PREVIEW
[E3 2017] Premier râteau dans Life is Strange : Before the Storm
Les éditeurs ont tout compris, quand un jeu marche parce qu'il exploite une formule qui sort de l'ordinaire, la meilleure chose à faire c'est bien entendu de jouer sur la corde du fan service pour proposer une suite ou une préquelle. On étire au maximum l'expérience quitte à diluer du même coup son originalité. On dirait bien que c'est justement ce qui attend Life is Strange.
Il est de bon ton d'annoncer à l'avance les spoils dans les articles, voire de les minimiser. Sachez que vous n'aurez pas ce genre de problème ici puisque votre humble serviteur n'a pas encore eu l'occasion de mettre la main sur les épisodes originaux de Life is Strange. C'est donc vierge de tout élément scénaristique que s'est effectuée la découverte de la préquelle, trois épisodes qui prendront le sous-titre de Before the Storm et qui ne sont pas développés par Dontnod mais par Deck Nine.On y retrouve l'une des protagonistes du jeu original, une certaine Chloé. Visiblement il semble super important de savoir pourquoi cette ado va finir par se teindre les cheveux en bleu et c'est justement ce que ce voyage dans le passé va nous permettre de comprendre... Pour faire court, tout le scénario tourne autour du fait que cette Chloé entretient une relation pour le moins ambiguë avec Rachel, une autre jeune fille dont les fans du premier jeu ont déjà entendu parler.
Une histoire d'amour naissante, ça ressemble à un joli point de départ pour un jeu narratif qui s'appuie quasi exclusivement sur les choix que le joueur est amené à faire. Pour éviter de tomber dans le gnangnan, on prend même le temps de nous décrire Chloé comme un fille un peu badass, une amatrice de musique alternative qui n'hésite pas à fréquenter des lieux un peu chelous pour assister au concert de ses idoles.
Toutes ces bonnes volontés volent cependant rapidement en éclats dès qu'on a droit aux premiers monologues intérieurs de Chloé. Ses préoccupations paraissent tout d'un coup tristement futiles, les choix qu'on nous propose ne volent jamais bien haut et ses considérations sont d'une platitude infinie. C'est certainement un peu ça l'adolescence, une période de la vie tellement portée sur l'égocentrisme qu'on en vient à donner de l'importance au moindre détail insignifiant. Mais c'est déjà assez désagréable de le vivre une fois pour ne pas avoir envie de s'y replonger via un jeu vidéo.
Quand bien même tout cela serait captivant, dans les passages qui nous ont été montrés tout semblait tellement forcé, tellement empreint de clichés, que le résultat était tout sauf naturel. Des choix totalement factices aux situations incroyablement téléphonées, tout ressemblait à du toc. Dans ces conditions, comment éprouver la moindre sympathie pour ces personnages en cire à qui il manque cruellement une âme.
Le premier Life is Strange a été célébré pour ses qualités d'écriture, on veut bien croire que ces louanges avaient une base tangible mais il n'en reste pas grand chose dans ce qui nous a été montré. Reste à espérer que Dontnod pourra rectifier le tir lorsque le studio reprendra son bébé en main, même si Deck Nine l'aura malmené au passage.