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Astro Bot : t'es trop beau & Co.

billou95 par billou95,  email  @billou_95
Développeur / Editeur : Sony Computer Entertainment Team Asobi
Support : PS5
Sega a son Sonic, Nintendo a son plombier, mais depuis qu'il s'est lancé dans le jeu vidéo, Sony s'est toujours cherché une mascotte. Pourtant, c'est pas faute de collectionner les icônes à la hauteur de la tâche. Ils ont même de quoi créer une véritable délégation olympique à ce stade. Mais là encore, il leur manque LE porte-drapeau. Enfin ça, c'était jusqu'à ce qu'Astro le petit robot ne se fasse propulser fier défenseur de la PlayStation dans le Demo Disc de la PS5. Et quitte à embrasser le rôle, autant y aller à fond. Le voilà donc de retour dans un véritable jeu-hommage à la "pléstécheune" et tout ce qu'elle a fait éclore de hits depuis 30 ans. Tout un programme !
Et pour bien nous mettre dans l'ambiance doudou du début des années 90, Astro Bot n'a pas peur de se ringardiser avec une histoire con-con-tée sur un bout de nappe. Alors qu'il parcourt la galaxie dans le vaisseau amiral PlayStation 5, Astro et son équipage se font accoster par un extra-terrestre énervé qui va bientôt exploser la console en morceaux et chiper le processeur pour s'en faire un souffre-douleur avant de laisser ses restes dériver dans la galaxie. Astro Bot a juste le temps de s'échapper à dos de DualSense (oui !). Sa mission, retrouver ses 301 petits potes, dont une bonne partie d'avatars issus du portfolio de l'éditeur, et reconstruire la PS5 en assemblant un à un chacun de ses modèles en traversant les différentes planètes et lunes de la galaxie, toujours à cheval sur sa DualSense (!).

Les possesseurs de PS5 seront ravis de retrouver ce qui a fait d'Astro's Playroom plus qu'une simple démo qu'on efface pour gagner de la place, à commencer par sa maniabilité impeccable. J'en avais vanté les mérites lors de mes nombreux streams découvertes en 2020, le jeu est juste inattaquable sur sa plateforme 3D. Des mouvements sans mollesses qui permettent une réactivité du héros à toute épreuve, à la mécanique de saut immédiatement maîtrisée qui ne prend jamais le joueur à défaut, même lorsqu'on doit se rattraper avec le jet-pack et se fier à l'ombre portée du personnage, en passant par la caméra toujours bien positionnée.

La plateforme 3D pour les nuls vol. 2

Même les interactions à l'aide du gyroscope ne donnent pas envie de manger sa manette, comme ça a souvent été le cas à la grande époque du motion gaming. Et lorsque le jeu doit introduire une nouvelle mécanique lors de l'utilisation de pouvoirs spécifiques à tel ou tel niveau (dont les gants déjà vus précédemment), il ne s'encombre jamais d'un tutoriel vidéo ou de blocs de textes inutiles. C'est ça aussi la force de la Team Asobi, réussir à nous faire apprendre de nouvelles manières de jouer, naturellement, sans se creuser la tête. Ça passe également par un game design maîtrisé de bout en bout. J'en veux pour preuve le niveau à thème japonais qui introduit la mécanique d'éponge. Après avoir récupéré ce pouvoir, Astro Bot peut se gorger d'eau d'une pression de gâchette en prenant un bain dans l'un des nombreux onsen du niveau. Ainsi, il pourra dégorger sur les marées noires ou éteindre des vasques enflammées. Mais on pourra aussi juste passer son temps à défoncer tous les objets de l'environnement du niveau en mode Bibendum, ce qui est tout aussi fun.

On adore par exemple dézinguer les bambous les uns après les autres (effets haptiques ultra-satisfaisants garantis). Dans un autre niveau, hélas pas repris plus tard, on utilise le pouvoir de rétrécissement pour alterner en un éclair entre une taille normale et celle d'une toute petite souris, histoire de se glisser dans des trous à peine perceptibles ou dénicher des plateformes cachées dans les murs.
 
L'inventivité est partout, tout le temps. Dans ce niveau souris, les développeurs ont par exemple enfermé un collègue d'Astro dans une cage suspendue à un arbre. Hop, rétrécissement et petite phase de plateforme pour grimper jusqu'à la cage (pourtant à hauteur d'homme), avant de se glisser dedans et retrouver sa taille normale, ce qui la fait exploser et délivre le bot. Des surprises comme ça, on en trouve en pagaille environ tous les 15 mètres dans le jeu. Le jeu fourmille également d'objets physiqués partout. Il ne se passe pas cinq secondes entre deux interactivités avec le décor et, à chaque fois, on est saisi par un émerveillement qu'on a trop rarement aujourd'hui dans le jeu vidéo. Autre détail tout bête, Astro Bot intègre les meilleurs niveaux aquatiques jamais faits dans un platformer 3D, qui mettent instantanément à l'amende même le meilleur des jeux Nintendo.



Et impossible de ne pas mentionner ces boss qui sont tous différents, avec des patterns cools et une mise en scène époustouflante, comme cet oiseau qu'on va tataner en plein ciel, ou ce pirate métallique qu'il faudra gravir à la Shadow of the Colossus. Toujours pastichée, jamais égalée dans l'utilisation qu'elle fait de la DualSense, la Team Asobi confirme une nouvelle fois qu'elle est seule maîtresse à bord et qu'elle pourrait donner des cours à tous ceux qui se disent experts en retours haptiques. Chaque fin de galaxie par exemple se termine par une petite saynète qui nous invite à reconstruire pas à pas la PS5 en impliquant à peu près toutes les fonctionnalités de la DualSense, pour un résultat vraiment saisissant d'efficacité. Seule la surface tactile n'est quasiment plus utilisée dans le jeu.

Usine à sourires

La partie sonore d'Astro's Playroom nous avait déjà découenné les esgourdes, et Astro Bot n'est pas en reste. On retrouve ces dizaines de textures audio différentes lorsqu'on marche sur l'une ou l'autre des surfaces du jeu, avec des cliquetis caractéristiques qui se jouent directement dans la DualSense. La BO toujours à la baguette de Kenneth C. M. Young continue dans son délire bourré de bonne humeur. Côté graphismes, ben oui, c'est un studio first party sur PS5 et on s'attend à quelque chose d'irréprochable ; Astro Bot assure le spectacle avec un 60 FPS constant et une patte visuelle sans faille. Et s'il ne brille pas par du raytracing à tous les étages, il privilégie des effets graphiques qui permettent de jouer avec ses niveaux bac à sable comme des effets de fluides assez poussés (l'eau qui s'écoule naturellement sur les tuiles d'un toit japonais, par exemple).



La direction artistique reprend les codes déjà vus dans Astro's Playroom tout en gagnant en personnalité et en se payant un bestiaire réellement travaillé. D'ailleurs, ce n'est pas étonnant de voir dans les crédits du jeu que chaque monstre a son petit nom (et il y en a beaucoup !). On regrette cependant que tout ce petit monde n'oppose que peu de résistance à Astro et qu'il ne faille dénicher un peu de difficulté dans les niveaux PlayStation annexes disséminés partout dans la galaxie, et encore, le challenge se limite à du die & retry assez gentillet. Eh oui, après une petite quinzaine d'heures d'aventure, on aurait vraiment aimé en avoir plus et les développeurs nous ont devancé en préparant déjà du DLC gratuit qui arrivera avant les fêtes.
 
Enfin bref, et vous l'avez sûrement lu ailleurs sur Internet, la comparaison facile serait de dire qu'Astro Bot est le Super Mario Odyssey de la PlayStation. Si le duel est flatteur, il est en fait inégal. Car en vrai, y'a prescription : on peut maintenant se le dire, Mario Odyssey et ses lunes à profusion qu'on nous donnait pour tout et rien, sans véritable justification, et ses niveaux qu'on devait dévider à la manière d'une bobine de fil à coudre en les refaisant en partie à chaque fois, ben, c'était pas non plus incroyable. Alors, si on voulait être plus honnête, il faudrait comparer Astro Bot à Super Mario Bros. Wonder. Un jeu de plateforme plus condensé, mais qui validait complètement son pari du "un niveau, une idée". On arrête là le petit jeu des sept différences, mais vous voyez où je veux en venir.

Je le dis trop rarement depuis quelques années dans mes tests, mais Astro Bot est un jeu exceptionnel par sa justesse, son amour et son respect du joueur. C'est une véritable leçon de game design qui ne s'encombre jamais de motifs ou d'explications inutiles. Il délivre juste du fun, du fun et encore du fun. Oh et au fait, est-ce qu'on ne la tiendrait pas là, notre mascotte Sony ?

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