PREVIEW
Born of Bread, l'apporte millennials
par billou95,
email @billou_95
Ils l’ont tant attendu qu’au final, les québécois de Wildarts Studio ont fini par le pétrir, leur Paper Mario à eux ! Et quitte à s’inspirer, autant prendre exemple sur le plus appétissant morceau de la saga (selon les fans, si vous voulez mon avis, c'est plutôt Super Paper Mario). Ainsi, leur jeu reprend tout ce qui a fait le succès de l’épisode GameCube : un humour omniprésent, un adorable monde en carton-pâte et des combats au tour par tour à croquer.
Si je vous raconte ça, c’est parce qu’on a récemment pu jouer un peu plus de quatre heures à Born of Bread, soit un bon gros (quatre) quart de son aventure. Et pour ne rien vous cacher, on est sortis assez positivement surpris de cette séquence découverte. Tout a commencé par l’improbable naissance de son héros : Tipain. Avec sa bouille qui sent bon le bois de hêtre et sa peau pâle, pas de doute, le bonhomme sort à peine du four. C’est d’ailleurs ce qu’on apprend dans la séquence d’introduction qui nous présente son père d’adoption, Papa Dufourneau, le cuisinier royal.Mais c’est surtout l’occasion de présenter le grand méchant de l’histoire, Fripon, un jeune démon qui a repris du service après que les archéologues royaux l’ont déterré, lui et sa bande d’ados démons d’un site de fouilles non loin de là. Rapidement, le démon sème la pagaille au château et Dufourneau est injustement emprisonné. Commence alors la quête de notre héros et il va croiser un joli casting de personnages tous plus loufoques les uns que les autres, tout en contrecarrant bien malgré lui les plans diaboliques de Fripon.
Dès les premières secondes, pas de doute, Born of Bread est bien le Paper Mario indé que l’on n'attendait plus. Déjà, il en a le look : des décors en 3D coupée à la serpe et des personnages super bien animés en 2D, aux sprites qui se tournent complètement lorsqu’on zig-zague dans l’environnement. Le jeu a le charme indéniable de l’ancien tout en modernisant pas mal le style de l’époque. Il se paye ainsi de très sympathiques éclairages, des ombres portées et on l’a dit, une foule d’animations de la tête aux pieds de ses protagonistes qui lui donnent un aspect dessin animé 2D/3D très réussi.
Le jeu offre aussi de nombreux personnages tous plus espiègles les uns que les autres, comme un raton laveur pommé ou un minidragon-cochon apprenti streameur. Mais si on se fend la poire à coup sûr dans ses dialogues piquants hérités de l’esprit Nintendo, c'est bien dans ses combats au tour par tour qu’on passera le plus clair de notre temps. Et ici encore, le jeu réinvente les bases établies par le petit artisan nippon.
Born of Bread offre donc des combats dans la grande veine de Paper Mario, à savoir une arène sur un plan 2D avec à gauche le ou les héros et à droite les ennemis à la queue leu leu. On y retrouve le même principe d’interactions entre les héros. Si Tipain est à l’avant-scène et prendra par défaut tous les dégâts infligés par les adversaires, il est possible d’ordonner à son sidekick de défendre pendant un tour. De même, s’il attaque avec son arme de base, il ne pourra frapper que le premier ennemi en face de lui. C’est en utilisant d’autres armes qu’il pourra toucher des opposants plus loin dans la ligne. A chaque arme vient son mini-jeu qui permettra de donner un coup plus… ou moins fort si l’on rate le timing imposé.
Taper frénétiquement sur un bouton pour atteindre une jauge sur une barre, viser juste sur une cible avec un curseur en perpétuel mouvement, frapper des boutons en rythme, etc. Nous n’avons eu qu’un bref aperçu de ce qui nous attend et cela promet ce qu’il faut de variété pour casser l’ennui du tour par tour. Le jeu est assez poussé dans ses mécaniques de combat. Il embarque un système de bénédictions qui permettent divers bonus comme afficher la vie des adversaires, par exemple.
La gestion des armes dans le sac à dos se fait à l'aide d'un ersatz de Tetris qui vous oblige à optimiser la place disponible. Un onglet offre la possibilité de consommer des points de courage pour déclencher des coups spéciaux. Enfin la prise de niveaux permettra de débloquer de nouvelles compétences. Ajoutez à ça le public d’un vrai faux stream Twitch qui vous proposera des requêtes en échange d’expérience supplémentaire.
On sent que le studio a pas mal prototypé son jeu pour nous laisser jouer avec les synergies en mettant tel personnage plutôt qu’un autre sur le devant, pour planifier X coups à l’avance. Dans les faits, ça marche assez bien pour l’instant, et bien souvent, l’attaque bête et méchante ne vous mènera qu’à la mort prématurée. Dernier détail qui a toute son importance, le sound design et la musique du jeu qui sont juste impeccables et nous rappellent, eux aussi, de très bons moments passés sur les vieilles consoles de salon Nintendo.
Bref, Born of Bread c’est du tout cuit ! Ces quelques heures de jeu nous ont complètement emballés. Entre un look charmeur et des combats qui ne manquent pas de variété, le jeu s’annonce comme un très chouette fils spirituel au jeu d’Intelligent Systems. On a maintenant hâte de retrouver Tipain et sa bande à la sortie du jeu cette fin d’année sur PC et consoles.