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[E3 2017] Premières boulettes dans Yoku's Island Express

miniblob par miniblob,  email  @ptiblob
 
Avant de devenir un dauphin un peu trop collant, le flipper était une belle distraction à laquelle on pouvait s'adonner dans le premier bar venu. Cet âge d'or est révolu mais il existe encore quelques passionnés qui sont prêts à toutes les folies pour que la mémoire du pinball perdure, quitte à lui donner les atours d'une aventure mignonne et colorée.
Yoku's Island Express fait partie de ces titres qui prennent un malin plaisir à mélanger les genres : c'est le fruit du mariage improbable entre un metroidvania et un jeu de flipper. Comme si ça ne suffisait pas, il compte aussi nous embarquer pour une aventure complètement barrée sur une île peuplée de créatures étranges.

On y incarne une brave petite bestiole, Yoku, qui débarque sur l'île de Mokumana pour y exercer la noble profession de facteur. Pas de bol, avant même de mettre le pied à terre, sa première journée de boulot commence plutôt mal : son bateau fait naufrage et toute l'île est sens dessus-dessous depuis que son esprit protecteur a du mal à sortir du plumard. Forcément, on demande au nouveau venu de résoudre tous les problèmes, ce qui n'est pas gagné parce que celui-ci se trimballe un sacré boulet... Il faut dire aussi que la bestiole que l'on incarne est un bousier.



C'est bien connu, les bousiers n'abandonneraient pour rien au monde leur petite boule de crotte, et du coup ce ne sont pas vraiment des bêtes de courses. Heureusement l'île est parsemée de flips, de rampes et de bumpers, bref tout ce qu'il faut pour trimballer ce pauvre Yoku d'un environnement à l'autre, des plages ensoleillées aux sommets enneigés, en lui infligeant quelques pichenettes au passage. Le tout forme un réseau cohérent, un level design à la metroidvania dans lequel de nouvelles aptitudes vont petit à petit nous permettre de débloquer de nouveaux chemins dans les endroits déjà visités.

En effet, si vous vous imaginiez qu'il vous suffirait de balancer votre boulette à droite ou à gauche, vous vous fourrez le doigt dans l’œil. Yoku va devoir apprendre à utiliser à son compte quelques aptitudes spéciales, par exemple, en écrasant des limaces rouges, son ballotin de crottin prendra des propriété explosives plutôt pratiques pour ouvrir de nouvelles voies. On nous promet aussi des bonus d’élasticité voire même des multiball lorsqu'il faudra aussi se charger de petits camarades sphériques.

Aussi étrange que cela puisse paraître avec un pitch pareil, les développeurs de Villa Gorilla cherchent à nous proposer une expérience à la cool, avec des graphismes mignons comme tout et une galerie de personnages un peu barrés. On sent par exemple l'influence des productions Ghibli dans ce petit monde où il faut réveiller des noiraudes pour qu'elles fassent fonctionner des machines. Le résultat est à la fois bizarre et kawaï, mais surtout il dégage un petit goût de reviens-y plutôt plaisant.

Quelqu'un d'intelligent a certainement dit un jour qu'il n'y avait plus assez de flipper dans nos tristes existences modernes. Yoku's Island Express c'est un peu la promesse d'un monde qui roule dans le bon sens, vers une société où même le plus humble bousier aurait droit à sa chance.
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