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Un Rédacteur Factornews vous demande :

 
TEST

Astral Ascent : brûler son cosmos par les deux bouts

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
Développeur / Editeur : Hibernian Workshop
Supports : PC / PS4 / Switch / PS5
Je dois vous faire une confession : cet article sur Astral Ascent aurait dû vous parvenir bien plus tôt. Certes, être à la bourre, c’est un peu notre signature, seulement pour une fois ce n’est pas une question de flemme, mais d’orgueil. Je tenais bêtement à atteindre la « vraie » fin de ce rogue-lite avant d’en pondre le test. Et puis je me suis pris un mur dans la gueule, je suis mort à répétition, encore et encore. Le pire dans tout ça, c’est que j’y ai pris goût. Voici donc le récit de mon échec, un échec tout ce qu’il y a de plus délicieux.
Partons d’un constat simple : si vous lisez ces quelques lignes, il y a de grandes chances que vous soyez déjà vieux. Vous pouvez cacher vos rides naissantes et vos quelques poils blancs sous une tonne de produits cosmétiques, ça n’y changera rien, on fait partie du même club senior attaché à l’écrit. De vous à moi, on le sait bien, les jeunes ne sont pas là, ils sont plutôt en train de regarder des trucs de jeunes auxquels on ne comprend pas grand-chose sur Tiktok. Bref, le bon côté de cet entre-soi, c’est qu’on peut tranquillement parler de trucs du siècle dernier et même sans complexe afficher notre nostalgie pour les animes nanardesques qui faisaient les belles heures du Club Dorothée, en particulier pour Les Chevaliers du Zodiaque. En effet, si vous ne devez retenir qu’une seule chose d’Astral Ascent ce serait ça : c’est un rogue-lite qui s’adresse à la petite fille ou au petit garçon qui sommeille en vous et qui se prend encore de temps en temps à mimer les météores de Pégase ou à tenter d’inverser le cours d’une cascade d’un seul coup de poing.

Anathème astral

Vous voilà peu avancés ? Bon, si on veut faire sagement le tour du propriétaire, on peut commencer par préciser qu’il s’agit d’un jeu disponible sur les consoles Sony, sur Switch et sur PC, qu’il a même bénéficié d’une longue période d'accès anticipé sur Steam, et qu’il est le fruit du studio Angoumoisin (ça ne s’invente pas !) Hibernian Workshop, connu précédemment pour avoir pondu Dark Devotion, un Souls-like 2D sympatoche. On peut même ajouter que le jeu est présentement en version 1.1, ce qui signifie que les développeurs n’ont pas chômé question suivi. Rien à dire, les belles données factuelles ça pose tout de suite un cadre, mais en revanche ça ne nous apprend pas grand-chose à propos de la bête en elle-même, et pour ça il va falloir s’accrocher parce qu’on part sur une lasagne de systèmes de jeu qui a de quoi effrayer au premier abord.



Dans Astral Ascent, on incarne un prisonnier ou une prisonnière. Ça, en matière de jeu vidéo, on commence à en avoir l’habitude. Sauf que cette fois-ci, c’est une taule stellaire grand luxe au gigantisme assumé. Là ça claque ! Le patron des lieux est une sorte de dictateur interplanétaire super saiyen ultime et il a pris à son service douze gros balèzes pour faire office de cerbères, chacun correspondant à un signe zodiacal précis. Sur le papier, le concept est simple : vous allez essayer de vous évader, traversant pour cela quatre biomes consécutifs avec à chaque fois l’un des gardiens à sa sortie, puis vous aurez le droit de vous faire frotter les oreilles par le chef en personne. Ne vous emballez pas trop vite, même dans le cas improbable où vous lui mettriez sa pâtée à votre premier run, il vous renverra illico dans votre cage dorée avec la consigne de tout recommencer avec une difficulté accrue. Heureusement, vous aurez la possibilité de débloquer tout un tas de trucs au passage pour vous faciliter la vie. Et c’est justement là que ça se complique délicieusement.

La quête du grind

Pour avoir une idée du niveau de richesse et de complexité que cache Astral Ascent, il faut commencer par préciser que vous pouvez y incarner quatre personnages très différents les uns des autres. La première qu’on débloque est la plus classique, une assassin axée sur la rapidité et le corps à corps. Le second reste dans l’échange de courtoisies façon collé-serré, mais avec la particularité de pouvoir encaisser au bon moment pour mieux riposter. Les deux derniers sont plutôt portés sur le combat à distance, l’un disposant d’un drone pour le seconder, l’autre laissant derrière elle des gemmes à effet différé pour mieux contrôler l’espace. Chacun d’entre eux dispose d’une attaque spéciale de base limitée par un cooldown, mais aussi de quatre sorts qu’il pourra échanger, faire évoluer et agrémenter d’effets élémentaires divers tout au long de sa run. Ajoutez à cela la possibilité d’équiper jusqu’à quatre auras d’effets, de compter sur l’appui momentané de certains PNJ, d’améliorer ses statistiques, de monter de niveaux, de débloquer des bonus passifs via pas moins de trois autels différents dans le hub central… et vous obtenez un résultat qui a de quoi effrayer un peu par sa complexité.



On ne va pas se mentir, le premier réflexe, c'est de se dire qu’on est devant un système qui s’est contenté d’accumuler les couches pour se donner un genre. Et encore, sachez que je me contente d’effleurer ici les tas de subtilités qui vont vous permettre d’ajouter un petit pourcentage de dégât ou d’améliorer telle ou telle compétence. On pourrait essayer de se consoler en pariant sur le fait qu’un tel degré d’optimisation doit forcément rester facultatif. Pas de bol, la difficulté croissante du titre vous remettra bien vite en place et vous fera comprendre que vous avez tout intérêt à maîtriser sur le bout des doigts le moindre de ces détails si vous voulez vous confectionner des builds convenables. Et le pire dans tout ça, c’est que vous allez prendre plaisir à le faire. Certains éminents spécialistes de l’addiction aux rogue-lites d’action appellent ça l’effet Dead Cells.

Sous le signe du Dead Cells ascendant Hadès

Pas besoin de cacher plus longtemps les références assumées de ce petit Astral Ascent : on retrouve nettement la recette Motion Twin dans sa façon de proposer un rythme hyper nerveux et d’aborder la castagne ou la montée en puissance avec une grande diversité. L’autre modèle qui saute aux yeux, c’est clairement Hadès et sa façon de raconter des histoires interconnectées entre ses personnages secondaires. Certes, Astral Ascent n’atteint jamais la même qualité d’écriture, mais on ne peut que saluer l’effort considérable qui a été réalisé pour tisser une trame de fond riche et consistante. C’est un peu le même constat avec la direction artistique : si on n’est pas adepte du style « manga à la française », on risque bien d’y laisser un ou deux points de santé mentale, et pourtant il faut bien reconnaître une certaine cohérence à l’ensemble et surtout un soin du détail qui aboutit à une 2D chamarrée qui flatte gentiment la rétine.



Astral Ascent aurait pu se contenter d’être ça, un titre qui suit tranquillement la voie tracée par ses aînés en appuyant de gros clins d’œil au weeb qui sommeille en vous. Cet élève besogneux qui finit par rendre une copie honnête à force de travail et en jetant de temps en temps un regard curieux du côté de ses camarades les plus talentueux. Pour être honnête, c’est d’ailleurs de cette façon que je l’avais catalogué lors de mes premiers runs. Et puis je me suis pris au jeu. Et puis il y a un mode deux joueurs en coop. Et puis les développeurs ont déployé la 1.1 qui corrige une foule de petits soucis par rapport à la version d’origine, notamment en apportant une diversité bienvenue aux phases d’exploration. Et puis je me suis trouvé confronté à cette fameuse difficulté dont je vous ai déjà parlé, il a fallu que je m’adapte, que j’apprenne et que je comprenne la façon dont les différents systèmes imbriqués pouvaient me permettre d’obtenir des builds vraiment efficaces. Après une grosse quarantaine d’heures de jeu, j’en suis toujours là, à apprendre et à me prendre des fessées, et je crois que j’en tire de plus en plus de plaisir.

Les apparences sont parfois trompeuses, Astral Ascent n’est pas le rogue-lite générique, foutraque et peu inspiré qu’on semble deviner au premier coup d’œil. C’est au contraire un titre qui détonne à la fois par la nervosité de sa prise en main, par la richesse de son contenu et par le soin accordé au moindre de ses détails. Ajoutez à cela un suivi qui a déjà fait ses preuves, et vous obtenez un représentant du genre qui mérite amplement sa place au Panthéon aux côtés de ses modèles.
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