Bioshock 2
Chassez le naturel et il revient au galop. Je n'échappe donc pas à ma condition de lemming : même si je sais exactement à quoi m'attendre, je saute dans le précipice. Fan du premier Bioshock, j'ai donc plongé les yeux fermés dans le solo de Bioshock 2. Verdict dans quelques paragraphes.
A la fin de Bioshock, on quitte Rapture dans un piteux état. 8 ans plus tard, ça ne va pas beaucoup mieux. Sofia Lamb a pris le contrôle de Rapture. Alors que Ryan misait tout sur l'individualisme et l'absence de religion, Lamb prêche le don de soi pour la collectivité et a créé un ordre religieux. Cette psychiatre cinglée a même fait enlever des petites filles pour en faire de nouvelles petites sœurs. Vous étiez l'un des protecteurs d'une petite sœur et Lamb vous a forcé à vous suicider il y a dix ans. Maintenant vous êtes de nouveau en vie et à la recherche de votre petite sœur. L'histoire est racontée de la même manière que dans le premier Bioshock c'est à dire à base de conversations radio, de journaux audio, de quelques brèves conversations réelles, de rares cinématiques et de quelques non-dits. Ça marche toujours aussi bien même si l'histoire est moins prenante que dans le premier. On retrouve quelques personnages du premier comme Ryan ou Fontaine qui nous permettent de comprendre comment Lamb en est arrivée là. La VF est vraiment réussie et a bénéficié de doubleurs de qualité.
La Lamb bien pendue
Mais à vrai dire si on joue à Bioshock 2, c'est surtout pour Rapture. C'est un véritable plaisir de replonger dans cette ville à l'architecture unique avec son savant mélange de rétro-futurisme et de steampunk le tout typé très années 50 avec des néons clinquants et des affiches vintage. La ville est plus en ruine que jamais et les fuites font que la végétation a commencé à envahir les lieux. Les chrosomes gavés à l'ADAM et la religion ont tagué les murs et fait des autels religieux un peu partout ce qui ajoute au côté burlesque de l'ensemble. Bref, la direction artistique est fabuleuse et la pauvreté de certaines textures n'empêche pas de FRAPSer à tout va. En bonus, Bioshock 2 vous propose quelques sorties en scaphandre qui sont purement contemplatives. Le level design (concocté en partie par Arkane !) est assez plat mais il fourmille d'endroits à fouiller, de pièges à déjouer et de petites joyeusetés sadiques comme ce générateur d'éclairs installé au beau milieu de l'eau qu'on déclenche pour griller du chrosome. Par contre le jeu est maintenant assez linéaire et il n'est plus possible de revenir dans des niveaux déjà faits.
Le gameplay est toujours aussi riche et propose toujours autant de possibilités de tuer des gens. On retrouve globalement les mêmes armes, les mêmes plasmides et les mêmes possibilités. Le pistolet a été remplacé par un jubilatoire lance-rivets, la Thompson est devenue une gatling, le shotgun a bien plus de patate, les armes ont une améliorations en plus... Protecteur oblige, la foreuse a remplacé la clé à molette. L'utilisation de cette dernière est assez jouissive et on conseille fortement l'amélioration glace afin de jeter un froid. La grande nouveauté est la possibilité d'utiliser un plasmide avec sa main gauche et une arme avec sa main droite. Ça rend le jeu souvent sacrément bourrin et parfois trop facile : une fois qu'on peut lancer des électrochocs et que le fusil à pompe en lance aussi, les protecteurs ne peuvent plus rien contre nous vu qu'ils ne peuvent plus bouger. On dispose désormais d'un gant lance-fléchettes qui sert à pirater les choses à distance. Le piratage a été simplifié mais il se fait désormais sans quitter l'affichage principale du jeu.
Eve lève toi et danse avec la vie
Le gant sert aussi à poser des mini-tourelles. Combiné à des rivets piégés, c'est très pratique pour fortifier les environs et protéger une petite sœur pendant qu'elle récolte. Et oui car désormais, en tant que protecteur, une fois qu'on a buté un autre protecteur, on peut adopter sa petite sœur et partir trouver de l'ADAM dans deux cadavres que la petite sœur désigne. La récolte est un peu longue et attire tous les chrosomes du coin. Ces phases sont très plaisantes car il faut tirer le mieux parti du gameplay et de ses ressources (armes, tourelles, environnements...) pour s'en sortir sans trop morfler. Après avoir tué son protecteur ou après qu'elle a fini de récolter de l'ADAM, on a toujours le choix entre exorciser la petite sœur pour la sauver et la relâcher ou la récolter à son tour. Dans tous les cas, on vous conseille de la laisser faire ses deux récoltes histoire d'avoir plus d'Adam.
Une fois que vous aurez tué ou libéré toutes les petite sœurs d'un niveau, il faudra affronter la grande sœur. C'est une petite sœur qui a grandi et qui porte une armure de protecteur. Elles bougent vite, elles cognent fort mais elles rapportent plein d'Adam. vous devrez aussi affronter un paquet d'autres protecteurs et un nouveau type de chrosome, la brute, dont les coups font très mal. Mais comme je l'ai déjà dit, Le jeu reste assez simple surtout quand on est accompagné par deux tourelles volantes et un autre protecteur qu'on a fait changer de camp avec le plasmide Hypnose. Le jeu essaye de compenser sa facilité en faisant baisser très vite la barre de vie quand on se prend des balles mais vu l'abondance de trousses de soin, ce n'est pas vraiment un soucis. L'abondance de tout (fric, EVE, munitions...) est d'ailleurs la plus grande faiblesse du jeu ce qui ne nous empêchera pas les looters invétérés de fouiller tout et partout.