PREVIEW
E3 2018 : Première fée dans Déraciné
par Nicaulas,
email @nicaulasfactor
Du côté de chez From Software, la grosse annonce de l'E3 était évidemment Sekiro Shadows Die Twice, un Souls chez les samouraïs. Mais le "one more thing" de la conférence Sony concernait également le studio, avec l'annonce d'un jeu VR, Déraciné. Une démo était accessible sur le stand presse Sony Europe, et la curiosité était bien trop forte pour ne pas l'essayer.
Oubliez tout ce que vous pouviez imaginer, Déraciné n'a absolument rien en commun avec les From Software récents. On est probablement face à un side project mené par une petite équipe cherchant à essayer d'autres choses pour décompresser ou pour se faire la main sur la VR. Déraciné est un point'n click VR où on incarne une fée et où on doit convaincre les humains que les fées existent. Il faut donc les observer, apprendre ce qui pourrait les impressionner, et manipuler les bons objets. Le temps est suspendu, si bien que les humains prennent la forme de fantômes et peuvent être présents à plusieurs endroits, comme s'ils étaient des flashbacks.La démo se déroulait dans une sorte de pensionnat victorien, plutôt joli mais malheureusement pas visitable en entier. Comme tout est figé, le jeu arrive à être techniquement assez propre sans être fou, et de toute façon il faut se farcir l'effet de grille du casque. Après une première séquence didacticielle dans une salle de classe pour comprendre les déplacements (on se téléporte sur des points au sol et on peut tourner sur soi-même, en plus du headtracking) et les interactions de base (activer un PNJ, utiliser son inventaire, charger son anneau avec de l'énergie pour la restituer ailleurs, etc.), on est lâché dans le manoir.
On a pu alors se déplacer de pièce en pièce, aller dans le jardin, à l'étage, au grenier, tout ça pour trouver les humains (qui apparaissent sous la forme de fantômes), les items à utiliser et essayer de combiner tout ça. Par exemple un enfant en train de lire devenait sceptique quand on lui volait son marque-page, et était finalement convaincu quand on lui volait la clé d'un coffre cachée dans sa poche, clé qu'on savait cachée là parce qu'une discussion entre ce même gamin et une fille nous l'avait appris. Ouvrir le coffre avec la clé permettait de convaincre un autre personnage. Les petites énigmes s'imbriquent plutôt bien, même si le tout ne pisse pas bien loin : c'est relativement facile et l'apport de la VR n'est pas évident.
Au niveau des sensations, les premières minutes ne généraient pas de nausées, principalement parce que tout est figé et qu'on a l'impression de naviguer entre des diapositives plutôt que de marcher. Sur la fin, à partir du moment où on a bien en main les déplacements à base de téléportation, on s'est mis à naviguer très vite d'écran en écran, avec une sensation étrange de planer au dessus du sol. C'était tolérable, mais l'estomac commençait à faire la gueule. On aurait également aimé que les interactions avec les humains se fassent moins intrusives. Se retrouver à 3 centimètres du visage d'un enfant qui se met à vous parler comme s'il allait vous rouler une pelle, sachant qu'en plus 10 secondes auparavant on devait lui mettre la main dans la poche, ce n'est pas exactement le genre d'expérience VR qu'on imaginait vivre.
Malgré le logo From Software, Déraciné devrait rester un jeu très confidentiel. Il sort sur PSVR, et en plus de ça il s'agit d'une expérience à mi-chemin entre le narratif et le point'n clic simplifié, comme tant d'autres expériences VR. Avec un peu plus de moyens, certes, mais à moins d'un énorme twist plus tard dans l'aventure il aura du mal à se distinguer.