traversent l'écran à "toute vitesse relative", explosifs, tanks aux multiples barres de vie, invocateurs dont il faudra se charger en premier sous peine de se retrouver submergé et même quelques-uns qui privilégient les attaques à distance ou AOE. Seule une poignée d'entre eux ont des capacités qui vont de pair avec l'environnement, par exemple le déclenchement d'une tempête de sable très réussie par un des ennemis rencontré au Caire. Les Monarques eux ont tous leur petite particularité et les deux derniers proposeront un challenge relevé, même pour deux joueurs ayant fait des builds offensives.

La partie sonore est elle soignée, mais la bande originale est hélas un peu en retrait pendant tout le jeu. On reste aussi sur notre faim quant aux collectibles à acheter dans la boutique avec l'argent gagné en mission. Sur la quarantaine de skins différents, on ne gardera en mémoire que les plus moches qui rendent les missions suivantes bien ridicules. Enfin un petit mot sur la version PS5 du jeu qui n'apporte pas grand-chose à part une meilleure résolution (pas d'utilisation particulière du DualSense, chargements un peu longuets).

Dawn of the Monsters est clairement le meilleur jeu de 13AM Games et on n'a pas boudé notre plaisir lors d'un test réalisé quasi-exclusivement en coopératif. Le jeu possède une direction artistique originale de toute beauté qui tranche avec ce que l'on a l'habitude de voir. Le feeling des combats est très bon, les sensations lors des exécutions sont excellentes et malgré son statut de brawler et tout ce qui s'ensuit, le jeu possède assez de profondeur pour qu'on y revienne afin d'expérimenter telle ou telle autre build.

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