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Blossom Tales 2: The Minotaur Prince
par billou95,
email @billou_95
Développeur / Editeur : Castle Pixel Playtonic Friends
Beaucoup d'appelés, très peu d'élus. Au podium des Zelda-like 2D réussis, ils ne se bousculent pas. Et pourtant, le premier jeu du château de pixels de Rob, Tyler et Miguel s'est imposé comme un digne représentant du genre. Sorti en 2017, Blossom Tales: The Sleeping King m'avait vraiment conquis par son concept d'histoire à dormir debout racontée par un grand-père à ses petits enfants. Et pour les vacances d'été, papy remet ça dans sa suite sobrement intitulée Blossom Tales 2: The Minotaur Prince.
Ceux qui se sont jetés sur l'original à sa sortie ne seront donc pas surpris de retrouver le même concept de narration assistée par grand-papa. Le scénario de base fait dans le classique : après une n-ième chamaillerie avec son jeune frère, le chevalier à la rose Lily souhaite qu'il disparaisse. Un voeu qui sera immédiatement exaucé par le monstrueux roi Minotaure. La bête kidnappe Chrys et lui propose de devenir son nouveau prince pour le retourner contre sa soeur. A partir de là, Lily se lance dans une nouvelle quête fantastique qui la mènera d'un bout à l'autre du nouveau monde de Blossom Tales 2 pour chercher les 3 morceaux de la clé du labyrinthe (du minotaure).Pour le reste, vous connaissez la chanson. Donjons tortueux, pièges à gogo, puzzles environnementaux et boss à patterns sont au programme d'un jeu action-aventure qui s'inspire, quitte à parodier, du classique de Nintendo. On y retrouve ainsi un
Plutôt que d'investir la fantaisie pure, il tire profit de ce que le studio avait bien fait avec le premier jeu et mélange à nouveau les époques pour se forger une identité propre : un troll facétieux qui ressemble à Grogu, une armada de pirates, un encapuchonné aux dents longues tout droit venu des Carpates (pas Vigo von Homburg Deutschendorfn, l'autre) ou pourquoi pas un grand maître d'arts martiaux. Le jeu regorge de PNJs à tout va, de quêtes et donjons secondaires. Mais aussi de collectibles à dénicher environ partout dans des coffres (il y en a vraiment plein) ou à acheter chez des marchands ambulants plutôt qu'à la sempiternelle échoppe du village. On lui reconnait aussi l'envie d'amener ce que font les petits copains. Le craft est à la mode ? Eh bien soit, consacrons-lui un pan de jeu ! En allant visiter les huttes des sorcières, Lily peut se confectionner des potions (des soins aux dommages doublés en passant par... la transformation en fantôme, etc.). Là où le côté Zelda aurait pu s'effacer devant la foire à la popote, les développeurs n'ont pas perdu de vue leur bébé et ont simplifié la chose à l'extrême. Pas de blueprints en pagaille à décrypter ou de manipulations inutilement compliquées.
Les recettes refilées lors des chit-chat avec les pies-grièches s'exécutent d'un simple appui sur un bouton dans le menu dédié, pour peu que Lily ait les ingrédients nécessaires dans sa besace. Et justement, les fleurs, champignons et autres poissons, on les récupère dans les cinq environnements du jeu sans vraiment trop se forcer. Une accessibilité qu'on retrouvait déjà dans les puzzles The Sleeping King et qui est à peine revue à la hausse ici. Il faut attendre le dernier tiers du jeu pour retrouver des casse-têtes un peu plus élaborés que le simple jeu de taquet, comme un astucieux jeu nous demandant de suivre un chemin en utilisant une télécommande (?) qui permet de se téléporter à la Portal.
Hélas, Blossom Tales 2 recycle pas mal ses énigmes, surtout sur la toute fin. On reste donc un peu sur notre faim. Pareil pour la difficulté globale du jeu, on meurt rarement (sauf parfois dans les donjons) et si on farme les coeurs de vie et les flacons à potion, on peut se contenter de bourrer un boss au combo épée chargée/bombes jusqu'au décès de ce dernier sans trop risquer grand-chose.
Enfin, autre petite déception, le concept même de l'histoire racontée par le grand-père qui donnait lieu à des tocades régulières au 4e mur dans le premier épisode. Par exemple, lorsque Lily et Chrys se disputaient pour savoir si Lily rencontrait tel ou tel monstre, le joueur avait le dernier mot et pouvait agir sur l'histoire. Il nous semble que le nombre d'interactions de ce type est considérablement réduit dans ce second opus et que les choix ont moins d'impact sur la situation rencontrée qu'avant. Malgré tout, The Minotaur Prince s'en sort bien, parce qu'il offre une maniabilité et la réactivité typique d'un Link to the Past. Sa direction pixel-artistique colorée reste la même, mais le monde du jeu regorge de détails et d'animations pour tout. En somme, le jeu est parfaitement à l'aise sur Switch. Côté son, on retrouve la même équipe avec notamment l'excellente Josie Brechner qui signe là une BO aussi charmante que sur The Sleeping King.
Si vous aviez déjà craqué pour le premier, nul doute que vous avez précommandé Blossom Tales 2: The Minotaur Prince. Si par contre, vous recherchez vraiment une alternative originale au Seal of Quality de Nintendo et vous hésitez encore, vous resterez peut-être un peu sur votre faim avec cette suite. A défaut d'innover, le conte de fée de Castle Pixel offre une belle durée de vie (comptez plus d'une quinzaine d'heures pour tout faire) et un modèle d'action-aventure ronflant, mais efficace.