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Un Rédacteur Factornews vous demande :

PREVIEW

[E3 2017] Premiers chants religieux dans Far Cry 5

CBL par CBL,  email  @CBL_Factor
 
Far Cry 5, c'est avant tout l'histoire d'un coup de bol. Quand Ubisoft Montréal se sont mis à bosser il y a trois ans sur le jeu, ils ne pensaient pas déclencher une telle polémique. Ils voulaient juste faire un jeu où on pouvait tirer sur des bouseux et des cultistes.

Mais trois ans ont passé et le contexte politique a bien changé depuis les élections présidentielles américaines de 2016. Le jeu a pris une tournure politique involontaire qui lui a donné un méchant coup de pub. Mais est-ce vraiment un hasard ? Réfléchissez : la campagne d'Hilary Clinton a été sabordée par des pirates russes. Qui est le chef des russes ? Poutine. Avec qui Poutine est pote ? Donald Trump ? Et qui possède des bureaux à Moscou ? Ubisoft. Je tremble pour ma vie en écrivant cette preview qui sera peut-être ma dernière.
Plus sérieusement, l'idée de faire un jeu dans le Montana est venue de la volonté des devs de faire un jeu pas trop loin de chez eux et donc aux US. Le choix du Montana s'est rapidement imposé car il possédait tout ce qu'il fallait pour un jeu Far Cry qui serait un genre de western moderne. C'est un état immense mais assez vide en terme de population. Il y a surtout des petites villes. Il y a des grands espaces, des paysages variés, des montagnes, des bêtes sauvages... Comme l'état est un peu à l'écart, il y a toute une économie parallèle et il comporte ce qu'il faut de flingues et de tarés comme ceux qui se préparent pour l'apocalypse.



Le méchant du jeu, Joseph Seed, prétend avoir entendu des voix quand il était petit lui expliquant que la fin du monde approchait. Il a donc créé un culte, le Projet Eden's Gate, pour sauver le plus de monde possible en les convertissant et en les regroupant. Quand le jeu commence, Joseph est persuadé que la fin du monde est dans dix jours et décide d'accélérer les choses en bouclant le conté de Hope et en envoyant ses disciples pour rameuter les troupes et punir ceux qui refusent le salut. Le joueur joue le rôle d'un shériff adjoint dont c'est le premier jour et dont la première tache est d'arrêter Seed. Forcément, les choses ne vont pas bien se passer.

Le héros n'a pas vraiment d'identité : c'est le joueur qui va la façonner en choisissant son sexe et son apparence. J'ai pu jouer à la démo une demi-heure sous les conseils d'un québécois bucheron de 2m de haut. Elle commence par l'attaque d'une tour d'un poste avancé d'une petite ville qu'il faut libérer des cultistes. On est accompagné soit de Nick qui fait des raids aériens à bord de son biplan soit de Grace qui est une sniper. On peut leur donner des ordres simples comme "Va ici" ou "suis-moi". L'ambiance est au départ assez pesante avec les cultistes qui exécutent des innocents mais très rapidement le jeu redevient un Far Cry classique avec des ennemis débiles qui chargent à la batte de baseball, qui mitraillent à l'arme automatique sans savoir viser et qui arrivent à bord de pick-ups blancs.



On tire sur tout le monde et on fait tout péter soit à l'aide de dynamite soit en tirant sur les bidons explosifs qui se trouvent là par inadvertance. C'est du Far Cry pur jus et les sensations de tir sont vraiment sympa mais il n'y a pas grand chose de révolutionnaire. Une fois qu'on a libéré la première ville, on peut parler à la barmaid du troquet local qui va nous filer la première mission : aller parler à Nick Rye qui est le patron de l'aérodrome du coin. L'ambiance dive bar est bien rendue avec le jukebox, les pubs de bière en néon et les pilliers de comptoir. Dans l'ensemble, on sent bien qu'on est dans une petite ville paumée des US : la musique country, les maisons en bois avec les drapeaux aux portes, les vieux pickups déglingués, les gens qui sont fiers de bosser dur, la profusion de flingues... 

C'est peut être moins exotique que le népal ou un paradis tropical mais cela parlera un peu plus aux joueurs de l'Amérique du Nord. Accessoirement, l'univers semble plus fouillé et les personnages mieux écrits et plus développés que dans les précédents opus. Il y aura beaucoup de PNJs qui ne seront pas tous des caricatures et à qui on devrait s'attacher. Le jeu se prend même pas mal au sérieux. Entre le fait que le jeu se passe aux US, l'aspect un peu polémique et le développement des personnages, on se demande si Ubisoft Montreal n'a pas envie de marcher sur les plates-bandes de GTA. Un peu de concurrence à Rockstar ne ferait pas de mal : GTA V était bien trop sage à mon goût.

On se met donc en route pour aller rencontrer Nick soit à pied soit en prenant un des véhicules du jeu. En plus des pickups, il y a un gros semi qui traine dans le coin. Je prends un pickup qui propose deux stations de radio : des chants de prière du culte ou du bon rock.  En chemin je vois deux pickups ennemis qui forment un barrage au loin. Au lieu de ralentir, je fonce et je saute en marche de la voiture qui finit sa course dans le barrage après avoir écrasé des cultistes. J'envoie une dynamite pour faire sauter le reste et je bute les gars dans le coin. Dans l'aérodrome de Nick, j'arrive aussi en plein combat mais je bute rapidement les cultistes. Nick m'explique qu'il aimerait qu'on lui rende un service sous forme de raid aérien.



Je roule jusqu'au lac où m'attend l'hydravion de Nick. Le développeur bucheron me demande tout excité si je ne veux pas essayer la pêche. Je dis OK alors que je n'ai jamais tenu une canne dans la vraie vie.  Le québécois qui était relativement silencieux jusqu'à présent me bombarde de conseils sur comment bouger la ligne pour fatiguer le poisson, comment sentir quand la tension est trop forte, à quel moment il faut mouliner... Je ne choppe pas de truite pour autant et très franchement, je suis plus venu pour tuer des gens que des poissons. Je prends l'hydravion et décolle. Le coucou se manie plutôt bien et permet de tirer à la mitrailleuse, de balancer des roquettes et même de lâcher des bombes avec une vue dédiée façon bombardier de la seconde guerre mondiale.

Je commence par pilonner un silo à grains avant d'attaquer un convoi au sol. Le culte n'étant pas content, ils envoient un avion à ma poursuite et s'en suit une séquence de dogfight que je boucle rapidement. L'ensemble est assez surréaliste pour un jeu qui se passe à notre époque mais on ne va pas cracher sur un peu de fantaisie et de variété. Après tout, on parle toujours d'un FPS bac à sable. Les avions vont assez vite ce qui permet de se rendre compte que l'aire de jeu est grande. En ouvrant la carte, on comprend même qu'elle est immense. On me dit que c'est le plus grand Far Cry jamais créé et qu'il comporte trois différentes régions. Par contre le moteur graphique, le Dunia 2.0, était aux fraises. On jouait sur PS4 et les petits éléments du décor comme l'herbe apparaissaient au dernier moment. C'est dommage car graphiquement le jeu est chatoyant.
 
A défaut de révolutionner la série, Far Cry 5 veut tenter de nous plonger dans un univers plus vaste, plus riche et mieux écrit que les précédents. Accessoirement c'est le premier opus qu'on pourra faire entièrement en coop histoire d'éclater du fanatique religieux à la batte de baseball entre potes, chose que GTA n'a toujours pas été fichu de proposer...
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