PREVIEW
[E3 2017] Premiers mouvements de foule dans RIOT
Ne passons pas par quatre chemins : la sélection Indiecade nous a paru plutôt en deça des éditions précédentes. Nous sommes tout de même allés faire un tour sur le paradis des indés jouer à quelques bizarreries, mais encore trop peu avancées ou pas vraiment intéressantes pour en parler. On s’est aussi arrêtés voir une nouvelle fois RIOT, le projet italien en gestation depuis des lustres.
Nous avons donc pu y jouer contre son créateur qui était présent sur place. Dans RIOT, on rejoue des scènes de manifestations emblématiques, comme les indignés d’Espagne, le printemps arabe ou Notre-Dame-des-Landes. La particularité, c’est que l’on peut incarner le camp des manifestants, mais aussi celui des forces de l’ordre. On a donc posé notre cerveau sur la table d’à côté pour jouer les flics pendants quelques minutes. Cerveau qu’on a vite repris, car les mécaniques du jeu sont velues.On contrôle plusieurs groupes de personnes, à qui l’ont peut donner des ordres passifs (riposter en cas d’attaque, bloquer, etc.) ou actifs (envoyer des gaz lacrymo, déblayer une zone, repousser des assaillants, etc.). L’interface est austère et la prise en main est loin d’être immédiate, la faute à un feedback assez pauvre, une ergonomie archaïque et à une foule de bugs encore présents. Il y aura un mode story, un mode versus jusqu’à deux contre deux et aussi un mode journaliste, qui permet de couvrir le conflit en étant “neutre”. Toutefois on n’a pas pu avoir d’aperçu de ce mode là.
Ajoutons enfin qu’un éditeur de niveau assez complet sera intégré, probablement un peu après la sortie, qui devrait intervenir cette année. Les développeurs visent fin août, mais vu l’état du jeu aujourd’hui, on pourra s’estimer heureux s’il sort avant la fin d’année 2017.
Il faut dire qu’il s’agit du premier jeu de Leonard Lenchiari, qui n’était pas du tout destiné à faire ça de sa vie. Mais le monsieur souhaitait faire passer un message sur ces émeutes, il avait un besoin viscéral d’en parler et de faire découvrir les différentes facettes de ces évènements parfois libérateurs, parfois tragiques. Après avoir réfléchi à un film ou à un bouquin, il s’est dit que le meilleur moyen de faire passer ses idées était de les rendre interactives, et a donc choisi le jeu vidéo comme média. Il s’est alors entouré d’une autre personne et de quelques extras pour développer RIOT, un projet qui s’avérera aussi passionnant qu’éprouvant à réaliser. C’est donc son premier jeu, mais de son propre aveu, ce sera probablement aussi le dernier.
RIOT est un titre fort, qui souhaite délivrer un message et faire avancer aussi bien ses idées que le média en tant qu’outil militant. Notre seule crainte est qu’après ces longues années de développement, la tentation soit trop forte de le sortir prématurément.