TEST
Alpha Protocol
par CBL,
email @CBL_Factor
Comme vous pouvez le constater, le test d'Alpha Protocol sort très en retard pour une raison toute simple : à la moitié du jeu, les bugs m'ont tellement fait enrager que j'ai fait une pause histoire d'attendre un éventuel patch.
Il n'est jamais venu et il ne viendra sans doute jamais. J'ai donc repris ma partie et affronté les bugs.
Pour contrer le problème de la souris qui se met à déconner sans raison, j'ai joué au pad. Mais ça n'a pas réglé le problème des sauvegardes. En chargeant une partie après la mort de mon personnage, soit j'avais un bel écran noir soit les ennemis disparaissaient comme par magie, même les boss. Chapeau. Je passe sur le moteur physique qui se met parfois à délirer ou sur le framerate discutable vu ce qui est affiché. J'étais prêt à tout excuser contre un bon gameplay.Il n'est jamais venu et il ne viendra sans doute jamais. J'ai donc repris ma partie et affronté les bugs.
Version alpha (protocol)
Fan de Deus Ex/Hitman/Metal Gear Solid, j'ai décidé dès le départ que mon personnage la jouerait infiltration. Tous mes points d'aptitudes ont donc été mis dans les compétences de discrétion et de hacking/crochetage ainsi que dans les pistolets pour les rares fois où j'ai du m'en servir (globalement : contre les boss). Et le résultat fut à la hauteur de mes attentes. Beaucoup trop même. On débloque rapidement une compétence qui permet de devenir tout simplement invisible aux yeux des humains sans combinaison ni rien. On peut donc marcher
droit vers sa prochaine cible, la tuer avec un stealth kill puis passer à la deuxième cible qui a regardé son pote se faire trucider sans broncher.
Ca en devient facile qu'on n'achète même plus d'équipement à part peut-être quelques grenades EMP. C'est dommage car il y a sacré panoplie d'armes, d'améliorations d'armes, de protections et de gadgets à acheter grâce au fric ramassé pendant les missions. Et ce n'est qu'un exemple des lacunes du gameplay. Ne pas pouvoir fermer les portes ou déplacer les corps car ils disparaissent en sont deux autres. En plus le level design n'est pas très ouvert. Au mieux il offrira une légère alternative à la route principale. Par contre le jeu est riche en objectifs secondaires et en objets à collecter. Vous pouvez aussi la jouer bourrin mais dans ce cas vous vous retrouvez devant un TPS bête et méchant avec système de couverture. C'est rigolo mais ce n'est pas bien dur. Et pourtant malgré tout cela on a envie de progresser et de finir le jeu.
Narration, réaction
Tout d'abord parce qu'Alpha Protocol a une qualité d'écriture assez rare qui fait que l'histoire et les dialogues ne sont pas juste des passe-temps entre deux missions. Ils plongent le joueur dans une intrigue compliquée mais finalement assez classique, à savoir le bon vieux complexe militaro-industriel. L'histoire est très riche et le jeu propose une gallerie de personnages hauts en couleurs et attachants, spécialement le héros qu'on incarne avec grand plaisir. Le tout est servi par un excellent doublage sous-titré en français. On enchaîne les grandes révélations, les répliques cyniques et les tentatives de drague avec un naturel "jamesbondien". Mais plus encore que les dialogues, le jeu propose un grand nombre de choix à effectuer qui influent plus ou moins sur le déroulement de l'aventure.
On possède une jauge de sympathie avec chaque personnage qui dépend de ses actions et de ses répliques. Mais ça ne veut pas dire qu'il faut être copain avec tout le monde. Par exemple, si vous devenez pote avec le taré de la CIA à Taipei, il ne va pas hésiter à s'incruster dans vos missions en arrosant tout le monde alors que vous voulez rester discret. Vous n'êtes pas forcé de faire toutes les missions secondaires et vous pouvez choisir d'exécuter ou de laisser en vie la majorité des boss ce qui change considérablement la suite des évènements. On peut très bien finir le jeu en étant une brute épaisse qui tire avant de poser les questions et qui envoie chier tout le monde comme en la jouant fine et en essayant de ménager les différentes susceptibilités. Du coup quand on finit le jeu, l'envie de le recommencer pour faire d'autres choix l'emporte sur les lacunes techniques et celles du gameplay.
Peut-être qu'avec un tripotée de patchs non-officiel, Alpha Protocol finira par être débuggué. Mais il faudra aussi patcher le gameplay. Et pourtant le dernier titre d'Obsidian parvient à être attachant et mise tout sur la narration. C'est un beau gâchis.